Bientôt, Yzatec disposera de sa propre usine afin de produire à grande échelle une nouvelle génération de compteurs d’eau et de compteurs d’irrigation. Après 4 années de R&D financées sur fonds propres (1), cette société basée à Blagnac s’attaque d’arrache-pied à la commercialisation et distribution de ses produits innovants. « Notre offre constitue une rupture technologique de par son prix et les technologies intégrées » souligne Alain Ramond, le fondateur président de cette PME positionnée sur le marché des capteurs piézoélectriques intelligents.
La solution brevetée mesure par ultrasons les débits d’eau y compris très faibles (tels un robinet qui goutte) et transmet sans fil l’information sur de la longue distance. Avec leurs différentes briques (communication, mesure, physique, capteurs…) et un process de fabrication inspiré de l’industrie automobile, les compteurs électroniques d’eau et d’irrigation arrivent sur le marché à des tarifs très compétitifs, proches des versions mécaniques classiques.
Proposé en deux diamètres (65 et 100 mn), le dispositif destiné à l’irrigation est vendu d’entrée à l’international. Plusieurs commandes d’ « Yrig » sont en cours de signature. Les perspectives commerciales sont bonnes compte tenu de l’engouement manifesté par les distributeurs ou les exploitants en direct. Pour répondre à la demande, Yzatec devrait fabriquer cette année 3000 à 5000 unités.
Quant au compteur d’eau domestique, plusieurs milliers d’exemplaires sont envisagés. Des milliers de transducteurs piézoélectriques sortiront des futurs ateliers.
L’objectif est de multiplier les partenariats avec les fabricants de compteurs mécaniques et autres équipementiers ainsi qu’avec les industriels de l’irrigation souhaitant se doter d’un modèle électronique. La stratégie commerciale n’est pas figée, la PME toulousaine peut proposer sa gamme ou fournir des composants clés (la puce électronique pour la mesure…)… Avec Sigfox, l’opérateur du réseau bas débits dédié à l’Internet des objets, un logiciel de gestion des compteurs est développé pour envoyer deux messages/jour (suivi des consommations…) ainsi que des alertes en cas de fuites.
Toujours centrée dans l’univers de l’eau, la gamme va s’enrichir avec une R&D axée sur les compteurs de chaleur, de nouveaux compteurs d’eau à usage domestique et industriel…
Sur les deux produits phares en cours de diffusion, les remontés du terrain sont très positives, les clients appréciant la robustesse, la précision, l’accès à l’information temps réel, l’autonomie (10 ans avec une batterie alimentée par deux petites piles !). Yzatec a d’ailleurs reçu le trophée de l’Hydro Innovation lors du salon international de l’eau Hydrogaïa.
Avec une équipe de 18 personnes, renforcée début 2015, cet acteur de l’instrumentation devrait réaliser cette année un chiffre d’affaires de 1,5 M€ après les 950 000 € du précédent exercice. Une croissance qui préfigure les 7 à 10 M€ fixés à horizon 2020.
(1) : L’entreprise fondée en 2010 a bénéficié d’une subvention de l’Agence de l’Eau ainsi que d’un prêt de Bpifrance.
Emma BaoDiffusé le 29 mai 2015
Parcours
Titulaire d’un doctorat en mesure et traitement du signal, Alain Ramond a cumulé 15 ans d’expérience professionnelle (salarié chez Hi-Stor Technologies puis chez Continental) avant de créer à l’âge de 38 ans Yzatec. En termes d’engagement, Alain Ramond s’investit au sein du cluster Sensing Valley dont il assure la présidence.
Encadré
Une offre diversifiée
Spécialiste de l’instrumentation, Yzatec a développé plusieurs solutions intéressant les secteurs aéronautique et spatial, l’automobile, les différents acteurs procédant aux essais…Pour réaliser de l’acquisition de données en environnement durci, la société a développé un boîtier robuste avec 8 entrées de mesure haute fréquence. Airbus fait partie des utilisateurs.
A destination des industriels, une offre a également été conçue pour le marché des capteurs de force ou de pression piézoélectrique.
