Les banques, les assurances, les mutuelles, les loueurs de voiture, les opérateurs télécom…font partie des champions de la transformation numérique, ces entreprises qui ont compris que la relation client serait mobile ou pas. Disposant de réseaux de vente pour distribuer leurs produits, ces acteurs ont développé des applications mobiles dédiées à leurs clients. Or, ces derniers sont peu réceptifs, seulement 20% au mieux effectuent la manip du téléchargement. Face à ce constat, Cécile Morel et Nghia Phan ont trouvé une solution pour briser cette inertie.
Les fondateurs de mobi rider ont imaginé une boîte « magique », où est entreposé le smartphone allumé. 30 secondes après, l’utilisateur reçoit un sms vers la bonne appli comme par enchantement. On y accède d’un simple clic. Cette passerelle abolit la friction technique du téléchargement des applis mobiles et rend l’expérience mémorable.
Le système est en cours de pilote auprès de plusieurs entreprises. Des banques pour leurs espaces « professionnels » et « particuliers » évaluent la pertinence du dispositif baptisé mobi one. Lors de l’entretien avec un client, le conseiller accomplit la cérémonie du transfert de l’application, une action ludique accompagnée d’explications sur les services en ligne. « Ce qui va booster leur utilisation, générer de la valeur ajoutée et permettre de garder le lien client dans et hors de l’agence » ajoute Cécile Morel en évoquant également les « instants magiques » pouvant être proposés lors de campagnes de communication. Quiconque insère son mobile dans la boîte est susceptible de gagner un lot !
Le Crédit Mutuel Arkéa, la Maaf, Orange (sur de l’événementiel), le centre commercial Klépierre, Renault (pour ses salariés), Sixt…ont commencé à exploiter mobi one. Cette boîte qui est l’équivalent d’une cage de Faraday intelligente et sélective, fournit des statistiques qui mesureront à terme le taux d’utilisation de l’application et le chiffre d’affaires généré par le digital.
En plein décollage commercial, mobi rider a bien réussi sa dernière levée de fonds avec 1,2 M€ mobilisés en juillet 2013. Dans son board, cette start-up de 6 salariés a rallié des investisseurs et des entrepreneurs, un panel de compétences qui permet à l’entreprise de déployer dans les meilleures conditions sa solution store-to-mobile, le point de vente étant la porte d’entrée rêvée vers le digital.
Encadré
Comment ça marche ?
Communiquant avec le téléphone mobile sans appli, sans wifi et sans numéro du smartphone, mobi one coupe et reproduit le réseau cellulaire. Le système fonctionne avec tous les téléphones GSM. « L’opération peut être comparée au roaming, lors du passage de frontière pour les mobiles » argue Cécile Morel. La boîte est connectée à mobi web la plateforme de CRM mobile en charge des contenus.
Un tandem aux compétences complémentaires
Avant de fonder mobi rider en 2012, les deux associés cumulaient une solide expérience en matière de marketing et de mobilité. Cecile Morel a travaillé à la direction marketing de Pierre Fabre ainsi qu’à Elan Software/Siemens puis Access Commerce/Pros et Adelya. Elle se passionne pour les start up, des pépites au sein desquelles le marketing stratégique joue un rôle vital au côté de la technologie.
Ingénieur électronique de formation, Nghia Phan possède une forte expertise dans le domaine de la mobilité, ayant été employé chez Motorola, Intel, Freescale. Au Vietnam, il est entre autres intervenu sur le paiement mobile par ultrasons.
Emma Bao
Diffusé le 30 septembre 2015