GRDF a fait le point sur sa stratégie verte et de décarbonation en Occitanie. GNV, méthanisation, hydrogène... Voici les projets menés dans notre région dans ce secteur.
GRDF en Occitanie, c'est plus de 19 000 km de réseaux, 887 000 clients, 1000 salariés et plus de 50 millions d'euros d'investissements par an. (Photo : GRDF Occitanie)
C'est un nouveau projet d'entreprise que mène GRDF en Occitanie. Une stratégie axée sur la décarbonation et sur trois leviers majeurs : accompagner tous les consommateurs de gaz pour réduire leur empreinte carbone, atteindre l'objectif de 20% de gaz vert dans les réseaux en 2030 et division par deux de ses propres gaz à effet de serre en 2030. "Pour décarboner les usages du gaz et contribuer à verdir le mix énergétique de la France, GRDF se mobilise et réaffirme l'objectif de 20% de gaz verts dans les réseaux gaziers en 2030. Les gaz verts produits aujourd'hui par méthanisation le seront aussi demain par pyrogazéification, gazéification hydrothermale ou power-to-methane. Ils représenteront une capacité de 60 Twh/an, équivalent à la puissance de 11 réacteurs nucléaires", indique GRDF. "L'objectif est de décliner ce projet d'entreprise dans le Sud-Ouest. Même avec du gaz fossile, on peut décarboner. Il n'existe aucune solution miracle pour sauver la planète et nous avons un futur dans le mix énergétique", explique Alban Mathé, directeur régional de GRDF dans le Sud-Ouest (régions Occitanie + Nouvelle-Aquitaine).
"On ne pourra pas tout électrifier !"
Ce dernier part d'un principe : "On ne pourra pas tout électrifier ! Ce monde du tout-électrique n'est ni envisageable ni sérieux". "Notre réseau va se verdir et nous possédons des équipements très performants pour cela, des solutions pragmatiques et faciles", précise Frédéric Rolland, directeur marché d'affaire et communication externe au sein de GRDF Sud-Ouest, qui met en avant les bonnes bases créées par les actions de sobriété déployées par le gouvernement à l'automne 2022 pour pallier le défaut de gaze russe.
Une énergie d'avenir pour 74% des Occitans
Selon un baromètre publié en février 2024 par GRDF Occitanie, 74% des Occitans interrogés considèrent que le gaz vert est une énergie d'avenir, tandis que 89% en ont une image positive et 52% en ont déjà entendu parler. Enfin, 78% seraient prêts à en consommer dans leur foyer, une tendance en hausse de 4% par rapport à 2022.
La part de gaz vert par département
Voici la part de gaz vert par département en Occitanie :
- Tarn : 9,1% (perspective de 15,8% fin 2026)
- Aveyron : 8,9% (perspective de 24,8% fin 2026)
- Pyrénées-Orientales : 7,7% (perspective de 9,4% fin 2026)
- Ariège : 5,6% (perspective de 8,2% fin 2026)
- Hautes-Pyrénées : 5,3% (perspective de 6,4% fin 2026)
- Tarn-et-Garonne : 4,2% (perspective de 11,9% fin 2026)
- Haute-Garonne : 2,9% (perspective de 7,8% fin 2026)
- Gers : 2,3% (perspective de 34,7% fin 2026)
- Hérault : 0,7% (perspective de 4,3% fin 2026)
- Gard : 0,3% (perspective de 1,3% fin 2026)
- Lot : 0% (perspective de 6% fin 2026)
- Lozère : 0% (perspective de 0% fin 2026)
- Aude : 0% (perspective de 2% fin 2026)
Ce mix énergétique prévoit le déploiement du BioGNV avec un objectif de 50 stations en service d'ici 2030 (27 actuellement dont 4 à venir dans la région en 2024). "39% du gaz consommé dans ces stations est déjà vert et l'objectif est que 100% de ce gaz soit vert et produit localement à horizon 2030", explique GRDF Sud-Ouest.
Le BioGNV engendre une baisse de 80% des émissions de CO2 par rapport au diesel et une baisse de 95% de particules fines. La technologie est fortement utilisée dans les cars et les bus de la région, notamment sur quelques lignes liO de la Région Occitanie (comme la ligne Castres-Toulouse) et 400 bus sur les 600 du réseau Tisséo. "C'est une solution technique mature, au même prix que les solutions diesel sur le matériel", explique Nicolas Le Crenn, directeur territoire Occitanie.
Quelle politique pour la méthanisation ?
L'autre solution s'appelle la méthanisation. La France dispose du plus grand parc de sites du genre en injection en Europe et dans le monde avec 652 sites à fin 2023 et une projection à 744 à fin 2024. Fin 2023, la capacité de production de biométhane s'est élevée à 12 Twh/an, soit une production équivalente à celle de 2 réacteurs nucléaires.
La première unité de méthanisation occitane a été construite en juillet 2018 à Pavie (Gers). "L'objectif est d'arriver, à fin 2024, à 23 sites de méthanisation en Occitanie pour une production de plus de 0,5 TWh, équivalent à 130 000 logements neufs chauffés au gaz. L'ambition est de produire 4 TWh en 2030, soit plus de la consommation en Occitanie, dont 1,3 TWh sont déjà réservés au registre des capacités, soit 60 projets", indique Séverine Eliot-Hanse, déléguée gaz vert à GRDF Occitanie, qui estime que "le potentiel de la région est estimé à 12 TWh en 2050, soit 70% de la consommation régionale".
Malgré les tensions sur certains projets (un projet sur cinq est aujourd'hui contesté, GRDF s'appuie sur la "dynamique portée par les petits collectifs et les agriculteurs leaders". Deux projets vont arriver prochainement à Boussens (Haute-Garonne) et Condom (Gers). "Un méthaniseur peut avoir une durée de vie de 40 ans et les installations ne viennent pas dégrader les paysages. La méthanisation a vraiment une belle histoire à raconter", poursuit Séverine Eliot-Hanse.
Et l'hydrogène ?
La méthanisation est la priorité de GRDF à l'horizon 2030, même si l'hydrogène fait plus que pointer le bout de son nez. "Le potentiel du gaz vert est de 420 TWh en 2050 en Occitanie, dont 100 pour l'hydrogène. Comment le système va s'installer ? Pour quelle rémunération ? L'hydrogène est un relais de croissance, dont il faudra accompagner l'essor. Un essor qui viendra dans un deuxième temps, après 2030", conclut la spécialiste du gaz vert en Occitanie.
En 2024, GRDF prévoit de recruter une trentaine de personnes - dont la moitié en CDI - plus une quarantaine de postes en alternance pour accompagner ce verdissement et le développement de ce mix énergétique.
- 19 158 km de réseaux
- 887 000 clients
- 830 communes desservies en gaz, soit 75% de la population couverte
- 1000 salariés
- Plus de 50 millions d'euros d'investissements par an