Répération d'un smartphone dans l'atelier de Sofi Groupe. crédit : Sofi Groupe.
Sofi Groupe est en croissance de 50 % depuis le lancement de sa marque Smaaart. A côté de ses services de réparation et de SAV dans la téléphonie, la PME héraultaise a développé sa propre marque de smartphones reconditionnés. Une diversification qui booste la PME.
Fondée en 1986 à Saint-Mathieu-de-Tréviers, la petite entreprise de réparation de téléphones à cadran a fait du chemin… Sofi Groupe compte aujourd’hui une centaine de personnes et son chiffre d’affaires augmente de 50 % depuis trois ans pour atteindre les 12 M€ cette année. Devenu acteur clé de la maintenance électronique spécialisée dans les terminaux Telecom, l’entreprise héraultaises’est aussi fait un nomavec son activité de récupération et reconditionnement de smartphones. A sa tête, Jean-Christophe Estoudre a travaillé plus de 30 ans dans l’entreprise. Celui-ci a connu les périodes difficiles de l’entreprise qui a fait l’objet d’un plan social en 2011, alors qu’elle était intégrée à un groupe de maintenance électronique : les effectifs étaient passés de 250 à une cinquantaine de personnes. C’est alors que Jean-Christophe Estoudre et quatre collègues ont décidé de reprendre l’activité, avec deux objectifs : reconquérir les marchés et réembaucher.
30 à 40 embauches supplémentaires en 2020
En 2017, l’entreprise fait le pari de se diversifier sur le marché du téléphone reconditionné, avec une offre qui s’apparente à celle des voitures d’occasion. Sofi Groupe rachète les smartphones abandonnés pour leur donner une deuxième vie et les remettre à la vente : plus de 150 000 appareils ont ainsi été collectés, réparés puis commercialisés en trois ans, sous la marque Smaaart. Une jeune activité qui représente déjà les deux tiers du CA de l’entreprise aujourd’hui et qui monopolise 65 salariés. Au vu de la courbe des commandes, 30 à 40 embauches supplémentaires sont prévues dès 2020. Comment s’explique le succès de cette marque que l’on peut opposer à l’engouement commercial que suscite la sortie des derniers smartphones ? « Les Français sont de plus en plus sensibles à l’achat responsable. Il y a un large marché d’utilisateurs qui préfèrent un produit made in France, moins cher mais de qualité, présentant la même durée de garantie qu’un appareil neuf », commente le dirigeant de l’entreprise qui constate la même tendance dans le marché BtoB : « nous leur rendons service en rachetant leur ancienne flotte de smartphones et nous leur proposons ensuite des produits reconditionnés moins chers. » Exemples de prix : un IPhone 8 reconditionné à partir de 502€ ou un Galaxy S6 à partir de 249 €.
Le made in France fait vendre
Pour le moment, un tiers des ventes se font en BtoB (banques, médias, collectivités font partie de leurs clients), les deux autres tiers destinés aux particuliers sont distribués via la boutique en ligne www.smaaart.fr et le retail : Des centres Leclerc, le réseau Top Office et des shop in shops dans certains Carrefour et d’autres spécialistes de la téléphonie tels que Welcom. Le marché en plein boom aujourd’hui est en train de se structurer et Sofi Groupe compte se démarquer de la concurrence avec son étendard de qualité made in France : tous les appareils sont collectés en France et si possible dans un rayon proche de l’usine et les réparations sont toutes installées sur le site héraultais. Des réflexions sont actuellement en cours pour une optimisation du système de collecte en Occitanie.
Nouvelle levée de fonds
Sofi Groupe a ouvert son capital pour mener à bien son développement. Une première levée de fonds de 4 M€ a été réalisée en automne dernier auprès de Quadia et avec un abondement de la Région Occitanie, l’Ademe, la Direccte et Bpifrance et de banques privées. « Nous sommes au tiers de la capacité industrielle du site, nous avons la place de grandir », explique le dirigeant qui n’écarte pas l’idée d’une nouvelle ouverture du capital.
Douze étapes pour un reconditionnement réussi
Quelle que soit samarque, son âge ou l’utilisation qu’en a faite son propriétaire, un smartphone récupéré par Sofi Groupe passe par un process exigeant pour devenir un produit Smaaart. Un process de douze étapes qui va de la collecte à l’emballage : vérification de ses fonctionnalités, effacement des données de l’ancien propriétaire (avec certification), récupération des cartes pour vérification de sa provenance (pour éviter les produits blacklistés, déclarés volés), audit esthétique du produit (rayures et autres endommagements), audit fonctionnel (près d’une cinquantaine de points techniques sont contrôlés). Pour le reconditionnement, les pièces usées sont changées.Fidèle à ses valeurs de développement durable, l’entreprise travaille en partenariat avec Ecosystem pour la revalorisation des matières premières et leur réutilisation.