AGRICULTURE : CitizenFarm : Que les citadins aient un petit jardin à domicile via l’aquaponie !


Que les citadins auto-satisfassent leurs besoins en légumes et protéines est le rêve que caresse Pierre Osswald,  le fondateur de CitizenFarm. Le tout en s’inspirant des gestes de bon sens et des valeurs de son grand-père, agriculteur aveyronnais. Mais installer des unités de production alimentaire dans les villes requiert pas mal d’imagination et d’audace. Pour démarrer l’aventure, la start-up a misé sur l’aquaponie, lançant un nouveau concept d’aquariums avec lesquels plantes et poissons s’élèvent en symbiose. Les rejets des uns nourrissent les racines des autres. En retour les végétaux filtrent l’eau.

Le succès des Ozarium ne s’est pas fait attendre. L’Education nationale, les entreprises, les particuliers…plébiscitent volontiers ce système original pour déguster ses tomates « cerise », ses fraises et plantes aromatiques tout en contemplant les ondulations des poissons. Des « combattants » en l’occurrence ou des « guppys » qui sont des espèces  s’adaptant bien à cet univers.

C’est un cycle de vie basé sur un écosystème équilibré, et  qui démontre bien à petite échelle ce que pourrait être l’agriculture 2.0.

Alors que la diffusion des Ozarium vendus en ligne s’accélère, (le grand public et les écoles adorant cette innovation à vocation pédagogique), CitizenFarm va concrétiser un autre projet de plus grande dimension. L’entreprise aménage au sein du jardin public Raymond VI, sur un espace de la taille d’un parking, un élevage de truites (des faros) et un potager toujours sur le principe de l’aquaponie. Et pour compléter les besoins des truites, rien de mieux que les vers de terre issus du compostage des déchets organiques (épluchures de légumes…). L’objectif est de nourrir pendant un an l’équivalent d’une famille de 4 personnes à partir de cette expérimentation. Toulouse Métropole soutient cette initiative originale et exemplaire, qui a toute sa raison d’être dans une smart city. « Nous travaillons sur les techniques de culture, les automatismes qui réguleront différents paramètres comme la température de la serre, de l’eau, l’intensité de la lumière...L’activation des commandes pourra s’effectuer à distance, via le mobile » précise Pierre Osswald qui s’appuie sur des PME partenaires comme Novalynx, Utopia Electronics…pour la mise au point et la fabrication des produits.

Privilégiant le circuit court avec le recours à la sous-traitance locale (1), Citizen Farm s’apprête à mettre sur le marché une nouvelle version d’aquariums (toujours made in LRMP), l’Ozarium Led, afin de favoriser la pousse des plantes dans des pièces manquant d’éclairage naturel. La régulation des Leds pourra s’opérer via son téléphone portable.

Entre le module aquarium et celui de la taille d’un parking, la start-up planche sur une offre d’aquaponie intermédiaire à intégrer dans les logements. Un bac de poissons nourrira plusieurs rangées de légumes positionnés en vertical. Ce dispositif pourra aussi servir de cloison amovible ou orner un mur. Le temps de peaufiner le design et l’industrialisation, cette innovation sortira en 2017.

Pour accélérer la R&D et la montée en puissance commerciale, la PME prépare une levée de fonds auprès des business angels. L’exportation est aussi en point de mire, un distributeur au Québec va proposer  les Ozarium sur l’Amérique du Nord. Des contacts sont pris pour mailler le territoire européen.

Emma Bao
Diffusé le 31 mars 2016

(1) : les aquariums sont fournis par Commaplast à Marssac-sur-Tarn, les capots équipés de leds par Utopia Electronics, les emballages cartons par une entreprise de Carbonne…

Parcours

Titulaire d’un baccalauréat en électro technique, Pierre Osswald a exercé plusieurs métiers pendant 5 ans (charpentier, restaurateur…) avant de reprendre ses études et décrocher le Bachelor de TBS. Pendant ce cursus, il fonde à 28 ans, l’entreprise en 2014. Après avoir testé chez lui plusieurs solutions à partir d’un aquarium conventionnel.

Son entreprise est basée en centre-ville de Toulouse, dans de jolis bureaux partagés avec quelques autres start-up (6 au total). 

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