Avec Payname, Eric Charpentier bouscule les codes de la banque, fournissant aux particuliers des prestations gratuites comme la sécurisation des transactions lors des achats en ligne type le « boncoin », la tenue d’un compte, l’utilisation à terme d’une carte de paiement…
Au départ, la start-up fondée en 2013 visait à faciliter les paiements entre particuliers pour les services à la personne. Puis l’entreprise a étendu sa cible à toutes les activités, se positionnant comme une banque en ligne collaborative, permettant à ses utilisateurs de reprendre le contrôle de leur argent. Sur la plateforme payname.fr, plusieurs paiements de pair à pair (cagnotte, remboursement, service à la personne, loyers…) sont réalisables.
Un des premiers usages, c’est donc l’intermédiation à coût zéro pour garantir la fiabilité des règlements sur le web entre particuliers. L’argent versé par l’acheteur d’un bien transite par Payname qui le restitue au vendeur un fois le colis réceptionné par son destinataire. « Nous sommes en train de développer une solution plus rapide, en interagissant dès que le bien acquis est entre les mains du transporteur/livreur » précise Eric Charpentier.
Autour de cette mission gratuite d’encaisseur/liquidateur, des services payants sont proposés comme l’assistance juridique en cas de litige (objet brisé…). D’autres sont en projet (assurance de garantie, garantie financière…).
Parallèlement à cette offre gracieuse réservée aux particuliers, la start-up a lancé deux produits pour les professionnels. Sur le site Payname Plus, les associations, les commerçants, les artisans disposent d’une page dédiée à leurs paiements sécurisés. Pour les sites des e-commerçants et les places de marché a été lancé le compte Payname API, un espace personnalisé garantissant leurs transactions. Sur ces deux applications bancaires, une commission de 1,6% est prélevée sur chaque opération, de quoi équilibrer le modèle économique de cet acteur des « FinTech ».
Reconnu établissement de paiement niveau 1, Payname accorde aux particuliers le paiement en 3 fois sans frais. En 2016, Payname proposera sa propre carte bancaire utilisable dans la vie courante.
Sur le volet professionnel, de nouvelles fonctionnalités ont été introduites. Sur Payname Plus, les associations peuvent par exemple recevoir des dons et cotisations, détenir prochainement la carte bancaire Payname.
« En tant que banque collaborative, nous rendons aisée la collecte d’argent pour financer des projets de proximité ou coup de cœur » complète Eric Charpentier en évoquant les futurs services qui émergeront pour sécuriser l’économie de partage.
Seule sur ce métier avec une offre aussi globale, la PME envisage à moyen terme, la possibilité d’accorder des prêts, le produit manquant pour devenir une banque à part entière.
Après avoir levé 5 M€ de fonds (1) dont 4 M€ apportés par Maif Avenir, l’entreprise va conforter sa vocation de banque en ligne collaborative en permettant à ses utilisateurs de reprendre la main sur ce qui leur appartient : « nous ne gagnons pas d’argent sur l’argent de nos utilisateurs, mais sur les services que nous pouvons leur rendre » conclut le fondateur dirigeant de Payname mobilisé sur le futur déménagement à Saint-Elix-le-Château. La construction d’un campus de 600 m2 a démarré, ce site ouvert à l’écosystème local, dynamisera tout le village.
Diffusé le 30 novembre 2015
Emma Bao
(1) : Le groupe Dépêche du Midi, la BPI, ont apporté leur soutien à cette start-up qui a bénéficié aussi de l’appui de la Région.
A retenir
-Effectifs : 25 personnes avec les profils suivants : 1/3 d’ingénieurs et développeurs informatiques, 1/3 des juristes, droit des finances, 1/3 en marketing commercial, relation clients.
-30 recrutements d’ici 2016, 100 collaborateurs dans 3 ans
-1 M€ investi dans le futur bâtiment. Ce dernier sera équipé d’un espace de visio-conférence, d’un studio photo, d’une cuisine, d’une salle de sport (ouverte aux habitants), d’un espace de co-working…
Par rapport aux banques
Payname a un agrément bancaire délivré par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Pour fonctionner, la start up a besoin des infrastructures financières classiques qui laissent passer les transactions. Payname dispose donc au sein d’une banque d’un compte de cantonnement où est entreposé l’argent des utilisateurs.
Pour préserver son indépendance et sa ligne de démarcation, cette Fin Tech toulousaine ne compte aucune banque dans son capital.
Entrepreneur dans l’âme
A 40 ans, Eric Charpentier en est à sa 3ème création d’entreprise. Titulaire d’une licence de chimie, il a complété son cursus par un Master en Administration économique et sociale. Après avoir travaillé dans une association d’aide à domicile, il ouvre à 26 ans une agence de services à la personne. Trois ans après, il débute une nouvelle activité à Muret, en développant un site de vente en ligne de services de ménage. En 2003, il fonde Payname, révolutionnant ainsi les pratiques financières en dépassant les limites de la banque.