Bruno Bergoend, président de l'UIMM MP Occitanie.
L’AG de l’UIMM MP Occitanie s’est tenue le 9 septembre au Mas Tolosa, près de Toulouse. L’occasion pour les industriels de la région de fixer ensemble les grands axes de la reprise freinée par des difficultés d’approvisionnement et de recrutement.
Bruno Bergoend a été réélu président de l’UIMM Midi-Pyrénées Occitanie (520 adhérents représentant 82 000 salariés), pour un deuxième mandat de trois ans. Le bureau de la branche est renouvelé à 70 % et les deux vice-présidents, Sabine Tertre (Air Support) et Didier Katzenmayer (Airbus) assisteront Bruno Bergoend, lui-même directeur des programmes Airbus et ATR et en charge des relations institutionnelles pour le Groupe Safran en Occitanie. Au total, l’Occitanie compte environ 120 000 salariés de la métallurgie répartis dans 4 000 entreprises.
Formation et mixité
Après la multitude d’initiatives mises en place ou relayées par la fédération pendant la crise sanitaire, le président de l’UIMM MP Occitanie a expliqué à ses adhérents qu’il souhaitait concentrer les actions de son organisation pour « définir des priorités et ne pas risquer de trop s’éparpiller ». Parmi ses axes majeurs, à côté du soutien à l’innovation et au développement, l’aide au recrutement et la formation sont sa priorité. La mixité entre dans ce sujet puisqu’aujourd’hui les filières techniques de l’industrie ne comptent que 10 % de femmes. Face aux 9,3 % de chômage annoncés en région, le président rappelle que 200 offres d’apprentissage restent non pourvues dans ses trois centres de formation de Beauzelle et de Cambes. L’occasion aussi de rappeler le dispositif Passerelle Industrie qui veut faciliter le transfert des compétences d’un secteur industriel à l’autre.
L’automobile en pleine secousse
Les pénuries de matières premières inquiètent aussi les industriels : « 50 % de nos adhérents font face à des pénuries de matières premières » a indiqué Bruno Bergoend qui intervenait le même jour à la conférence de presse de lancement du Top Eco (guide édité par le Medef Haute-Garonne). Son optimisme sur la reprise, notamment dans l’aéronautique, a été partagé par l’un des invités de marque de son AG, Eric Trappier, Pdg de Dassault et élu président de l’UIMM-France Industrie en avril dernier. En visioconférence, ce dernier présentait sa feuille de route pour la sortie de crise avec deux combats majeurs à mener : la poursuite de la baisse des impôts de production et solutionner les problèmes de recrutement et de formation. « Mon objectif est de gagner la grande bataille de l’industrie en France » a-t-il conclu en pointant d'autres ombres au tableau, notamment dans le secteur de l’automobile fragilisé par la décarbonation : « les industries du moteur thermique qui représentent 200 000 emplois vont devoir préparer le futur. Il faut se préparer cette transformation. »
Pénurie de matières premières : problématique de long terme ?
Deuxième nuage dans le vent optimiste actuel : la pénurie de matières premières et de semi-conducteurs qui a des causes conjoncturelles liés à la crise sanitaire mais qui, selon Eric Trappier, pourraient bien devenir un problème sur le long terme car lié aux tensions géopolitiques. Le maintien de la compétitivité de la France industrielle passera selon lui par l’innovation, gage de montée en qualité. Même credo pour Bruno Bergoend : « dans l’industrie il n’y a que deux pédales, l’innovation et les compétences. Il n’y a pas de pédale de frein ! ».
Un industriel à la vice-présidence de la Région
Cette AG de l'UIMM MP Occitanie qui a réuni autour de 300 personnes a aussi été l’occasion pour Jalil Benabdillah, vice-président de la Région Occitanie délégué au développement économique, à l'innovation, à l'emploi et à la réindustrialisation de se présenter. L'invité a réalisé une prestation remarquée et conviviale (magnifique interprétation de violon par sa fille !) devant une assistance d’industriels dont il partage les problématiques : Jalil Benabdillah est aussi cofondateur et dirigeant de SD Tech (production de micro-poudres fines pour l’industrie) basée à Alès.