AERONAUTIQUE : Comment Latécoère à réduit les risques et améliorer l'OTD ?



Latécoère a remis à plat depuis avril 2012 l’organisation de sa supply chain pour répondre à l’augmentation prévisible des cadences chez ses clients. L’industriel alimente notamment les programmes Airbus (A320, A330, A380, A350), Boeing 787, les jets d’Embraer, de Dassault, de Bombardier à partir de son site toulousain de Périole, de Gimont, de Prague etc…. Avec l’aide d’un conseil extérieur, c’est un projet global qui a été déployé touchant les usines internes et les quelques 200 sous-traitants à qui Latécoère achète près de 200 M€ de pièces.
Tous les mois, le PIC, le plan industriel et commercial est analysé par les patrons des programmes sur les 36 mois à venir à partir de la demande client. L’ensemble de la chaine, site par site, est ainsi structurée. Exemple, toute hausse des cadences va induire mécaniquement celle des appels matière environ deux ans avant la livraison du produit fini. La répercussion en interne chez Latécoère est traduite par la planification sur les 18 mois à venir de la charge pour chaque atelier, poste de travail et le besoin en personnel. Avantage, on lisse ainsi mieux la charge en évitant les à-coups, en lançant à capacité finie la fabrication. « Nous avons réduit très fortement les cycles  en baissant les temps d’attente» relate Benjamin Tichane, le responsable Supply Chain Management. Sur le site de Périole qui comprend trois ateliers (machines outils, petit équipement et tôlerie), , les cycles en tôlerie sont passés à 7 semaine, 4 à 5 semaines en machine outils. La réorganisation a conduit à réaménager l’atelier petit équipement. «Le nombre de manquants a été divisé par près de trois, l’objectif est d’arriver à zéro ».
Vers les sous-traitants, l’exercice est par nature plus complexe, pris en charge par la direction des achats et la logistique contractuelle. Latécoère gère par exemple 15 000 articles différents. Les relations se sont approfondies. Depuis 2008, les carnets de commande à 18 mois étaient déjà fournis à la supply chain. Ces deux dernières années un gros travail d’identification des risques chez les fournisseurs a été réalisé. Au besoin, des équipes sont envoyées sur place pour aider l’entreprise à se mettre en conformité avec l’OTD, On Time Delivery. « On les pousse à s’organiser. Depuis un an l’OTD de nos fournisseurs vers nous a progressé». A l’extrême il peut arriver que la charge soit retirée d’un atelier incapable de suivre la charge en la confiant à d’autres sites.
Globalement les progrès sont sensibles avec une chaîne plus robuste et plus fiable. « Notre taux de service vers nos propres chaînes d’assemblage est passé de 92% à 96%,  et vers nos clients nous visons les 100% » précise Hervé Schembri, directeur de la stratégie chez Latécoère. Au passage, l’équipementier a tendu un peu plus ses flux et réduit ses stocks. Un cercle vertueux qui s’entretient au quotidien car il y a toujours des petits incidents, des imprévus non planifiés, en interne ou chez les fournisseurs. Latécoère dans le cadre de la réorganisation de la supply chaîne prévoit d’introduire de nouveaux indicateurs de la performance logistique. Vers les fournisseurs, les pistes d’amélioration existent comme d’aller vers davantage de work package livrés pour simplifier la tâche en aval, en éliminant progressivement l’achat de matière pour le compte de tiers qui est déjà la norme pour les nouveaux contrats.

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