BotDesign propose d'échanger avec une IA directement depuis son téléphone
« Dans la prise en charge des patients, il y a un trou dans la raquette ». C’est de ce constat que sont partis Olivier Thuillard et Jean-Louis Fraysse, ingénieur biomédical et pharmacien, pour mettre au point les chatbot de leur start-up BotDesign. Fondée à Toulouse en 2017, cette jeune pousse propose aux hôpitaux partenaires une IA capable d’entretenir une conversation afin d’assurer aux soignants le suivi des patients, et de répondre à leurs questions : « Typiquement dans le cadre d’une anesthésie notre solution est vraiment efficace : c’est un protocole qui dure en moyenne 10 minutes, et un médecin en fait par exemple 25 dans une journée. Si pour chaque opération notre robot est là pour répondre aux questions du patient du type « dois-je me raser » etc., et qu’en échange il renseigne les informations demandées du type antécédents médicaux, on gagne 30 % du temps sur une consultation. »
Une transformation des données validée par la Cnil
Accessible via un site web mais bientôt via des applications mobiles, la solution IA de BotDesign a été un « gros chantier » sur la partie interopérabilité des données afin que son système « discute » avec celui de l’hôpital. Ce travail réalisé, la start-up nourrit désormais les dossiers patients des centres médicaux, et leur permet ainsi d’accéder aux informations primordiales qu’ils ont définies : « nous leur vendons du temps médical qu’ils vont pouvoir attribuer à d’autres tâches, il faut donc leur présenter les infos de manière prédigérée et efficaces pour eux » explique Olivier Thuillard, avant de confirmer n’être « qu’utilisateur de ces données », donc la législation est supérieure à celle de la RGPD. Employant 15 personnes, l’entreprise toulousaine enregistre 12 000 utilisateurs entre médecins et patients répartis en une dizaine de centres médicaux partenaires. Avec une croissance de 20 % par rapport à l’année dernière (CA non communiqué), BotDesign prépare une nouvelle levée de fonds pour la fin d’année afin de se « propager en France et d’obtenir davantage de certifications ». L’entreprise prévoit de recruter 5 nouveaux employés.
Thomas Alidières