Mardi du Medef. La commission RSE présente ses actions aux adhérents

Jean-François Rezeau, Fabienne Amoureaux et Thierry Faba, à la commission RSE du Medef Haute-Garonne.

Jean-François Rezeau, Fabienne Amoureaux et Thierry Faba, à la commission RSE du Medef Haute-Garonne.

Ce mardi 3 décembre, les adhérents du Medef Haute-Garonne étaient invités dans les locaux de la Setmi, le centre de traitement des déchets ménagers géré par Veolia à Toulouse. L’occasion de présenter l’accompagnement proposé par la commission RSE du Medef, avec notamment l’exemple des actions RSE menées au sein de Veolia.

 

« Le fait que la RSE ait un impact positif sur la performance économique et financière est aujourd’hui établi et avéré », affirme Thierry Faba, conseiller spécialisé et membre de la commission RSE de Medef 31, lors de sa présentation aux adhérents. C’est un point important pour les entreprises privées qui ont comme première responsabilité d’assurer leur pérennité économique et financière. Au niveau national, le Medef a confirmé des convictions fortes sur la RSE ainsi que sur la notion associée de « Raison d’être de l’entreprise », signe que la RSE gagne le cœur même de l’entreprise et devient stratégique. Pour le Medef, la RSE redonne du sens à l’entreprise.

Quels engagements concrets ?
Les principes de la RSE – Responsabilité Sociétale des Entreprises - ont émergé en France dans un contexte plutôt réglementaire avec notamment l’arrivée de la norme Iso 26 000 en 2010 : « cela a donc pu être perçu au départ comme quelque chose de lourd, de contraignant et plutôt réservé aux grandes organisations », remarque Thierry Faba. Il considère que les TPE et les PME ne peuvent plus avancer aujourd’hui sans s’intéresser à des notions qui se sont largement imposées en réponse aux enjeux de notre époque. En premier lieu, dans ce monde complexe et très interconnecté, l’entreprise est amenée à reconsidérer ses relations avec l’ensemble de ses « parties prenantes », en interne (salariés, actionnaires) comme en externe (clients, fournisseurs, pouvoirs publics, banques,…). La RSE, c’est en fait intégrer les principes du développement durable dans son organisation, trouver le meilleur équilibre entre performance économique, sociale et environnementale. L’Onu s’est saisi du sujet et a lancé Global Compact en 2010 qui, au-delà même des Etats, incite les organisations, collectivités, entreprises, à adopter une approche responsable dans leurs activités. Pour rendre les engagements plus concrets, l’organisation a établi en 2015 une liste de 17 objectifs de développement durable, des objectifs qui peuvent servir de références à tous les acteurs, y compris les PME et TPE.  

Loi Pacte : des articles liés à la RSE
Certains articles de la récente Loi Pacte invitent à l’intégration structurée de la RSE dans les entreprises. La modification de l’objet social oblige à présent toute entreprise, quelle que soit sa taille, à prendre en considération les enjeux sociétaux et environnementaux de ses activités. « Demain, par exemple, on peut imaginer que les entreprises qui répondent à un marché pourront avoir à démontrer qu’elles prennent bien en considération ces enjeux, de manière concrète, en vue d’éviter des phénomènes de concurrence déloyale ou de dumping, avec ses conséquences », explique le spécialiste de la question. Des entreprises peuvent souhaiter aller plus loin dans l’engagement. Deux autres propositions, cette fois-ci optionnelles, émanent de la Loi Pacte : Toute entreprise peut définir une « raison d’être » et modifier ses statuts en conséquence ou encore, sous réserve de plusieurs conditions à respecter et soumises à contrôle, choisir le statut de « société à mission »

Des affirmations à prouver
Affichage d’une démarche RSE, affirmation d’une raison d’être de l’entreprise, de simples effets de communication, des postures faciles mais largement invérifiables ? Thierry Faba insiste sur le fait que les exigences quant à la matérialité des affirmations ont largement progressé ces dernières années. Les exagérations, le manque de sincérité ou de cohérence s’avèrent en la matière très contreproductifs. Le temps n’est plus, ou de moins en moins, aux « belles » histoires accompagnées de moindres efforts.

Quel accompagnement pour les PME/TPE ?
Si la RSE a d’abord concerné les grandes organisations, aujourd’hui les plus petites structures ne peuvent raisonnablement plus passer à côté du sujet. Quels sont les enjeux RSE concrets pour mon entreprise ? Comment s’y prendre pour amorcer ou développer une démarche RSE profitable ? Quel impact sur la stratégie de l’entreprise, sur sa raison d’être ? Comment se faire aider ? La commission RSE du Medef Haute-Garonne a établi en cohérence avec la Medef national un programme d’actions en quatre axes qui se traduit par différents dispositifs : de l’éclairage avec des supports explicatifs conçus pour les TPE-PME, des ateliers d’information et d’échanges, la participation à des événements collaboratifs, comme par exemple Act for Climate qui se tient du 9 au 13 décembre sur Toulouse à l’occasion de la Cop25.

Vers un futur cluster ?
La commission participe également, aux côtés d’autres structures engagées, à des travaux concernant la potentielle création d’un cluster RSE régional et elle va contribuer au prochain lancement d’un système d’évaluation et de notation très abordable, un « socle RSE » de 51 critères particulièrement adapté aux PME, au travers Planet’RSE Toulouse: « nous sommes en retard par rapport à la dynamique RSE d’autres territoires, comme la région nantaise où a été mis au point le système de notation de Planet’RSE, mais nous pouvons à présent mettre en œuvre des choses efficaces qui profitent des retours d’expériences de ces dix dernières années sur la RSE ! ».

Définition d’une raison d’être. L’exemple de Veolia
Directeur Occitanie pour les activités recyclage et valorisation des déchets de Veolia, Jean-François Rezeau est aussi intervenu en tant que membre de la commission RSE du Medef Haute-Garonne. L’activité de son entreprise consiste à collecter les déchets auprès des collectivités et des entreprises, à les massifier puis à les valoriser. La division compte trois sites de valorisation à Toulouse, Sète et Nîmes et deux sites d’enfouissement dans les Pyrénées orientales et dans les Hautes-Pyrénées. La Setmi à Toulouse fait partie des sites majeurs avec ses quatre lignes de réseaux de chauffage et sa capacité de 333 000 tonnes par an (effectif de 53 personnes). Le directeur est revenu sur le choix du Groupe Véolia de redéfinir la raison d’être de l’entreprise :  “On peut penser que c’est du marketing mais cela a eu pour effet un changement radical rapide”. Très axée sur la sécurité de son personnel, l’entreprise est aujourd’hui prête à renoncer à des appels d’offre si ces derniers peuvent avoir un impact, aussi minime soit-il, sur la santé des équipes. « Avant, on dévorait toutes les consultations ! » compare-t-il.

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