À l’occasion d'une rencontre exceptionnelle organisée par la CCI Occitanie à Toulouse, le président de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, accompagné de plusieurs figures institutionnelles régionales de premier plan, a présenté les résultats annuels 2024 du groupe ferroviaire ainsi que les ambitions majeures pour l’avenir. Investissements massifs, créations d’emploi, innovation technologique et forte baisse des émissions carbone figuraient au cœur des discussions.

De gauche à droite : Didier Lacroix, président du Stade Toulousain, Jean-Pierre Farandou, président du groupe SNCF, Carole Delga, présidente de la région Occitanie, Pierre-André Durand, préfet de la région Occitanie et de la Haute-Garonne et Jean-François Rezeau, président de la CCI Occitanie. (Photo Dorian Alinaghi Entreprises Occitanie)
Réunie à la Chambre de Commerce et d'Industrie de Toulouse, une assemblée composée de décideurs politiques et économiques a accueilli Jean-Pierre Farandou, président du groupe SNCF, accompagné par Jean-François Rezeau, président de la CCI Occitanie, Carole Delga, présidente de la région Occitanie, ancienne ministre, ainsi que Pierre-André Durand, préfet de la région Occitanie et de la Haute-Garonne. Cette rencontre visait à dresser un bilan des réalisations de la SNCF, mais aussi à esquisser les lignes directrices pour les années à venir.
«La mobilité durable et le développement économique sont indissociables. La SNCF joue un rôle stratégique pour la région Occitanie, que ce soit en matière d’emploi, de formation ou de réduction de l’empreinte carbone», a souligné Carole Delga lors de son intervention.
Résultats financiers solides et en croissance
En 2024, le groupe SNCF a affiché des résultats financiers robustes avec un chiffre d’affaires de 43,35 milliards d’euros, en augmentation de 4,8 % à périmètre et change constants par rapport à 2023. L’EBITDA du groupe a atteint 6,955 milliards d’euros, représentant 16 % du chiffre d’affaires, tandis que le résultat net part du groupe a progressé à 1,557 milliard d’euros. Ces performances permettent de maintenir une capacité d’investissement élevée, avec un total de 10,8 milliards d’euros injectés dans les infrastructures et les matériels roulants.
Jean-Pierre Farandou a précisé : «malgré des défis économiques complexes, la SNCF poursuit un rythme d'investissement ambitieux pour garantir la pérennité et la compétitivité du réseau ferroviaire français».
Geodis et Keolis, piliers stratégiques du groupe SNCF
Avec un chiffre d'affaires annuel de 11,252 milliards d’euros en 2024, Geodis, filiale logistique du groupe SNCF, se positionne comme un leader incontournable du secteur au niveau international. Spécialisée dans le transport multimodal, la gestion de la supply chain et les solutions logistiques intégrées, Geodis a enregistré un EBITDA de 1,203 milliard d’euros en 2024, représentant ainsi une rentabilité solide de 10,7 %. Malgré une légère diminution de son activité en 2024 (-4,2 % à périmètre constant), la société reste un acteur majeur qui mise fortement sur l’innovation technologique, la digitalisation de ses opérations et la réduction de son empreinte environnementale.
Keolis, autre filiale majeure du groupe SNCF, affiche un dynamisme remarquable avec un chiffre d'affaires en forte croissance de 7,664 milliards d’euros en 2024 (+9,6 % par rapport à 2023). Spécialisée dans la gestion des réseaux urbains et interurbains de transports publics, Keolis exploite notamment métros, tramways, bus et services ferroviaires dans de nombreuses métropoles à travers le monde. Son EBITDA atteint 550 millions d’euros, soit une marge de 7,2 %. Fortement impliquée dans la transition énergétique, Keolis accompagne les collectivités territoriales dans la mise en place de solutions de mobilité durable, telles que l’électrification des flottes de bus ou encore la mobilité à hydrogéne.
L'Occitanie, une région centrale pour la stratégie SNCF
L’Occitanie reste l’une des régions phares pour la SNCF. Comptant plus de 10 000 emplois directs liés à l’activité ferroviaire, la région a bénéficié de 943 millions d’euros d’investissements entre 2017 et 2022, destinés notamment à la rénovation de 1 570 km de lignes ferroviaires et à l’amélioration des 300 gares et points d’arrêts régionaux.
Les projets structurants tels que la modernisation de la ligne Toulouse-Auch, la réhabilitation des voies du Lot et la remise en service de la ligne Montréjeau-Luchon ont été au centre des échanges. Le développement du RER métropolitain autour de Toulouse, porté conjointement par la région et la SNCF, constitue également une priorité majeure pour répondre à la saturation croissante des infrastructures routières.
Carole Delga, Pierre-André Durand et Jean-Pierre Farandou ont également confirmé que le chantier de la Ligne à Grande Vitesse (LGV) avançait conformément aux prévisions, avec une mise en service attendue pour 2032, marquant ainsi une étape décisive pour l'attractivité et l'accessibilité de l'Occitanie.
Emploi et formation : une dynamique inclusive
En matière d'emploi, la SNCF renforce son rôle d’acteur social et économique en Occitanie avec plus de 1 000 recrutements annuels. À l’échelle nationale, les recrutements se sont élevés à 27 700 personnes en 2024, dont 18 500 en CDI. Une attention particulière a été portée à la diversité et à l’inclusion, avec notamment une progression de la part féminine dans les recrutements à 23,1 %.
La SNCF collabore étroitement avec les établissements locaux tels que les CFA, lycées professionnels et universités afin de préparer l’avenir et assurer le renouvellement des compétences techniques indispensables au secteur ferroviaire.
Transition écologique : un engagement fort pour réduire l’empreinte carbone
Avec des émissions annuelles réduites à 1,4 million de tonnes équivalent CO₂, soit une diminution de 15,1 % par rapport à 2015, la SNCF continue de prouver l’efficacité de sa stratégie environnementale. Ce résultat découle principalement des efforts d’électrification du réseau, du renouvellement de la flotte de locomotives, et d'une stratégie active de report modal du transport routier vers le ferroviaire.
Jean-Pierre Farandou a insisté sur cette ambition : «le ferroviaire est le pilier central d'une politique de mobilité décarbonée. Nous devons intensifier cette dynamique pour répondre aux impératifs climatiques.»
La stratégie du groupe inclut également un renforcement significatif du fret ferroviaire à travers Rail Logistics Europe. L’objectif est clair : décongestionner les axes routiers tout en réduisant l’impact écologique du transport de marchandises. L'Occitanie dispose désormais de nouvelles plateformes multimodales, notamment à Toulouse et Perpignan, essentielles pour fluidifier les échanges commerciaux tout en réduisant la pollution atmosphérique et sonore liée au trafic routier.
Cette rencontre organisée par la CCI Occitanie a permis de confirmer l’importance stratégique du ferroviaire dans le développement régional. La présence des acteurs politiques et économiques a illustré une volonté partagée d'investir durablement dans des infrastructures modernes, écologiques et accessibles.
Jean-François Rezeau a conclu la rencontre en affirmant : «les entreprises régionales attendent un réseau ferroviaire fiable et performant, vecteur d’attractivité et de compétitivité économique.»
Cette mobilisation collective doit permettre à la région Occitanie d’être pionnière en matière de mobilité durable, au bénéfice de tous ses territoires et habitants.
La présentation du livret sur les idées reçues autour de la SNCF a permis de clarifier plusieurs points souvent mal compris par le public, notamment sur les tarifs ferroviaires, les investissements publics, la régularité du trafic et le poids de la dette du groupe. Jean-Pierre Farandou a rappelé l’importance de « transparence et pédagogie » pour mieux faire comprendre les enjeux réels du transport ferroviaire.