La Shem, à propos de la réorganisation de l'hydroélectricité en France : « Nous souhaitons être autour de la table ! »

Cyrille Delprat, directeur général de la Shem.

Cyrille Delprat, directeur général de la Shem.

Cyrille Delprat, directeur général de la Shem, l’opérateur privé de l’hydorélectricité dans le Sud-Ouest, demande à participer aux discussions en cours sur la nouvelle organisation de l’hydroélectricité en Europe.

La Shem emploie 320 personnes, installées pour la plupart dans des territoires montagnards reculés d’Occitanie, où l’entreprise exploite ses barrages. Ces concessions appartiennent à l’Etat et  sont sur le point de s’ouvrir à la concurrence, suite à une forte pression de la Commission européenne. Un sujet qui planait depuis très longtemps mais le processus s’accélère ces temps-ci avec les dernières avancées du projet Hercule de réorganisation d’EDF et les décisions européennes sur la réorganisation de l’hydoélectricité. EDF A signalé dernièrement qu’une nouvelle identité, EDF Azur, allait se mettre en place pour gérer ses exploitations hydro-électriques.

3 % du marché national
La Shem, structure privée filiale d’Engie et représentant 3 % du marché national, n’est pas concernée par cette réorganisation et serait donc la seule à se voir mise en concurrence. « Il est normal que nous soyons pas intégré dans la réorganisation d’EDF, mais maintenant que les discussions avancen, nous voulons participer aux réflexions et soumettre quelques pistes pour protéger notre activité », commente le directeur qui associe une  perte de concession à des pertes directes d’emploi et à un appauvrissement du dynamisme économique dans des collectivités reculées où la Shem s’avère souvent le principal employeur.

Manque de visbilité
Aujourd’hui trois de ses concessions sont en délai glissant. Ces installations hydro électriques pèsent pas moins de 40 % de la puissance totale installée (780 mégawatts au total). Le niveau d’investissement reste maintenu pour la sécurité et la maintenance des installations (30 M€ en moyenne) mais le manque de visibilité sur l’avenir des concessions paralyse le moindre investissement de développement. Dans un  contexte déjà compliqué, lié au réchauffement climatique (facteur de baisse de production) et à une baisse constante des prix de vente de l’électricité, la Shem souhaite discuter rapidement avec l’Etat pour tenter de défendre sa place dans ce marché en plein bouleversement.

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