Cette jeune entreprise implantée à Toulouse détient un savoir-faire exclusif dans les HPP, les hautes puissances pulsées. L’équipe de Bmax compte parmi ses membres une grande partie des meilleurs experts mondiaux dans ce domaine. La PME qui a breveté plusieurs composants, garde une longueur d’avance sur ses compétiteurs, proposant notamment la simulation numérique sur tous les procédés (1). Ce qui écourte considérablement leur mise au point !
Avec une cinquantaine de salariés, un carnet de commandes très bien garni la société fondée en 2012, continue à gagner des parts de marché dans l’automobile, l’aéronautique, le luxe…
Ce fabricant d’équipements permettant d’assembler des matériaux conventionnellement incompatibles (par exemple : aluminium et acier, aluminium et cuivre, acier et titane…) et de former des pièces complexes en limitant le nombre d’opérations continue à se déployer à l’international.
Bmax va développer ses structures déjà implantées aux USA et Japon et mieux se positionner sur l’Allemagne. Son réseau de représentants et agents couvre l’ensemble des continents. Les générateurs et les outillages réalisant les opérations de magnéto soudage, magnéto sertissage, magnéto formage ainsi que d’électro-hydro formage, offrent aux industriels une plus grande liberté dans le design. Ces derniers peuvent concevoir des pièces complexes qu’elles soient en métal, composite ou plastique. « Les hautes puissances pulsées augmentent la formabilité des matériaux, élargissant le champ de la créativité et du design » souligne Philippe Marty, responsable du site. En rendant possible des soudures entre l’aluminium et d’autres métaux comme l’acier, cette solution contribue à l’allégement de la masse des voitures et des aéronefs tout en réduisant les coûts de production. Autre avantage, la technologie employée consomme peu d’énergie, la machine la plus puissante étant capable d’effectuer 100 000 opérations de soudure ou de formage en dépensant seulement 250 € d’électricité ! La mise en forme d’un matériau tout comme une opération d’assemblage, consomment à peine quelques dizaine de kilojoules.
A la vente ou à la location, les équipements distribués par Bmax sont multi applications et modulaires. Sur un même générateur peuvent se connecter plusieurs types d’outillages (conçus chacun pour une fonction précise) tout comme on peut augmenter la puissance de la machine en lui agrégeant d’autres modules. Même si ce n’est pas son cœur de métier, la PME se voit aussi confier par certains clients la réalisation de petites séries de pièces. Une flexibilité de plus en plus appréciée des donneurs d’ordres du secteur aéronautique notamment. Se chargeant de la maintenance et du SAV, ce spécialiste des HPP assure aussi la formation des utilisateurs. Et n’hésite pas aussi à sensibiliser les universités, les instituts de recherche, les écoles d’ingénieurs, les centres d’enseignement professionnel… sur le bien-fondé de cette technologie
La réussite de l’entreprise étant en partie assise sur la propriété intellectuelle et la compétence des équipes, les efforts en R&D sont permanents afin d’optimiser les générateurs, lancer de nouvelles gammes, améliorer les procédés d’assemblage et de formage. La société participe aussi à des projets de recherche collaboratifs dont un portant sur la réalisation de pièces pour hélicoptères via la technologie HPP (2).
Envisageant le recrutement d’une dizaine de collaborateurs supplémentaires en 2015, Bmax a de bonnes perspectives de croissance, misant notamment sur de nouveaux contrats avec des majors de l’automobile et du luxe pour de la mise en forme de pièces.
(1) : Bmax emploie 7 personnes à temps plein sur la simulation.
(2) : L’entreprise est impliquée aux côtés d’Airbus Hélicopters dans un projet labellisé par les pôles de compétitivité Aerospace Valley et Pégase, démarré en 2013, et portant sur la réalisation de pièces pour hélicoptères via la technologie des HPP. La société s’est aussi positionnée sur Aérosat, un appel à projets lancé par la Région.
Emma Bao
Diffusé le 1-12-2014
Diffusé le 1-12-2014
Encadré 1
Comment ça fonctionne ?
Bmax conçoit une gamme complète de générateurs qui libèrent, dans un temps très bref, l’énergie électrique stockée dans des condensateurs. Dans cet intervalle, les matériaux sont accélérés à très grande vitesse (plusieurs centaines de m/s) et ont des comportements inédits, défiant les lois classiques de la physique. Le procédé permet par exemple la soudure à froid (à température ambiante) de matériaux dissimilaires ou de matériaux non soudables ou difficilement soudables par les procédés conventionnels. Deux types de procédés sont utilisés, l’un axé sur la génération de champs magnétiques intenses (magnéto soudage, magnéto sertissage, magnéto formage), l’autre sur la génération d’ondes de choc dans l’eau (électro-hydro formage). Avec cette dernière technologie, on peut former des pièces de grande dimension comme un élément de carrosserie de voiture.
L’entreprise fabrique les outillages (dédiés à des applications clients spécifiques) qui viennent se coupler à ces générateurs.
Si la technologie des HPP est employée depuis les années 60, son essor a été limité, faute d’outils de simulation numérique optimisant la mise au point des procédés. Grâce à d’importants investissements et développements internes, Bmax utilise de tels outils numériques pour ses clients.