Comment associer écologie et économie ? Voici les enjeux du Zéro artificialisation nette (ZAN) en Occitanie

Dans un contexte d'urbanisation rapide, le Medef dévoile son vade-mecum pour la réforme "zéro artificialisation nette" en Occitanie. Une initiative visant à harmoniser développement et préservation des ressources.

Sur la période 2011-2021, l'Occitanie a utilisé 27 400 hectares d'espaces naturels, avec 66 % de cette surface consacrée au logement. La réforme ZAN vise à inverser cette tendance. (Photo d'illustration : Pixabay)

Sur la période 2011-2021, l'Occitanie a utilisé 27 400 hectares d'espaces naturels, avec 66 % de cette surface consacrée au logement. La réforme ZAN vise à inverser cette tendance. (Photo d'illustration : Pixabay)

La réforme "zéro artificialisation nette" (ZAN) constitue un tournant décisif dans la gestion des territoires, particulièrement pour la région Occitanie. Face aux défis environnementaux actuels, cette initiative vise à limiter l'artificialisation des sols, une problématique cruciale pour l'équilibre écologique et le développement durable. En effet, la préservation des espaces naturels et agricoles s'avère indispensable pour garantir un avenir soutenable aux générations futures. L'enjeu est d'autant plus pertinent dans une région où la croissance démographique et l'urbanisation rapide exercent une pression accrue sur les terres agricoles et les espaces naturels.

Chiffres clés de l'Occitanie

La région Occitanie se distingue par plusieurs indicateurs révélateurs de son dynamisme et de ses défis en matière d'aménagement du territoire, comme le révèle un rapport du Medef entièrement consacré à la réforme ZAN. Avec 161 établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) et 4 453 communes, la région compte également 50 Schémas de Cohérence Territoriale (SCOT). La population de 6 022 176 habitants, avec une densité de 82,15 habitants par km², illustre un taux d'évolution annuel de 0,70 % entre 2014 et 2020, qui dépasse la moyenne nationale de 0,31 %. Ces chiffres témoignent d'une région en pleine expansion, où les besoins en infrastructures et en logements augmentent de manière significative.

En ce qui concerne le logement, le taux de résidences principales est de 76,2 %, tandis que les résidences secondaires représentent 15,4 %. Ce contexte souligne la nécessité d'une gestion foncière rigoureuse pour répondre aux besoins croissants en matière de logement et de développement économique. Le défi réside dans la capacité des collectivités à concilier développement urbain et préservation des espaces naturels, en intégrant des solutions innovantes et durables dans leurs plans d'aménagement.

Les enjeux de la sobriété foncière

Un état des lieux réalisé par France Stratégie pour la période 2011-2021 révèle une consommation significative d'espaces naturels et agricoles (ENAF), avec un total de 27 400 hectares utilisés. Parmi ceux-ci, 18 084 hectares ont été réservés au logement, 5 480 hectares aux zones d'activité, et 1 918 hectares aux infrastructures. Il est à noter qu'environ 6 000 hectares ont fait l'objet d'une sous-utilisation, ce qui représente 23 % de la consommation totale d'espaces. Cette situation met en lumière l'importance de revoir nos pratiques d'aménagement du territoire pour éviter le gaspillage des ressources foncières.

Les besoins estimés pour la période 2021-2031 sont également préoccupants, avec 15 000 hectares nécessaires pour le logement et 1 700 hectares pour les activités, totalisant ainsi 16 700 hectares. En réponse à ces enjeux, plusieurs leviers de consommation sont envisagés, tels que la valorisation des 14 400 hectares de friches disponibles et des garanties communales s'élevant à 1 400 hectares. Ces mesures visent à encourager une utilisation plus efficace des espaces existants, minimisant ainsi la nécessité d'une artificialisation supplémentaire des sols.

Initiatives pour l'avenir avec les "sites clés en main"

La région met en place des dispositifs tels que les "sites clés en main" qui visent à proposer des terrains rapidement accessibles aux porteurs de projets industriels. Ce dispositif permet non seulement d'accélérer les projets de développement économique, mais également de concentrer les efforts d'aménagement sur des zones déjà urbanisées ou dégradées. Des initiatives sont également prévues pour transformer les zones commerciales, afin de les rendre plus attractives et durables. Ce plan inclut plusieurs sites stratégiques à travers l'Occitanie, par exemple à Béziers (Hérault), Pamiers (Ariège) et Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn), où des projets de revitalisation sont en cours pour adapter ces espaces aux besoins contemporains et futurs.

Le Medef, par le biais de ce vade-mecum, appelle à « une prise de conscience et à des actions concrètes pour préserver l'environnement tout en répondant aux besoins économiques et sociaux de la région. La gestion responsable des espaces est désormais au cœur des préoccupations, et il est impératif d'agir avec détermination pour garantir un développement équilibré et durable en Occitanie. »

A lire aussi