Pierre Fernandez, directeur de l'Ensat, Philippe Pacheu, vice-président de USH Occitanie Midi-Pyrénées, Émile Noyer, président de la FBTP Haute-Garonne, Stéphane Aubay, président de la FPI Toulouse Occitanie.
Les principales fédérations de la filière BTP de l’agglomération toulousaine, la FPI, l’USH et la FBTP, ont organisé une prise de parole commune le 15 octobre dernier pour attirer l’attention sur leur situation, mobiliser les collectivités et institutions publiques et accélérer les projets.
Le BTP/immobilier est un vecteur incontournable de la relance économique, en capacité de travailler à 100 % contrairement à d’autres secteurs, et qui représente 50 000 emplois en Occitanie. Mais la filière est freinée dans ses élans de reprise : une baisse en continu du nombre de constructions neuves, un manque de projets structurants, et des délais de délivrance de permis de plus en plus longues sont constatés par l'ensemble des acteurs de la construction. « Contrairement à d’autres secteurs directement impactés par la crise sanitaire comme la restauration/hôtellerie ou la culture, nous avons des clients, la demande est là, et nous sommes prêts ! » explique Stéphane Aubay, président de la FPI Occitanie Toulouse Métropole, nous faisons partie des acteurs économiques capables aujourd’hui de maintenir un niveau d’activité économique local, mais pour cela nous avons besoin d’aide.» Même constat au niveau du logement social : Philippe Pacheu, vice-président de l’USH Occitanie Midi-Pyrénées s’inquiète des moyens financiers à venir et de la volonté des politiques à construire.
Des appels non entendus
Ces appels à la mobilisation des pouvoirs publics pour anticiper dès à présent les effets d’une crise économique ont déjà été lancés en juin dernier, mais les fédérations ne se sentent toujours pas écoutées. Emile Noyer, président de la FBTP de Haute-Garonne, prévoit une baisse d’activité de 15 % cette année. L'activité construction a bien repris cet été et cet hiver, mais ses inquiétudes sont pour 2021 et 2022. Emile Noyer constate aussi que la construction hors-logements (hôpitaux, établissements publics, tertiaire, entrepôts et bâtiments industriels, etc.) est en baisse depuis des années avec une chute de 11 % en 2020, contre - 6% en moyenne à l’échelle nationale. Même constat pour le directeur de l’école d’architecture, Pierre Fernandez, qui regrette les effets de frein à chaque élection.
Baisse des ventes depuis 2017
Depuis 2017, les ventes par les promoteurs privés sont en baisse. Celles-ci ont pratiquement réduit de moitié en quatre ans : 9 300 logements mis en commercialisation en 2017, puis 7500 en 2018, 6 600 en 2019 et 4 500 en 2020. En bout de chaîne, la construction est impactée elle aussi. Comment limiter la casse ? L’accélération de la délivrance des permis est une solution soutenue par la profession qui souffre de démarches amont de plus en plus complexes et longues : « l’idéal serait d’arriver à une période huit mois entre la présentation du projet et la délivrance du permis de construire. On est à 18 mois aujourd’hui ! », constate Stéphane Aubay, président de l’AFPI Haute Daronne. Les projets viables se raréfiant, la concurrence entre promoteurs va s'intensifier, ce qui devrait faire monter les prix du foncier…