Agiliteam Group c’est le mariage de la mécanique bigourdane d’ADB (Atelier de décolletage de Bigorre), et de l’Aquitaine avec Lutec basée à Cestas. Nathalie et Didier Candalot sont les acteurs de cette histoire d’entreprise qui grandit avec sérénité pour servir la supply aéronautique.
Après sa formation par l’apprentissage par alternance au CFAI et chez Turboméca à Bordes, puis Giat Industrie à Tarbes, Didier Candalot a rejoint sa femme à Auxerre en travaillant dans le secteur de l’outillage de presse pour l’automobile très formateur pour maîtriser une large palette de procédés d’usinage avec des contraintes de coût qualité élevées. En 1999 ils arrivent en Bigorre pour reprendre la société ADB spécialisée dans l’usinage de pièces de révolution en petites et moyennes séries. Rapidement la croissance et la conquête de nouveaux clients comme Turboméca, conduit ADB à déménager en 2001 sur Pyrène Aéropôle à Louey (à proximité de Daher). C’est alors que l’entreprise se dote de son premier Tour CN de décolletage. En 2003 l’entreprise décroche la certification EN 9100 en employant 26 salariés. La crise de 2008-2009 digérée, l’entreprise accélère sa croissance et emploie une quarantaine de salariés. Fin 2015, nouvelle étape, avec la création de la holding Agiliteam capitalisée à 3,33 M€ dans laquelle MPC, Midi-Pyrénées Croissance, la filiale du groupe Irdi, s’engage à hauteur de 9% du capital. « L’idée est de créer un pôle de PME industrielles indépendantes et complémentaires en reprenant le modèle économique et social gagnant d’ADB » indique Didier Candalot. Agiliteam rachète fin 2015 deux sociétés (Lubat et Précitech) fusionnées 3 mois plus tard pour donner naissance à Lutec. Cette entreprise de mécanique dédiée au fraisage pour des pièces complexes en petites séries, très réactive, emploie une vingtaine de salariés pour un CA de 2,4 M€. Son bassin industriel est principalement girondin avec une dominante aéronautique et spatiale, mais pas seulement : les sociétés Stryker (médical), Lectra (machines de découpe textile de haute précision) sont également des clients importants de Lutec... En additionnant les deux entreprises, Agiliteam pèse 6,6 M€ avec 65 salariés et 8 grands équipementiers de l’aéronautique en portefeuille. A l’horizon 2020, la cible serait de constituer un groupe d’environ 130 salariés pour un CA d’environ 15 M€ en comptant sur les conseils avisés de MPC. Depuis le départ, ce couple d’entrepreneurs ne s’est jamais versé de dividendes en réinvestissant tous les bénéfices dans l’entreprise.
Après une année 2016 stable, l’activité devrait progresser en 2017. « On se positionne d’ores et déjà sur les nouveaux programmes pour 2018-2019 ». Agiliteam prévoit un plan d’investissement à la fois sur Lutec et ADB pour augmenter la capacité et dédoubler certaines machines en acquérant davantage de flexibilité et de polyvalence. Face à la pression sur les prix exigés par ses grands clients, Didier Candalot reste confiant. « Notre low cost est notre façon d’offrir à nos clients des services de proximité en jouant sur le codesign des pièces, l’organisation, la robotisation, la montée en compétence». Avec le développement de la fabrication additive, Agiliteam souhaite devenir un partenaire pour accompagner ses clients dans la finition des pièces. La Bigorre a du ressort !
Nathalie et Didier Candalot :
Nathalie et Didier Candalot se partagent les tâches tout en fixant conjointement la politique générale du groupe et les axes de développement commercial. La fonction financière et organisationnelle est plutôt gérée par Nathalie Candalot, le développement technique par son mari. Elle est par ailleurs très engagée dans l’association Femmes chefs d’entreprise de France (FCE). Elle milite pour que les femmes soient davantage reconnues et représentées à tous les échelons de l’entreprise et du monde économique et social, dans les organisations professionnelles et institutionnelles. Elle vient d’ailleurs de prendre la vice-présidence nationale des Femmes Chefs d’Entreprise et a été récemment lauréate du trophée Industrie et Innovation lors du dernier congrès des Femmes Chefs d’Entreprises Mondiales qui s’est tenu à Cancun au Mexique. Et ce n’est pas pour regarder les palombes passer dans le ciel de la Bigorre mais avec l’intention de bouger les lignes, convaincre ces messieurs de laisser s’épanouir les talents au féminin !
Jean Luc Bénédini