Adie Occitanie : l'entrepreneuriat populaire en hausse de 20 % en 2024 malgré des défis économiques et sociaux

En Occitanie, l’Adie poursuit activement sa mission en faveur de l’entrepreneuriat populaire avec une hausse significative du nombre d’entrepreneurs soutenus en 2024. L’association, confrontée à une instabilité économique croissante et aux risques liés à la réforme du seuil de TVA, s’engage à intensifier ses actions dans les territoires fragiles et appelle au soutien des acteurs locaux pour atteindre ses objectifs ambitieux.

Christophe Nicaud, directeur de l’Adie Occitanie. (Photo Alain Le Coz)

Christophe Nicaud, directeur de l’Adie Occitanie. (Photo Alain Le Coz)

En 2024, l’Adie Occitanie a enregistré une croissance notable, avec plus de 2 300 personnes accompagnées dans la région, dont 1 719 entrepreneurs financés. Cette progression de 20 % par rapport à l'année précédente souligne le rôle crucial de l'entrepreneuriat comme levier essentiel d'insertion professionnelle durable. Face à un chômage régional atteignant 8,7 %, soit 1,5 point de plus que la moyenne nationale, l'Adie Occitanie se positionne comme une réponse efficace aux problématiques économiques et sociales.

Christophe Nicaud, directeur de l’Adie Occitanie, affirme que « l’entrepreneuriat populaire constitue un véritable projet de vie et d’insertion pour de nombreuses personnes en difficulté économique ».

Défendre les droits des entrepreneurs face à une réforme controversée

Parmi les défis majeurs auxquels l’association fait face en 2025 figure le projet de réforme fiscale visant à abaisser à 25 000 euros le seuil de chiffre d’affaires à partir duquel les auto-entrepreneurs devraient s’acquitter de la TVA. L'Adie estime cette réforme profondément injuste et potentiellement destructrice pour les entrepreneurs à faibles revenus. Suite aux oppositions répétées, le gouvernement a concédé un report au 1er juin 2025, initialement prévu le 1er mars.

« Nous défendrons jusqu’au bout la suppression totale de cette réforme, aux côtés de la Fédération Nationale des Auto-Entrepreneurs, pour protéger nos entrepreneurs locaux », souligne Christophe Nicaud.

Priorité aux territoires fragiles : renforcer l’action locale

En Occitanie, où 17,1 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, l’action de l’Adie dans les quartiers prioritaires et les zones rurales revêt une importance particulière. En 2024, 40 % des entrepreneurs soutenus par l'association étaient issus de ces territoires fragiles : 25 % en zones rurales et 15 % en quartiers prioritaires.

Pour intensifier cette dynamique, l’Adie a lancé en début d'année 2025 une agence à Perpignan et prévoit une nouvelle implantation à Montpellier. Elle souhaite aussi renforcer sa stratégie « d’aller-vers » en recrutant sept nouveaux conseillers dédiés.

« Il est impératif d’agir directement sur le terrain pour réduire les fractures territoriales persistantes », explique le directeur de l'association.

Des partenariats stratégiques renforcés pour une meilleure insertion

Pour optimiser son impact, l'Adie a consolidé ses partenariats locaux. Fin 2024, elle a signé une convention avec quinze organismes régionaux de Sécurité sociale (dont la CPAM d’Occitanie, la CCSS de Lozère, et la CARSAT Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon). L'objectif : mieux informer les travailleurs indépendants sur l’accès aux soins et prévenir les risques professionnels.

Le 27 mars 2025, l’association a renouvelé son partenariat avec France Travail Occitanie pour renforcer l’accompagnement des demandeurs d’emploi dans leur parcours entrepreneurial.

Christophe Nicaud souligne l’importance « d'accompagner et de sécuriser ces publics fragiles en leur proposant des solutions adaptées, notamment grâce à notre microcrédit mobilité ».

Garantir l’accès à la mobilité durable, une nécessité sociale et écologique

En Occitanie, l’accès à la mobilité reste un obstacle majeur à l’emploi, notamment pour les publics précaires. L'Adie a ainsi octroyé en 2024 un microcrédit mobilité à 584 bénéficiaires, un chiffre stable par rapport à 2023. Cette aide a permis à 86 % d’entre eux de se maintenir en emploi et facilité la recherche d’emploi pour 77 %.

L’association plaide pour une plus forte implication des pouvoirs publics afin de permettre aux personnes précaires d’accéder à des véhicules moins polluants, une nécessité avec l'extension des Zones à Faible Émission (ZFE).

« Notre microcrédit est une aide essentielle, mais insuffisante à elle seule. Il faut une mobilisation accrue des collectivités », précise Christophe Nicaud.

Pour 2025 et au-delà, l’Adie poursuit activement ses initiatives pour une économie inclusive et durable en Occitanie, visant la création ou le maintien de 5 000 emplois d'ici 2027. Elle appelle au soutien du mécénat et des entreprises régionales partageant ses valeurs de solidarité économique et sociale.

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