Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l'industrie, Jean-Louis Pech, président d'Actia et Etienne Guyot, Préfet de la région Occitanie.
Ce vendredi 24 juillet, l’ETI toulousaine de conception et de fabrication d’électronique Actia a reçu la Ministre déléguée à l’industrie. Cette visite a été organisée dans le cadre du « Tour de France des ETI », lancé en début d’année par le gouvernement.
Après une journée passée à Toulouse consacrée à l’avenir de la filière de l’aéronautique (chez Airbus puis à la Préfecture), la ministre déléguée à l’industrie Agnès Pannier-Runacher a visité le site de Colomiers d’Actia (3800 salariés, CA : 520 M€). Dans cette usine digitalisée et robotisée (travaux récents), 350 salariés fabriquent essentiellement des calculateurs pour l’aéronautique et pour l’automobile. L’entreprise de taille intermédiaire (ETI) présidée par Jean-Louis Pech fournit des industriels de tous secteurs : télécommunications, aéronautique, ferroviaire, automobile, camions bus, etc. 75 % de son activité est à l’export.
Baisse d’activité
Actia présente un éventail d’activité et de clientèle très diversifié, « sans doute une des raisons pour lesquelles l’entreprise a moins souffert des effets de la crise du covid-19 que d’autres sous-traitants axés uniquement sur l’aéronautique», analyse Catherine Mallet, directrice financière de l’entreprise, membre du directoire (Actia est une entreprise familiale cotée en bourse). Stoppée net dans son élan de croissance, l’entreprise prévoit tout de même 20 % de perte de CA en 2020.
Remerciements et inquiétudes
Après de sincères remerciements pour les mesures mises en place par le gouvernement, Jean-Louis Pech a manifesté son inquiétude sur les mois à venir, notamment « quand il s’agira de dénouer les PGE (Prêts garantis par l’Etat). Le chef d’entreprise a aussi pointé du doigt les impôts de production, point noir des ETI, au moment où certaines d’entre elles réfléchissent à s’orienter vers une relocalisation.
« 10 milliards de moins d’impôts de production »
Agnès Pannier-Runnacher a annoncé l’Appel à manifestation d’intérêt qui sera lancé dans quelques mois et qui a pour but d’accompagner la relocalisation de l’industrie. Trois secteurs où la France présente une certaine vulnérabilité ont été ciblés : les matériaux, la santé et l’électronique. Concernant la fiscalité, une baisse des impôts de production a été annoncée par la Ministre avec « 10 milliards d’euros en moins dans la fiscalité pour les entreprises industrielles dès l’an prochain ».
Des mesures que les ETI suivent de près et qu’elles espèrent voir progresser. Celles-ci réclament une attention particulière à leurs problématiques, jugeant que dans beaucoup de mesures, les grands groupes et les PME/TPE sont souvent les plus accompagnées.
350 ETI en Occitanie
Plus d’une dizaine d’ETI locales ont écouté et échangé avec la Ministre à l’issue de la visite de l’usine Actia. Le mouvement des ETI, le Meti, mené par Olivier Schiller, à la tête de Septodont, compte faire entendre leurs problématiques. Un club régional issu de ce mouvement est en cours de constitution en Occitanie. Catherine Mallet s’est portée volontaire pour construire ce club. Parmi celles-ci Figeac Aero, Sigfox, Paul Boyé Technologies, etc. 315 ETI ont été cartographiées en Occitanie (5 400 en tout en France), ce qui représente 150 000 emplois et 41 milliards d’euros de CA. Chausson Matériaux, Latécoère, Etienne Lacroix font partie des plus emblématiques dans le tissu économique de la Haute-Garonne.