Toulouse. Meteo France International décroche un contrat fructueux avec le Koweït

Depuis sa création en 2002 à Toulouse, Meteo France International (MFI) a déployé son savoir-faire dans plus de 115 pays en anticipant les phénomènes extrêmes liés au changement climatique. Il a signé un contrat de 37 millions d’euros avec le Koweït, renforçant son positionnement unique sur la scène internationale.

Grégoire Pigeon (directeur de l’ingénierie et de l’intégration de Meteo France International), Patrick Bénichou (fondateur et président de Meteo France International) et Jean-Sébastien Cases (directeur commercial et vice-président). (Photo : Dorian Alinaghi - Entreprises Occitanie)

Grégoire Pigeon (directeur de l’ingénierie et de l’intégration de Meteo France International), Patrick Bénichou (fondateur et président de Meteo France International) et Jean-Sébastien Cases (directeur commercial et vice-président). (Photo : Dorian Alinaghi - Entreprises Occitanie)

Depuis sa fondation en 2002, Meteo France International (MFI), filiale à 100 % de Meteo-France basée à Toulouse (Haute-Garonne), s’est imposée comme un acteur incontournable de la modernisation des systèmes météorologiques à l’échelle mondiale. Spécialisée dans l'accompagnement des Services Météorologiques Nationaux (SMN), l'entreprise joue un rôle clé dans l'adaptation des infrastructures météorologiques aux défis posés par le changement climatique.

Des références dans plus de 116 pays

En 2024, MFI compte déjà des références prestigieuses dans plus de 116 pays, illustrant la pertinence de ses solutions technologiques, de l’Amérique latine au Moyen-Orient, en passant par l'Afrique et l'Asie. Son objectif principal : renforcer les capacités des SMN pour améliorer la protection des populations face aux phénomènes météorologiques extrêmes.

Un savoir-faire unique

Le modèle proposé par Meteo France International repose sur une approche holistique, qui prend en charge toute la chaîne de valeur de la météorologie. En intégrant la collecte de données via des réseaux d'observation sophistiqués, l'analyse prédictive, la production d'alertes précoces et des services météorologiques spécialisés, MFI fournit des solutions complètes pour garantir la sécurité et la résilience des populations face aux risques climatiques.

Ce modèle "clé en main" permet d’obtenir des bénéfices socio-économiques à long terme, contribuant ainsi au développement durable des États clients.

Des projets majeurs en Afrique

Parmi les réalisations de l’entreprise, on compte des projets majeurs en Angola, en Indonésie et en Côte d’Ivoire. Ces initiatives incluent l’implantation d’équipements technologiques sur-mesure pour le traitement des phénomènes météorologiques complexes, comme les tempêtes de sable au Koweït, ou les systèmes d’alerte précoce multi-risques en Indonésie.

Patrick Bénichou, fondateur et président de MFI, explique :

« Nos solutions s’adaptent aux besoins spécifiques de chaque pays, tenant compte des contraintes climatiques, économiques et sociétales pour renforcer durablement les SMN ».

Un projet de modernisation avec le Koweït

Le contrat signé en juin 2024 entre MFI et la Direction Générale de l’Aviation Civile du Koweït (DGCA) constitue un jalon essentiel dans l’histoire de l’entreprise. Ce projet, d’une valeur de 37 millions d’euros, s’inscrit dans un vaste plan de modernisation du complexe aéroportuaire international de Koweït City. Il prévoit la refonte complète des infrastructures météorologiques du pays, incluant la collecte de gros volumes de données, leur traitement et la diffusion de prévisions précises.

Mieux prévoir les tempêtes de sable

Un volet spécifique du projet porte sur la modélisation et la prévision des tempêtes de sable, un phénomène récurrent dans cette région du Golfe persique. Grâce à des technologies de pointe, MFI offrira au Koweït un système de prévision capable d’anticiper ces événements météorologiques dévastateurs, garantissant ainsi une meilleure gestion des risques pour la sécurité des personnes et des infrastructures.

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Le contrat du Koweït est le deuxième plus important de MFI. Le premier est celui de l'Angola qui s'élève à 60 millions d'euros. (Photo : MFI)

La montée en puissance des systèmes d’alerte précoce 

Avec la multiplication des événements météorologiques extrêmes, exacerbés par le changement climatique, les systèmes d'alerte précoce deviennent un enjeu central pour la protection des biens et des personnes. En mars 2022, l'ONU a lancé un appel pour généraliser ces systèmes à l'échelle mondiale d'ici 2027, via l'initiative Early Warnings for All (EW4All). Ce plan d’action, évalué à 3,1 milliards de dollars sur cinq ans, vise à permettre à toutes les populations de bénéficier d’alertes météorologiques en temps réel. MFI, avec son concept W4ALL, figure parmi les leaders capables de répondre à cette demande croissante.

Généraliser ces systèmes dans le monde

Jean-Sébastien Cases, directeur commercial et vice-président de MFI, souligne :

« Le défi pour les bailleurs de fonds est de dépasser les approches segmentées en intégrant l’ensemble des volets, depuis l’observation météorologique jusqu’aux systèmes d’alerte précoces. Notre modèle Design-Build-Operate (DBO) permet cette intégration, assurant des résultats durables à nos clients ».

Ce modèle DBO, basé sur une conception globale des projets, inclut des phases de recherche de financement, de déploiement des infrastructures, de formation des équipes locales et de support technique. Il a déjà fait ses preuves dans des projets comme celui de l’Indonésie, où un réseau de prévision couvrant 34 provinces a été mis en place pour répondre aux besoins d’un pays particulièrement vulnérable aux catastrophes naturelles.

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Meteo France International mène actuellement 32 projets, dont cinq majeurs en Angola, Indonésie, Côte d’Ivoire et Koweït depuis septembre 2024. Ces grands projets représentent entre 75 % et 90 % du chiffre d’affaires selon les années. (Photo : Dorian Alinaghi - Entreprises Occitanie)

Des défis technologiques

Les projets menés par MFI reposent sur des solutions technologiques avancées, souvent adaptées à des environnements particulièrement exigeants.

Grégoire Pigeon, directeur de l’ingénierie et de l’intégration chez MFI, met en lumière les défis spécifiques rencontrés par ses équipes lors de l’implémentation des systèmes météorologiques :

« Nous intervenons souvent dans des zones où les infrastructures sont fragiles ou en développement. Il est crucial de sécuriser l'alimentation électrique et les télécommunications, essentielles au bon fonctionnement des systèmes d'observation et de traitement de données ».

L'utilisation de technologies comme l'intelligence artificielle et le machine learning permet à MFI de traiter des volumes massifs de données météorologiques tout en réduisant l'empreinte carbone des systèmes. « Nos prévisionnistes peuvent se concentrer sur l’essentiel : fournir des alertes précises et opportunes, tout en minimisant l’impact environnemental des technologies utilisées », ajoute Grégoire Pigeon.

Une demande croissante pour des services adaptés

L’un des principaux enjeux pour MFI est d’accompagner la montée en puissance de la demande internationale de services météorologiques, en particulier dans les pays émergents. Patrick Bénichou rappelle que « les Services Météorologiques Nationaux ont longtemps été négligés, mais l’urgence climatique actuelle change la donne. Aujourd’hui, davantage de financements sont disponibles pour moderniser ces services essentiels ».

Les projections à long terme sont prometteuses pour MFI, avec une forte croissance attendue au cours de la prochaine décennie. L’entreprise prévoit de renforcer ses équipes et d’intensifier ses partenariats, en particulier dans les domaines de la sécurité civile et de la prévention des catastrophes naturelles. Avec plus de 572 contrats déjà signés dans 116 pays, et un chiffre d’affaires réalisé à 99 % à l’export, MFI confirme son statut de leader mondial.

Les chiffres clés
- Chiffre d’affaires 2023 : 21 millions d’euros dont 99 % des parts réalisée à l’export (297e du Top Eco 2025)
- Prise de commande depuis 2002 : 307 millions d’euros au travers de 572 contrats avec une perspective pour 2035 à 300 millions d’euros

- Nombre de pays clients : 116
- Investissement R&D : 21,6 % du CA en 2023
- Effectif 2024 : 85 collaborateurs

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