En 2023, Actia, entreprise française spécialisée dans l'électronique embarquée, a réalisé un chiffre d'affaires consolidé de 579,3 millions d'euros. Dans un environnement économique en mutation, elle affiche un engagement fort envers l'innovation, la décarbonation et la performance humaine.
De gauche à droite : Catherine Mallet, directrice générale déléguée du groupe Actia et Jean-Louis Pech, PDG du groupe Actia. (Photo Dorian Alinaghi Entreprises Occitanie)
Actia, acteur majeur de l'électronique embarquée, a enregistré en 2023 un chiffre d'affaires de 579,3 millions d'euros, marquant une reprise significative par rapport à la période de crise sanitaire. Ce chiffre illustre non seulement la solidité de l'entreprise, mais aussi son rôle crucial dans le secteur de l'électronique, où la demande pour des solutions innovantes est en constante augmentation.
Pour le premier semestre de 2024, Actia a réalisé un chiffre d'affaires de 279,5 millions d'euros, enregistrant une légère baisse de 3,2 % par rapport à l'année précédente. Cette contraction est attribuée à des fluctuations saisonnières et à une diminution de la demande dans certaines divisions, notamment la division Mobility, qui se concentre sur les véhicules de grandes séries. Ce segment a vu sa demande reculer en raison de divers facteurs, tels qu'une saisonnalité accrue et une contraction générale des marchés agricoles et de construction.
Cependant, d'autres indicateurs financiers témoignent de la résilience d'Actia. Le résultat opérationnel a connu une hausse impressionnante de 183 %, atteignant 21,6 millions d'euros, tandis que l'Ebitda des activités poursuivies a été évalué à 35,2 millions d'euros, représentant 12,6 % du chiffre d'affaires total. Ces résultats positifs soulignent l'efficacité opérationnelle et la gestion stratégique de l'entreprise face aux défis économiques actuels.
Innovations et acquisitions stratégiques : un avenir technologique prometteur
Actia ne se repose pas sur ses lauriers et continue d'investir dans l'innovation technologique. Récemment, l'entreprise a conclu un partenariat stratégique dans le domaine des véhicules connectés, notamment à travers le projet SDV (Software Defined Vehicle). Ce partenariat implique le transfert de solutions logicielles d'Actia et le développement d'une équipe dédiée, prévue pour être opérationnelle d'ici la fin de l'année 2024. Cette initiative est cruciale pour renforcer l'expertise d'Actia dans les systèmes embarqués pour véhicules, un secteur en pleine expansion qui est essentiel pour l'avenir de la mobilité intelligente et connectée.
En mai 2024, l'acquisition de Steel Electronique, une entreprise spécialisée dans le secteur spatial, a été finalisée. Cette acquisition stratégique vise à consolider la position d'Actia en tant que fournisseur clé d'électronique embarquée, en particulier dans les domaines de l'aéronautique, du spatial et des télécommunications par satellite. Cette synergie entre Actia et Steel Electronique est attendue pour stimuler l'innovation et répondre efficacement aux exigences croissantes du marché spatial.
Vers une décarbonation proactive
La durabilité est au cœur de la stratégie d'Actia, qui affiche un bilan carbone préoccupant, avec 98,6 % de ses émissions provenant du scope 3, principalement liées à l'utilisation de ses produits. Ce constat a conduit l'entreprise à lancer un projet ambitieux pour établir une trajectoire de décarbonation en collaboration avec des organismes tels que la BPI (Banque Publique d'Investissement), l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) et le SBTi (Science Based Targets initiative). L'écoconception est une priorité, visant à réduire la consommation d'énergie tout en améliorant la durabilité et la réparabilité de ses produits.
L'initiative Actia Ecomatrix, récemment lancée, est un levier essentiel dans cette démarche, visant à minimiser l'impact environnemental de ses activités. ACTIA s'engage à développer des produits moins énergivores, en intégrant des matériaux recyclés et en améliorant le processus de fabrication pour réduire son empreinte carbone.
Une approche centrée sur les équipes
Dans un contexte économique dégradé, Actia met un point d'honneur à maintenir l'humain au centre de ses innovations. L'entreprise considère que l'innovation naît de la diversité et de l'engagement des collaborateurs. En poursuivant la digitalisation de ses processus et en améliorant l'efficacité de ses usines, Actia cherche à capitaliser sur sa capacité d'innovation pour répondre aux exigences des marchés technologiques.
Actia investit également dans le développement des compétences de ses employés, en proposant des formations continues et en favorisant la montée en compétences dans des domaines clés. Le modèle d'entreprise agile et centré sur l'humain permet à Actia de s'adapter aux défis du marché tout en préservant la créativité et l'initiative individuelle. L'entreprise encourage également la remontée d'idées et d'initiatives des employés, intégrant ainsi une culture d'innovation collective.
Un avenir prometteur malgré les défis
Face à un environnement économique complexe, Actia reste déterminée à naviguer à travers ces défis avec une vision claire pour l'avenir. En dépit d'une baisse significative de la demande industrielle en 2024, Actia maintient ses ambitions et sa feuille de route à moyen terme. L'objectif d'atteindre un chiffre d'affaires de 800 millions d'euros d'ici 2027 reste d'actualité, soutenu par des contrats pluriannuels et des succès commerciaux notables dans le secteur des poids lourds.
L'ETI toulousaine, qui a retrouvé son niveau d'avant-Covid, a vu son chiffre d'affaires accusant une baisse. En particulier, le secteur off highway, qui regroupe les équipements électroniques pour les véhicules agricoles et les engins de chantier, a enregistré une chute de 28 %. Ce ralentissement est attribué à la morosité des secteurs de l'agriculture et du bâtiment, qui affectent également l'industrie automobile.
Actia doit également affronter le ralentissement observé chez Airbus et Thales Alenia Space sur le marché des satellites de télécommunications. Le constructeur a livré deux modules électroniques pour presque 650 satellites de OneWeb et attend actuellement la validation de la constellation européenne IRIS2. Cependant, l'entreprise continue d'enregistrer des contrats significatifs, notamment pour accompagner l'essor du camion connecté. L'innovation dans ce segment pourrait transformer le secteur, en permettant une centralisation des fonctions de gestion et une mise à jour dynamique des véhicules, semblable aux nouvelles architectures des voitures modernes.
L'entreprise envisage également une réorganisation de son site historique de Colomiers pour optimiser la production, en intégrant grandes et petites séries dans un même flux. Une robotisation de l'atelier est planifiée, ainsi que le rapatriement des activités logistiques vers l'usine historique, avec un nouveau bâtiment prévu pour 2026.