2ème édition de l'Aerospace Additive Manufacturing à Diagora Labège
C’est un message positif qu’on envoyait les donneurs d’ordre, Airbus, Safran, Dassault, l’ESA aux équipementiers et fournisseurs réunis lors de la 2ème édition du salon dédié à la fabrication additive à Diagora Labège dans la filière aérospatiale. On n’est pas encore à la maturité technique et économique mais on y voit plus clair sur le potentiel de cette nouvelle technologie, alternative et complémentaire de la fonderie, la forge, l’injection, l’usinage. Avec sa flexibilité, sa rapidité de mise en œuvre, l’innovation dans le design, il y a bien des opportunités à saisir dans les systèmes embarqués. Il ne faut pas lâcher l’affaire même si c’est coûteux au départ. Car lorsque les futurs remplaçants des A320 et B737 seront lancés et spécifiés dans les cinq ans, il faudra être prêt avec de l’expérience accumulée, des pièces certifiées. Dans les polymères, l’additif paraît bien placé pour faciliter la customisation de l’aménagement cabine, une demande de plus en plus récurrente des airlines. Dans le métal et surtout les grandes pièces, un gros travail reste à faire. Chez Safran, Dassault et Airbus, on souhaite d’abord maîtriser en interne toute la chaîne, de la conception, la production, le traitement thermique jusqu’au contrôle pour notamment apprendre à bien spécifier et faire appel à des partenaires. D’un procédé spécial encore expérimental, l’additif doit devenir un process répétitif et robuste. Safran a déjà certifié une douzaine de pièces, 120 à l’horizon 2022. Une usine 100% fabrication additive ouvrira près de Bordeaux en 2021. Dassault a choisi d’intégrer l’additif dans son usine d’Argonay près d’Annecy. Liebherr envisage de faire baisser de 30% la masse des actionneurs. Aubert & Duval à Pamiers a lancé le projet de R & D, MAMA (4,2 M€), Metallic Advanced Materials for Aeronautics avec l’Institut de Recherche Technologique (IRT) Saint-Exupéry de Toulouse. L’objectif est de coupler le forgeage avec la fabrication additive par dépôt de fils métalliques, pour réaliser en alliage de titane, des ébauches de pièces avant forgeage, permettre des ajouts de fonctions (crochets, pattes d'usinage ou autres excroissances) sur des pièces préalablement forgées, en partenariat avec Airbus, Sciaky (fabricant de machines) et l’Enit de Tarbes. Dans la fabrication de poudres pour l’additif, Aubert & Duval développe de nouveaux alliages dans son usine d’Irun. Dans cette phase de maturation complexe, le partage du savoir-faire est nécessaire entre les acteurs, les différentes plateformes sur le territoire plus ou moins en concurrence, pour éviter les doublons en France et en Europe face à la concurrence américaine et chinoise. « Au Gifas, nous avons des groupes de travail sur la fabrication additive qui contribuent à la standardisation, la qualification, pour consolider des solutions » soulignait Jérôme Rascol, vice-président de la plateforme fabrication additive chez Airbus lors de cette 2ème édition de l’Aerospace Additive Manufacturing organisé par Aerospace Valley et Abe avec Ad’Occ.