Dans les 5 principaux projets de R & D en cours chez Elta, figure en bonne place le développement des radios balises de détresse. Cette ligne de produit génère la moitié du chiffre d’affaires de cette société toulousaine qui réalise près de 18 millions d’euros avec 94 salariés. Rendu Obligatoire par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) depuis 1992 après l’accident du Mont St-Odile, 25000 exemplaires ont déjà été fabriqués par Elta au rythme d’environ 1500 à 2000 exemplaires par an. De nouvelles fonctionnalités seront implémentées dans le cadre de l’évolution du Système mondial de détresse et de sécurité aéronautique (GADSS pour The Global Distress And Safety System) défini par l’OACI, et du système COSPAS SARSAT avec le lancement des satellites Galiléo. Les accidents de l’AF447 Paris-Rio et du vol MH 370 Kuala Lumpur-Pékin, ont conduit les autorités à revoir les systèmes de suivi et de localisation des avions civils. Le GADSS prévoit 4 niveaux de surveillance avec : le tracking de l’avion dans de conditions opérationnelles normales, puis lors d’opérations anormales, l’installation d’équipements autonomes pour sa localisation, et enfin, à l’horizon 2021 de boîtes noires éjectables.
Grâce à l’emport de répéteurs sur les nouveaux satellites de navigation (GPS, Glonass et Galileo), cette évolution MEOSAR vient compléter les systèmes GEOSAR et LEOSAR. La balise de détresse (ELT) évolue ainsi avec la possibilité de déclenchement en vol notamment, ou la mise en place d’un lien retour d’acquittement de la détresse à réception du signal par le sol.
La balise embarquera également un récepteur GNSS, pour redonder la localisation. Cette localisation en temps réel de la balise sera complète sur toute la terre avec l’évolution du système Cospas Sarsat servant aujourd’hui à collecter les alertes sur la planète.
Elta fait bien du consortium GRICAS piloté par Thales Alenia Space. La plateforme de démonstration développée par ce projet viendra valider le fonctionnement de MEOSAR avec les nouvelles balises ELT et la nouvelle antenne sol Meolut développée par TAS. Cinq personnes sont aujourd’hui mobilisées en R & D sur ce projet stratégique pour Elta.
Fin 2017, Elta prévoit de commercialiser une borne Wifi pour l’aviation d’affaires notamment. Le dernier salon EBACE a été l’occasion de tester ce concept, les retours étant plus que satisfaisants.
Côté marché spatial, le développement des produits bat son plein :
Elta souhaite élargir sa gamme de récepteurs de poursuite satellite, en adressant les bandes KA et X sur les marchés de l’Observation de la Terre.
Une nouvelle version d’un simulateur de constellations GNSS (navigation), avec d’autres fonctionnalités répondant aux spécificités des marchés visés, est également en développement.
Enfin, du côté des émulateurs de canal de propagation, le PCE-600 ayant été livré à Thales Alenia Space (cf article EMP décembre 2014), une nouvelle étude a démarré pour étoffer la gamme proposée afin d’adresser les nouveaux marchés des télécommunications haut débit, tout en gagnant en compétitivité.
De grands défis sont à relever pour cette entreprise toulousaine, qui investit plus de 10% de son chiffre d’affaires dans l’innovation.
Article diffusé par Jean Luc Bénédini le 01/10/2016