Promologis. Le bailleur social s'implique pour soutenir la reprise des chantiers

Philippe Pacheu, directeur général de Promologis.crédit : Lukas.

Philippe Pacheu, directeur général de Promologis.crédit : Lukas.

Acteur clé du logement social en Occitanie, Promologis a signé une charte début mai avec 13 fédérations départementales du secteur bâtiment et la délégation régionale de la FBTP pour accélérer la reprise des chantiers. 

Près de 90 % des chantiers de Promologis qui avaient été stoppés nets à l’annonce du confinement ont repris : il s’agit en tout de 75 chantiers en Occitanie, correspondant à 3 600 logements : 35 chantiers de construction et une quarantaine de réhabilitations. Les impératifs liés à la sécurité sanitaire mais aussi les difficultés financières ont paralysé l’ensemble de la filière du bâtiment. En partant de ce constat, et au vu du retard de ses chantiers, Promologis a réagi rapidement en signant une charte avec l’ensemble des fédérations départementales du bâtiment et la fédération régionale FBTP. Il s’agit tout d’abord de régler le problème des surcoûts liés à la sécurité (nouveaux équipements, nouvelles installations) en proposant une prise en charge de ces nouvelles factures à hauteur de 50 %.

Promologis propose ensuite de répartir les frais supplémentaires dédiés à la nouvelle organisation des travaux (ex : nouvelle gestion du temps de travail sur place ou location de matériel qui doit être rallongée). Les montants de cette prise en charge financière ne sont pas fixés car variant en fonction de la nature et de la taille du projet.

Une trésorerie à soutenir
 Le troisième volet de la charte concerne le soutien de la trésorerie des entreprises du bâtiment. Ce soutien passe concrètement par l’accélération des délais de paiement (de 30 à 20 jours), la mise en place d’acomptes ou le paiement direct des fournisseurs par Promologis. « Les entreprises du bâtiment vont mettre un certain temps pour retrouver leur dynamisme, il faudra poursuivre ce genre d’actions », prévoit Philippe Pacheu, directeur général de Promologis, qui cherche aussi à entretenir le dynamisme de la filière en poursuivant les appels d’offre. Des consultations ont d’ailleurs été lancées pendant la période de confinement pour plus de 200 logements. 

La trajectoire de croissance fixée par Promologis avant la crise va forcément être retardée mais le directeur général rappelle l’ampleur des besoins en logement social, besoins qui seront peut-être accentués en période de crise économique : « nous sommes à 150 000 demandes de logements tous les ans et ce chiffre peut continuer à grimper, surtout dans un contexte de baisse de revenus des locataires». 

Hausse des impayés ou retards de paiement de loyers
Pour que la reprise du secteur bâtiment soit rapide et efficace, Philippe Pacheu veut aussi pouvoir compter sur l’accompagnement de l’Etat et des collectivités. Combien de temps les mesures gouvernementales spécial covid-19 (chômage partiel, PGE, exonérations de charges) pourront durer ? s’inquiète le directeur général. Du côté des aides au logement, Philippe Pacheu rappelle que les montants allaient déjà en descendant et il faut selon lui arriver à maintenir une stabilité de ces aides, voir les revaloriser. 

« A côtés de nos projets de construction, le contexte actuel nous inquiète aussi sur la capacité de nos occupants à honorer leur loyer. Nous avons déjà constaté une augmentation de 4,5 % des impayés et retards en un mois. » A côté de la location, Promologis a aussi une activité d’aide à l’accession sociale à la propriété. Le bailleur vend entre 250 et 300 logements par an. Ce chiffre va certainement baisser cette année. 

Alléger l’administratif…
Pendant cette période, les lenteurs administratives liées aux permis de construire se font encore plus sentir. Pas forcément un effet covid-19 cette fois-ci, mais ce serait surtout le report des élections municipales qui bloquerait la situation. Philippe Pacheu espère que les élections pourront se tenir en juin «pour que nous ayons vite un interlocuteur et que les permis de construire soient délivrés rapidement. » Le directeur général défend aussi une simplification et une accélération des procédures et constate une trop longue inertie entre l’émergence d’un projet et sa concrétisation. « Il faut de la réactivité. Et pour le coup, une simplification administrative, ce n’est pas cela qui coûte le plus cher ! »

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