Du jamais vu ! 52 000 ha contre 7000 à 8000 ha en moyenne par an, les demandes de conversion en bio ont explosé en 2015 sur Languedoc Roussillon Midi-Pyrénées avec 742 nouveaux producteurs bio. Et le mouvement se poursuit en 2016.
Le phénomène concerne toute les filières, les céréales, le lait, les fruits (pommes, kiwis), la viande, le vin….La première région bio de France avec 6400 agriculteurs répertoriés continue à faire la course en tête et les filières coopératives sont à la manœuvre. 35% des nouvelles demandes en grande culture sur le territoire proviennent de la région. La dynamique est très marquée dans le Gers, le Tarn, l'Aveyron et le Tarn-et- Garonne. Cet engouement exceptionnel s’explique d’abord par les aides à la conversion bio. Pour 1ha en grande culture en moyenne, 300€ est versé chaque année pendant cinq ans soit 300k€ pour une centaine d’ha. La montée rapide des productions va-t-elle entraînée une baisse des prix ? Le risque existe mais « il faut jouer la structuration des filières et anticiper les besoins des marchés » relate Pierre Pradalié, le responsable de la filière bio à Coop de France Midi-Pyrénées. Il n’y a pas beaucoup de marché en croissance et les perspectives sont plutôt favorables avec plusieurs facteurs positifs. La demande est croissante pour l’alimentation humaine ou celle des animaux certifiés. Un marché en pleine croissance partout en Europe et en France qui a représenté en 2015, 5,5 milliards d’euros soit + 10%. Notre pays est toujours déficitaire en blé, en soja bio par exemple. Le bio a la côte. Les consommateurs inquiets par la mal bouffe et soucieux de leur santé, sont de plus en plus nombreux à faire confiance au bio. Autre élément favorable, la filière bio hexagonale bénéficie d’une bonne réputation sur les marchés à l’international quant au respect de la réglementation en s’appuyant sur des organismes certificateurs dont Ecocert, implantée à l’Isle-Jourdain, le leader mondial.
Article diffusé par JL Bénédini le 03/06/2016