crédit photo : AHG.
L’entreprise familiale AHG fabrique des rivets et de la visserie pour le secteur aéronautique depuis trois générations. En pleine crise de covid-19, la PME a décidé d’investir 20 M€ pour fabriquer des masques. La PME démarre ainsi un tournant historique vers le secteur de la santé.
Stéphane Auriol ambitionne de peser lourd dans le marché national des masques chirurgicaux, marché qu’il juge stratégique et prometteur : « Nous ne sommes pas prêts d’arrêter d’en porter, cela rentrera dans les habitudes de chaque individu, mais aussi des entreprises » prévoit le dirigeant associé de l’entreprise de 750 salariés qui a subi l’effet covid-19 de plein fouet avec une baisse de commande de 70 % cette année. Le CA de AHG (48 M€ en 2019) va baisser de 40 % en 2020.
Action, réaction
Les quatre codirigeants d’AHG, descendants de la famille Auriol, ont pris le virage de la production des masques très tôt, début avril dernier. «Nous avons reçu notre première machine le 7 mai. Cinq jours après, nous avons commencé à fabriquer et nous avons démarré les livraisons la semaine du 22 juin», raconte Stéphane Auriol. Le projet est ambitieux puisque la PME de Flourens vise les 15 à 20 millions de masques par semaine (les premières installations permettront une production de 500 000, une seconde phase permettra de passer à 8 millions de masques par semaine) : « il faudra être compétitif pour survivre dans ce marché très concurrentiel», observe le chef d’entreprise qui vend aujourd’hui un sachet de 50 masques jetables normés 29,90 € TTC et qui veut baisser ce prix en augmentant les cadences. Si tout se passe comme prévu, l’activité masques pourrait générer 30 à 40 M€ de CA à partir de 2023.
20 millions d’euros d’investissement
Pour ce nouveau démarrage industriel, l’entreprise met les gros moyens. L’investissement global est chiffré à 20 M€ et un futur bâtiment dédié est sur les startingblocks. Le permis est en cours et la construction du nouveau site de 5 000 m2 à côté du siège à Flourens va démarrer avant la fin de l’année. Une centaine de personnes travailleront à cette nouvelle activité (la majorité des effectifs d’AHG menacés par la baisse d’activité aéronautique pourra basculer dans ce nouveau métier, après une formation en interne). Pour éviter la dépendance avec l’extérieur, AHG s’équipe d’une machine qui fabrique la matière utilisée pour le filtre. Pourquoi choisir une fabrication made in France au lieu de choisir par exemple le Maroc où AHG a deux filiales et où la main d’oeuvre est moins chère ? « On aurait pu le faire dans nos locaux marocains mais l’idée est d’approvisionner la France, et en temps de crise sanitaire le passage des frontières n’est jamais garanti. » L’internalisation de la production, une tendance qui se concrétise…