Pour rester bien visibles dans les linéaires de la grande distribution et continuer à promouvoir une forte identité, les vins du Sud-Ouest conservent leur pavillon.
« Nos productions ont des dynamiques commerciales et des typicités différentes des terroirs méditerranéens mais cela n’exclue évidemment pas, au contraire, de jouer sur les synergies et les complémentarités entre les vignobles et les organisations» argue Paul Fabre, directeur de l’Interprofession, en détaillant le plan d’action de l’organisation professionnelle en trois volets principaux.
Pour le volet politique, l’élargissement géographique et la réunification du bassin se poursuivent, Buzet et Marmande sont entrés dans le périmètre. Des négociations sont en cours pour intégrer Bergerac. Si bien que plus de 30 appellations d’origine, situées sur deux régions, arborent l’étendard Sud-Ouest, c’est dire sa richesse ! Il s’agit de finaliser un travail engagé depuis de nombreuses années et en phase avec la dynamique commerciale de la viticulture du Sud-ouest. « Cela conduit les conseil régionaux des deux régions à prendre en compte cette réalité inter-régionale des filières économiques comme c’est la cas pour le canard, le foie gras et le porc du Sud-ouest ».
Pour le volet économique, parmi les chantiers d’actualité, figure la mise en place d’une IGP Sud-Ouest sur les trois couleurs assortie d’un cahier de charges et d’agréments spécifiques, garantissant le profil et le niveau qualitatif du produit.
L’interprofession accompagne aussi la réflexion sur la montée en gamme des AOC, qui va de pair avec une hausse des prix, en élaborant un canevas de travail commun sur les standards qualités, les engagements, les objectifs et les enjeux.
Pour le volet marketing opérationnel, l’export constitue toujours une priorité avec plusieurs pays ciblés dont en premier chef les USA, l’Allemagne, la Belgique suivis du Canada, du Japon ainsi que de l’Angleterre et de la Chine. Un événementiel auprès des importateurs et des distributeurs est d’ailleurs organisé en juin à New York. Et l’interprofession accompagne ses entreprises sur les salons internationaux (Prowein, Shangai, Hong-Kong…).
Sur la France, plusieurs actions commerciales sont programmées auprès de la grande distribution (1500 journées d’animation), du CHR mais aussi des actions auprès des consommateurs à Toulouse, Paris et dans le grand ouest (Aquitaine, Bretagne).
Ainsi, dans un contexte très concurrentiel avec des prix bas sur les vins sans IG, le pavillon Sud-Ouest doit préserver ses actifs économiques, en s’appuyant sur la cohérence et la logique de filière, notamment par la réunification au sein d’un même bassin, le 4ème devant l’Alsace, le Loire et la Bourgogne, pour rester dans la course, mais aussi par des innovations produits et marketing opérationnel adapté.
Emma Bao
Diffusé le 2 juin 2016
A retenir
-Après une récolte modeste en 2013 qui a compliqué l’approvisionnement des marchés, 2014 a été une année de reconquête commerciale.
-Progression de l’export de 15%
-Succès du blanc Côte de Gascogne, écoulé à 65% à l’international.
-800 adhérents au sein de l’Interprofession du Vin du Sud-Ouest, une équipe d’une vingtaine de salariés répartis sur les terroirs et à Toulouse (12 personnes).
-Sur le Languedoc-Roussillon, 4 Interprofessions : du Roussillon, du Languedoc, du Pays D’Oc et Inter-Rhône.
-L’Interprofession des vins du Sud-Ouest a noué un partenariat avec TBS/ESC Toulouse pour une formation Bachelor « management et commercialisation de la filière vin » et de la formation continue avec BADGE.
Montée en force du sans IG
Les vins sans indication géographique montent en force à l’initiative de certains producteurs français qui renoncent à l’IGP (cas du rosé Piscine par exemple) pour développer des marques sans attache géographique et bénéficier d’un « sourcing » plus large. En outre, à l’instar de l’Espagne, de la Nouvelle Zélande pour le sauvignon ou de l’Argentine pour le malbec, des opérateurs étrangers se positionnent sur des premiers prix, le hard discount allemand étant alors une des portes d’entrée sur le marché national.
La viticulture en LRMP : chiffres clés
-26 000 exploitations dont 20 000 en LR et 6000 en MP
-120 000 emplois directs ou indirects dont 100 000 en LR et 20 000 en MP
-Valeur de la production : 3,5 Mds€ dont 2,5 pour LR et 1 pour MP
-Export : 1 Mds€, 800 M€ pour LR et 200 pour MP
1er poste à l’export pour LR, 1er activité économique de ce territoire ; pour MP la 1er activité sont l’aéronautique et l’agroalimentaire
Source : IVSO
