Malgré des débuts prometteurs, la coopérative agricole Arterris fait face à un été 2024 difficile avec une baisse moyenne des rendements de 10 % par rapport à l'année 2023, déjà marquée par des récoltes historiquement faibles.
Le colza n’échappe pas non plus à ce bilan morose chez Arterris. Bien que les surfaces consacrées à cette culture soient restées stables, les rendements ont déçu, enregistrant une baisse d’environ 10 % par rapport aux prévisions. (Photo d'illustration : Pixabay)
L’été 2024 ne restera pas dans les annales de la coopérative Arterris pour ses performances agricoles. La coopérative, qui regroupe un grand nombre d’agriculteurs, tire un bilan préoccupant de la saison estivale, marqué par une baisse généralisée des rendements de l’ordre de 10 % en moyenne par rapport à l’année précédente. Une chute qui s’avère encore plus significative lorsqu’on la compare aux estimations initiales, avec une collecte en retrait d’environ 13 %, totalisant 438 000 tonnes.
L’année avait pourtant bien commencé, avec des conditions climatiques favorables jusqu’en mai, laissant espérer des récoltes satisfaisantes. Cependant, des épisodes pluvieux survenus en fin de cycle ont changé la donne, affectant la quantité et la qualité des productions.
Des récoltes contrastées
Le blé dur, composante essentielle de la production céréalière, a subi une baisse notable. Les surfaces cultivées ont reculé de 6 % en réponse aux faibles rendements de 2023, une situation qui ne s’est pas améliorée cette année. En fonction de la situation géographique des exploitations, les résultats sont restés très variables.
Les régions du Sud-Est, bien que favorisées par des précipitations au moment crucial du développement des cultures, ont été rattrapées par des conditions météorologiques dégradées lors de la récolte, entraînant une augmentation des niveaux de mitadinage. Les maladies fongiques, en particulier la fusariose, se sont également développées, compromettant davantage les rendements. "La pluie, en fin de cycle, a eu un impact dévastateur sur les cultures, favorisant les maladies et les attaques d’insectes, comme les pucerons et cicadelles, qui ont sévèrement affecté certaines parcelles", indique Arterris dans un communiqué.
Le blé tendre pas épargné
Le blé tendre n’a pas été épargné non plus, enregistrant une baisse de 28 % des surfaces en raison de conditions de semis difficiles à l’automne, particulièrement pluvieux. Certaines zones, notamment à l’Ouest et au Nord-Ouest de Toulouse, n’ont pas pu être semées, aggravant la situation. La qualité du blé tendre, bien que variable, devrait toutefois être maintenue grâce à un travail de triage plus rigoureux de la part des organismes stockeurs.
Le Salon Innov'Agri se tiendra à Ondes (Haute-Garonne), mercredi 4 et jeudi 5 septembre 2024. Cet événement majeur propose un large éventail d'activités autour de l'emploi agricole, organisées par l'Apecita (Association pour l'emploi des cadres, ingénieurs et techniciens de l'agriculture). Que vous soyez une entreprise ou un candidat en quête d'opportunités, voici ce que vous pourrez y trouver : job dating pour des rencontres rapides entre recruteurs et candidats ; pitch entreprise pour découvrir les acteurs du secteur ; diffusion des offres d'emploi des entreprises présentes sur le salon et une conférence intitulée "Recruter : partage et échange des bonnes pratiques."
Des entreprises de renom de la région Occitanie, telles que Lallemand, KWS, RAGT, Arterris, Cerfrance et Syngenta, seront présentes.
En 2023, 2123 offres d'emploi ont été publiées sur le site de l'Apecita pour la région Occitanie. Les cinq principales filières représentées étaient : 20 % agrofournitures, 19 % grandes cultures, 14 % filière animale, 14 % développement rural et aménagement du territoire, et 13 % agroalimentaire.
Des rendements bas pour les céréales à paille et protéagineux
La récolte des autres céréales à paille, comme l’orge, s’inscrit également dans une tendance négative. Les rendements, inférieurs de 20 % aux prévisions, reflètent les difficultés rencontrées tout au long de la saison. Néanmoins, la qualité, bien que hétérogène, reste jugée satisfaisante par la coopérative.
Du côté des pois, les surfaces cultivées ont diminué de 10 % par rapport à 2023, mais les rendements se sont maintenus à un niveau correct, soutenus par des conditions climatiques relativement favorables. Pour les féveroles, la récolte s’est révélée être la plus abondante des cinq dernières années, une situation en partie due aux nouvelles directives de la Politique Agricole Commune (PAC), qui ont conduit à une augmentation de 40 % des surfaces cultivées. Cependant, les rendements varient encore fortement d’une parcelle à l’autre. "Face à cette dégradation de la qualité et à la baisse de la production, les organismes stockeurs et les industriels devront adapter leurs processus pour répondre aux spécificités de cette année difficile", conclut-on du côté d'Arterris.