Christophe Bonis-Charancle, le chef de file de la commission attractivité de la FBTP31, et Emile Noyer, président de la FBTP31.
La fédération du BTP de Haute-Garonne lance son dispositif « It’s time to build » pour aider ses adhérents à recruter. Amélioration de l’image vis-à-vis des jeunes, communication sur les réseaux sociaux, nouveau site d’information, mise en place de chantiers d’excellence… Avec 4 600 postes à pourvoir, les bâtisseurs veulent gagner en attractivité.
Christophe Bonis-Charancle, le chef de file de la commission attractivité de la FBTP31, travaille depuis deux ans avec son équipe (une dizaine de personnes) sur l’image des métiers du bâtiment. Sa mission : rendre le métier plus attractif pour faciliter le recrutement.
Un secteur en croissance
« Nous sommes un gros employeur du département : notre secteur emploie 33 500 salariés en Haute-Garonne, avec une activité qui totalise 9,5 milliards d’euros de CA. », a rappelé le président de la fédération Emile Noyer, le jour du lancement du dispositif It’s time to build. Avec une croissance de 2,5 % de juin 2018 à juin 2019, les bâtisseurs voient logiquement leurs besoins en personnel augmenter : 4 600 postes sont à pourvoir aujourd’hui. « Les difficultés de recrutement peuvent être un réel frein au développement de nos entreprises », prévient le président qui craint aussi que le recours au travail illégal soit une solution tentante dans un tel contexte de pénurie de main d’oeuvre.
Des attraits à mettre en avant
Partenariats avec Pôle Emploi, signature de la convention 15 000 bâtisseurs visant à favoriser l’emploi des jeunes des quartier prioritaires et des migrants, participations aux salons TAF organisés par le Conseil Régional, accueils en stage découverte… Parallèlement aux initiatives déjà mises en place avec les services publics, la FBTP31 passe un cran au-dessus en s’attaquant à l’amélioration de l’image du secteur auprès des jeunes. Même si une étude menée auprès de 600 personnes commandée par la commission attractivité montre une bonne image à 80%, des blocages restent à lever, notamment sur la rémunération et les conditions de travail.
Des conditions de travail qui ont évolué
« Nous devons montrer que les conditions de travail ont évolué : les machines, le lean management, l’utilisation de nouvelles technologies ont transformé le métier », explique Christophe Bonis-Charancle. Les horaires réguliers, les chantiers à proximité mais aussi les fortes possibilités de progresser ou de créer sa propre structure sont autant d’éléments attractifs à mettre en avant. Côté rémunération, la fédération cherche aussi à combattre les idées reçues : « nos salaires sont au-dessus du Smic, les trajets vers le lieu de travail sont financés, une prime de vacances l’été et une indemnité repas de 9,88€ / jour est attribuée… » énumère le chef de file, aussi dirigeant de Primo Groupe (entreprise de gros-œuvre et charpente couverture basée à Gragnague). Le secteur prévoit une forte appétence pour l’alternance, notamment avec la réforme de l’apprentissage. Le réseau de l’apprentissage BTP est en France le plus important. En Haute-Garonne, les apprentis inscrits dans un filière BTP sont 1311. 8 centres CFA les accueillent aujourd’hui. « C’est un des outils forts de notre formation », explique Emile Noyer qui rappelle que 3 apprentis sur 4 sont embauchés directement après cette formation. Gratuité des frais de scolarité, formation diplômante, expérience professionnelle, insertion dans l’emploi… autant d’atouts à mettre en avant.
Les réseaux sociaux pour toucher les jeunes
Pour démarrer, la commission va consacrer plus de 100 000 euros à la mise en place d’une campagne de communication. Celle-ci a été confiée à deux agences chargées de la relation médias, d’une campagne de communication sur les réseaux sociaux et enfin de la réalisation du site timetobuild.fr qui permet d’accéder à des informations pratiques sur les différents métiers du BTP. Pour cibler la génération Z », les plateformes Instagram, Facebook et Youtube seront activées avec des comptes dédiés.
Deux chantiers d’excellence d’ici à fin 2020
D’ici à fin 2020, deux chantiers pas comme les autres pourront être visités et mis en avant par la fédération, il s’agit de « chantiers d’excellence », sorte de vitrines, de chantiers modèles où les conditions de travail, l’impact sur les riverains, la qualité des équipements et la bonne organisation seront irréprochables. L’idée est de prouver l’amélioration des conditions de travail et la qualité des relations humaines dans un chantier. La ville de Toulouse et Altéal seront les deux premiers maîtres d’œuvre pour cette nouvelle démarche. Il s'agira d'un programme de logements à Colomiers et d’une école dans le nord de Toulouse. Emile Noyer prévoit une propagation de ce genre d’initiative...