Mercredi 19 avril 2023, Pôle Emploi Occitanie a dévoilé les résultats de son enquête annuelle sur les besoins en main-d'oeuvre des entreprises dans la région. Voici les principaux enseignements.
En 2023, près de 5600 aides-soignants sont recherchés en Occitanie dans le domaine de la santé. (Photo : Anthony Assémat)
"Les perspectives sont plus favorables par rapport à 2022 et nous sommes toujours sur un haut niveau d'intentions d'embauches en 2023 dans la région". Pierre Brossier, directeur études et statistiques au sein de Pôle Emploi Occitanie, a dressé un panorama encourageant du marché de l'emploi au cours de la présentation de l'enquête annuelle des besoins en main-d'oeuvre, mercredi 19 avril 2023.
279 940 projets de recrutement
Cette année, sur 180 210 établissements enquêtés, près de 42 000 ont donné leurs attentes, soit un taux de retour de 23%. Ce qu'il en ressort ? 279 940 intentions d'embauche pour 2023 sur les 44 bassins d'emplois de l'Occitanie, soit une hausse de 1,1% par rapport à 2022.
61% de ces intentions se situent dans les services, tandis que les projets de recrutement sont en progression de 9% dans la construction. Et la Haute-Garonne tire clairement son épingle du jeu avec +12% d'intentions d'embauche (+6800 projets) tandis que l'Hérault fait étalage d'une progression de 1,4% (plus 800 projets). Mais le département, siglé 34 possède, un marché de l'emploi mieux réparti dans son territoire, tandis que le bassin toulousain concentre à lui seul 1 projet de recrutement régional sur 5. Une vraie force d'attraction.
"En revanche, l'agriculture est en retrait depuis deux ans. Mais ce secteur connaît un paradoxe : les projets sont en baisse de 8% par rapport à 2022 mais l'industrie agro-alimentaire, elle, est en hausse de 13%", indique Pierre Brossier.
Dynamique autour des CDI
Les chefs d'entreprise prévoient de recruter, pour 71% d'entre eux, à partir de contrats durables, soit en CDI ou en CDD de plus de 6 mois. Les CDI sont en forte progression par rapport à l'enquête de 2022. "Et cette dynamique se retrouve sur l'emploi des cadres", poursuit Pierre Brossier. Mardi 4 avril 2023, l'Apec confirmait déjà cette tendance, annonçant plus de 17 000 recrutements en Occitanie en 2023 et ce, après une année 2022 en hausse de 16% sur le sujet.
Le Top 10 des métiers qui recrutent
Quels sont les secteurs qui recrutent ? Voici le Top 10 des métiers les plus recherchés en 2023 en Occitanie :
- Aides, apprentis, employés de cuisine (6980 projets)
- Aides à domicile et aides ménagères (6540)
- Aides-soignants (5600)
- Agents d'entretien de locaux (5140)
- Serveurs de cafés et de restaurants (4490)
- Ouvriers non qualifiés de l'emballage et manutentionnaires (3680)
- Cuisiniers (3660)
- Infirmiers, cadres infirmiers et puéricultrices (3130)
- Ingénieurs, cadres études et R&D informatique (3050)
- Conducteurs routiers et grands routiers (2900)
58% de projets jugés "difficiles"
Sur ces cinq dernières années, en Occitanie, les trois métiers qui connaissent la plus forte hausse sont les serveurs de cafés et de restaurants, les artistes et les aides-soignants. Mais les projets de recrutement sont jugés "difficiles" dans 58% des cas. "C'est une donnée en progression régulière depuis 2016. L'Occitanie est la quatrième région de France avec le taux le plus bas derrière les Hauts-de-France, l'Ile-de-France et Bourgogne/Franche-Comté. Les employeurs se questionnent sur l'attractivité", explique Pôle Emploi Occitanie.
Les bassins les plus en difficulté sont ceux de Carcassonne (Aude), Montauban (Tarn-et-Garonne), Saint-Girons (Ariège), Albi-Carmaux (Tarn) et Tarbes (Hautes-Pyrénées).
Sur la question de la saisonnalité, l'Occitanie se démarque une nouvelle fois par son taux de 38%, qui représentait 46% en 2019. La Haute-Garonne est le département le moins impacté (16%), tandis que la Lozère, le Tarn-et-Garonne, le Gers, l'Aude et les Pyrénées-Orientales sont à 50% ou plus. Sans surprise, les métiers de la vente, du tourisme, des services et de l'agriculture sont majoritairement représentés. Près de 14 000 viticulteurs, arboriculteurs et cueilleurs sont recherchés, contre près de 12 500 ouvriers agricoles et agriculteurs salariés.