Jeudi 25 mai 2023, DreamAway, société basée à Toulouse qui propose du contenu ludique en réalité virtuelle, accueillait une conférence autour de l'IA et de ChatGPT et des risques (ou bénéfices) pour les entreprises.
Anne-Sophie Gimenez, co-fondatrice de WiDiD, était l'une des intervenantes de la conférence sur l'IA et ChatGPT. (Photo : Anthony Assémat - Entreprises Occitanie)
Ces derniers mois, ChatGPT s'est installé à vitesse grand V dans nos vies, symbole d'une intelligence artificielle qui fascine autant qu'elle fait peur. Un sentiment partagé qui se diffuse jusque dans les entreprises. L'impact de l'IA et de la réalité virtuelle dans le monde économique : c'était justement le thème de la dernière conférence organisée par le Medef Haute-Garonne, jeudi 25 mai 2023 dans les locaux de DreamAway, qui propose des jeux basés autour de la réalité virtuelle dans le centre-ville de Toulouse.
"ChatGPT peut percer à plus grande échelle"
Après avoir évoqué un monde du travail "en profond questionnement" sur ces questions, Pierre-Olivier Nau, président du Medef 31, a évoqué un questionnement concret dans son entreprise, Manatour, acteur majeur du tourisme industriel et scientifique basé à Blagnac (Haute-Garonne). "Chez nous, nous avons une cinquantaine de guides et un responsable de contenus pour les visites guidées. Demain, son poste peut-il être menacé par ChatGPT par exemple ?".
Pour Véronique Lima, patronne de DreamAway qui a une solide carrière dans l'industrie, on n'en est qu'au début de l'effet ChatGPT. Ce ne sera pas un "bullshit".
"ChatGPT a réussi à réunir 100 millions d'utilisateurs en trois mois. Même TikTok a mis neuf mois pour y parvenir ! Il est susceptible de percer à plus grande échelle".
Au-delà de la fascination devant les résultats de ChatGPT à partir de quelques mots-clés, on en sait finalement peu sur la création et la situation de cet OpenAI. "C'est un serveur situé aux Etats-Unis mais la question demeure sur la gestion des données, la confidentialité, les droits d'auteur, les brevets. Les CNIL de la France et de l'Italie se sont saisies du sujet mais on peut préciser que le législateur connaît déjà ce type de technologie. Et en cas de fake news, qui doit-on attaquer ? L'IA est un vrai sujet... mais pas encore mature", explique Alexandrine Pantz, avocate associée Marque/Propriété intellectuelle/Numérique RGPD au cabinet Légapôle, à Toulouse.
"Ne pas faire l'autruche" face à l'IA
Anne-Sophie Gimenez, co-fondatrice de WiDiD, était présente pour apporter ses lumières. WiDiD, entreprise née à Toulouse et qui s'est développée un peu partout en France, est une plateforme d'immersive learning, et propose des modules de formation grâce au support VR.
"Avec WiDiD, on se demande comment améliorer la vie des gens dans les entreprises. La VR peut traiter les phobies ou modifier les comportements pour s'adapter au monde qui change. On vit un changement radical mais il ne faut pas faire l'autruche, cela ne marche pas. Il faut être pragmatique et apprendre à vivre avec".
ChatGPT est encore tabou dans les entreprises. "70% des utilisateurs cachent leur utilisation à leur employeur", poursuit Anne-Sophie Gimenez. "Mais il n'existe pas de modèle économique autour de ChatGPT, qui autorise bien moins de publicités. Il nécessite plus de puissance de calcul que Google".
Dans sa salle de réalité virtuelle, Véronique Lima observe au premier rang les évolutions de la VR. "On va vers une miniaturisation des casques de VR avec des lunettes, des lentilles... En 2030, il n'y aura plus de casque". Selon elle, il faut apprendre à dédramatiser l'IA, "technologie complémentaire de la VR", et remettre l'humain au coeur du système. "Cet OpenAI n'a aucune idée de ce qui est vrai ou faux, il est juste le reflet d'Internet. Est-ce la fin de Google ? On ne sait pas... En tout cas, en dernier recours, c'est toujours l'homme qui décide de ce qu'il doit apporter comme matière à ChatGPT", conclut-elle.