C’est le seul constructeur de drones dont les machines sont certifiées pour voler hors du champ visuel du télé-pilote. En moins de 3 ans, Delair-Tech a mis en place une unité de production tout en menant de front la R&D et la commercialisation de ses produits. Hébergée en pépinière, la PME est rapidement montée en puissance, occupant deux bureaux et un atelier (300 m2 au total) pour faire face à la croissance de l’activité et des effectifs.
La fabrication va passer de 25 appareils à une centaine d’exemplaires en 2014. Plusieurs grands gestionnaires de réseaux (ERDF, EDF, GDF, la SNCF, Veolia…), des compagnies pétrolières ont sollicité l’entreprise pour des missions variées : surveillance de gazoducs, d’oléoducs, de voies ferrées, de réseaux électriques…Dans l’agriculture, des exploitants ont utilisé ces mini aéronefs pour contrôler l’état de leurs vignobles, champs de céréales ou vergers. Cette solution permet de réduire les entrants ajustés aux besoins de la plante et de mieux appréhender les rendements futurs.
Présente au dernier salon du Bourget, Delair-Tech a réalisé ses premières ventes auprès des opérateurs de drones. Parmi ceux-ci, figurent Rectimo (observation des pipelines et gazoducs), ou encore la compagnie aérienne de drones civils Redbird. Un modèle est actuellement commercialisé, le DT 18. Pour étoffer sa gamme, la PME est en train de travailler sur un modèle de drone qui accomplira d’autres fonctionnalités.
Elle est aussi le porteur du projet DERIC dans le cadre d’un programme financé par la DGA et le Ministère du redressement productif étalé sur deux ans. L’objectif de ce programme collaboratif estimé à 1 M€ est de mettre au point le DT-26 une machine plus lourde (7,5 kg), plus résistante, embarquant davantage de systèmes et de capteurs. Elle aura des fonctions enrichies avec de la télécommunication par satellites, navigation par reconnaissance d’images, adaptation à un environnement 3G. Le 1er prototype volera cet autonome.
« Notre R&D vise également à améliorer l’autonomie de nos appareils et leur endurance, à définir de nouveaux concepts comme le vol de flottes de drones » résume Benjamin Benharrosh, un des quatre fondateurs en évoquant aussi la miniaturisation des composants et le renforcement de l’embarqué.
Pour accélérer le déploiement commercial et l’industrialisation, la PME procède actuellement à une levée de fonds. Obtenir par son avance technologique une avancée commerciale rapide sera la priorité de 2014.
Emma Bao
Diffusé le 30 septembre 2013
Encadré 1
A retenir
-Fondée en mars 2011 par 4 associés : Benjamin Benharrosh, Michael de Lagarde, Bastien Mancini, Benjamin Michel
-Effectifs : 18 personnes
-CA 2013 : 700 000 € contre 100 000 en 2012.
-Prévisionnel 2014 : 1,5 M€
-Plusieurs fois distinguée : Delair-Tech a décroché le Prix Galaxie 2012, a remporté le trophée de l’économie numérique, s’est vu décerner la médaille du redressement productif, Michaël de Lagarde a été élu Meilleur Jeune Entrepreneur de la Région.
-La société est membre du cluster Robotics Place et du pôle de compétitivité Aerospace Valley
Encadré 2
La profession s’organise
Delair-Tech et trois autres acteurs ont constitué la Fédération professionnelle du drone civil (FPDC) qui fédère déjà quelque 200 adhérents. En se structurant, les entreprises du métier pourront ainsi mieux défendre leurs positions et être force de proposition auprès de leurs interlocuteurs directs (assureurs, donneurs d’ordres, fournisseurs, DGAC…). On compte en France une dizaine de constructeurs de drones.
Encadré 3
Un cadre réglementaire depuis 2012
L’arrêté du 11 avril 2012 fixe les règles sur l’utilisation des drones civils. 4 scénarios opérationnels ont été définis dont le S-4 autorisant ce qui correspond à une activité particulière (relevés, photographies, observations et surveillances aériennes) hors vue directe.
Le mini-drone DT 18 de Delair-Tech est certifié pour voler selon le scénario S-4.
Encadré 4
Les avantages du drone
Outil complémentaire des autres moyens d’observation, le drone apporte une grande précision avec une résolution centimétrique. Sa mise en œuvre est très rapide ce qui le rend pertinent dans des situations exigeant une grande réactivité. La machine vole sous les nuages ce qui la dégage des contraintes météo. Elle est aussi idéale pour observer des environnements dangereux pour l’homme (sites radioactifs, lieux difficilement accessibles…). Enfin son coût très attractif en favorise l’usage dans de nombreuses missions.