© CNES/Rémi BENOIT, 2019
Nouvelle étude de simulation d’impesanteur :
En ce moment et jusqu’au 29 mars 2019, 20 volontaires participent à une nouvelle étude de simulation de l’impesanteur utilisant la méthode originale de l’immersion sèche. Cette étude, menée par le CNES et réalisée dans les locaux de la Clinique Spatiale de MEDES (Institut de médecine et de physiologie spatiale), filiale du CNES, sur le site du CHU Rangueil à Toulouse, a pour objectif de simuler au sol les effets de l’impesanteur sur le corps humain. Elle permettra notamment d’approfondir la connaissance de certains mécanismes physiologiques pour améliorer les conditions des astronautes durant les vols habités.
Cette nouvelle étude dure 12 jours pour chacun des 20 hommes âgés de 20 à 45 ans, en bonne santé et sélectionnés après des examens médicaux et psychologiques. Son déroulement s’effectue en trois phases : quatre jours de mesures pré-immersion, cinq jours d’immersion sèche et trois jours d’observation post-immersion pour évaluer le retour à la normale. Cette campagne doit permettre à 10 équipes scientifiques françaises sélectionnées par le CNES d’approfondir la connaissance des mécanismes physiologiques mis en jeu en situation de microgravité, en particulier la redistribution des fluides corporels, entraînée par l’immersion et ses répercussions au niveau cérébral et ophtalmique. Dans le cadre de la prévention de ces transferts liquidiens, l’efficacité de brassards de cuisses sera également testée au cours de cette étude. Si elle s’avérait efficace, l’utilisation de ces brassards présenterait l’énorme avantage d’être particulièrement simple à mettre en place pour les astronautes durant les vols spatiaux. Les informations scientifiques recueillies sont dans le même temps bénéfiques pour la santé publique, les conséquences physiologiques de la microgravité étant comparables à celles d’une hyper-sédentarité.
La Clinique Spatiale reste à ce jour le seul lieu européen où ce modèle d’étude peut être mis en œuvre. Le CNES est fortement impliqué dans cette nouvelle étude de simulation d’impesanteur. Il subventionne en particulier les infrastructures déployées à MEDES, l’équipe médicale (médecins, infirmiers, aides-soignants) mobilisée 24h/24h sur place et l’indemnisation des volontaires. Par ailleurs, le CNES a sélectionné les protocoles scientifiques et finance la dizaine de laboratoires impliqués dans cette campagne.
Qu’est-ce que l’immersion sèche ? Le volontaire est installé dans une sorte de grande baignoire remplie d’eau tiède et spécialement conçue pour cet usage. Une toile élastique, parfaitement imperméable, est fixée sur les bords extérieurs tout autour de la baignoire et permet au volontaire d’être immergé tout en restant isolé de l’eau. La pression de l’eau s’exerce alors sur toute la surface du corps qui l’interprète comme une absence complète d’appui, situation très comparable à celle observée en microgravité. Par ailleurs, la diminution des mouvements associée à l’absence de charge corporelle réduisent considérablement l’activité physique et l’immersion induit une redistribution des fluides corporels vers le thorax et la tête.