L’innovation a permis à l’entreprise de devenir numéro 1 mondial dans le rivet aéronautique. Sa technologie est utilisée par tous les constructeurs d’avions utilisant les standards occidentaux. La signature d’un contrat direct avec Boeing est en cours, cet avionneur étant déjà approvisionné via sa supply chain. Airbus fait partie du portefeuille des donneurs d’ordres tout comme Bombardier, Embraer…
Bénéficiant de la bonne santé du secteur, le chiffre d’affaires des Ateliers de la Haute-Garonne devrait passer de 22 M€ en 2011 à 30 M€ cette année. « Nous nous sommes dotés d’un service R&D et de nouveaux moyens industriels pour offrir à nos clients les meilleures techniques d’assemblage » souligne Jean-Marc Auriol, le dirigeant de cette PME familiale.
Anticipant l’arrivée du composite incompatible avec les rivets traditionnels, la société s’est lancée dans la visserie, segment qui génère actuellement 10% de l’activité.
Une dizaine de brevets ont été déposés sur des produits spécifiques ou adaptables aux composites. Fybrcomp fait partie des fleurons technologiques. Conçu à la demande d’un client, il s’alimente et se pose comme un rivet. Il ne détériore pas le composite et gonfle dans le trou ce qui garantit la continuité électrique. Cette fixation est en cours de test chez Airbus et Boeing pour homologation.
L’optimisation des rivets est permanente. Parmi les améliorations apportées, figurent la « formationalité », des produits pour éviter la « trempe fraîche » (1) sur des alliages légers, des alternatives pour des alliages impossibles à poser « en trempé mûri », des rivets type aveugle (posés d’un seul côté) pour le composite…
En termes de management, à 81 ans, Jean-Marc Auriol reste le pilote à bord, détenant le pouvoir de décision. Il définit la stratégie, « l’erreur en la matière ne pardonne pas » tout en privilégiant la concertation avec ses enfants qui occupent des postes directionnels. L’intérêt de l’entreprise primant sur toute autre considération, les choix effectués visent à positionner la société sur les marchés porteurs.
Les rivets sont-ils des pièces critiques au plan de la sécurité ? « Ils jouent le même rôle que le fil de couture sur un costume » répond avec humour Jean-Marc Auriol.
(1) : trempe fraîche : un traitement thermique du lot de rivets
Emma Bao
diffusé le 29 mai 2012
Encadré 1
Sites de production
-A Flourens, l’entreprise emploie 160 personnes.
-Deux entités dédiées à la visserie (effectif global de 250 personnes), sont implantées au Maroc.
Encadré 2
2 M€ d’investissement annuel
Chaque année, l’entreprise investit une moyenne de 2 M€. Parmi les opérations d’envergure, une nouvelle chaîne de traitement de surface entièrement automatisée est en cours d’installation. Elle sera opérationnelle dans deux mois. Pour l’accueillir, a été construit un bâtiment de 1800 m2 où seront réalisés les traitements thermiques.
La Pme finalise également l’acquisition d’un ensemble immobilier de 4500 m2 couverts situé à proximité du site. Cet atelier sera dédié au stockage.
Encadré 3
Une société plus que centenaire
Sitôt franchie la porte de la société, une enclume de forgeron rappelle le métier du grand-père, fondateur en 1905 de la forge mécanique. Son fils, ingénieur de formation, prendra le relais en orientant l’activité vers l’aéronautique dans les années 50. « Mon père avait l’esprit très inventif », commente Jean-Marc Auriol qui de son côté a organisé progressivement la transmission du patrimoine industriel à ses enfants. Ces derniers occupent des fonctions directionnelles. Françoise Montsarrat née Auriol est directeur du marketing et du développement. Pierre Auriol est directeur technique et technologique ainsi que responsable de la qualité. Quant à ses deux autres frères, Xavier est en charge de la production de frappe par déformation et Stéphane est directeur informatique, responsable des opérations secondaires, de la logistique, du transport et stockage ainsi que des deux usines basées au Maroc.