Didier Ageorges, président de l'ARIA
L’ARIA, l’Association régionale des industries alimentaires de Midi-Pyrénées ayant noué un partenariat avec la CCI du Gers et la CCI de Toulouse, c’est Alain Di Crescenzo, le président de l’institution consulaire du 31 qui a ouvert les travaux de la dernière AG placée sous le thème : « quels partenariats PME agroalimentaires/distributeurs face aux nouvelles attentes des consommateurs ? »
Non sans avoir rappelé l’importance de cette filière historique, la plus structurante en termes d’aménagement du territoire. Parmi les premiers employeurs avec 17 000 salariés, le secteur compte 900 établissements pour un CA de 5 Mds d’€. Midi-Pyrénées est en tête des régions avec 120 produits sous label. Les Pme ont plusieurs défis à relever tels l’amélioration de la compétitivité, le renforcement de l’innovation, l’adoption de modes de production durables, la préservation des marges…Avec plus de 160 adhérents (55% des effectifs de la filière), l’ARIA a mis en place toute une boîte à outils pour accélérer la croissance des entreprises de transformation des produits agricoles. Plusieurs clubs logistique, qualité, « jeunes » (fondé en 2013), étendus sur l’Aquitaine et Midi-Pyrénées, fournissent de la veille réglementaire, favorisent les échanges et partage d’expérience. Des actions collectives comme « Performance logistique » sont génératrices d’économies via la mutualisation et l’établissement de synergies. La constitution de groupements d’achats matières premières (sucres, sels…) ou sur les frais généraux et les services (assurances, véhicules, fournitures…) assure aux PME davantage de compétitivité.
La création d’un club RH est envisagée cette année. L’association régionale projette aussi la mise en place d’un appui juridique mutualisé.
La participation aux salons professionnels à des conditions avantageuses permet aussi à la profession de gagner de nouvelles parts de marché, d’exporter, de rencontrer de nouveaux acheteurs. Un appel à projets innovants est en cours pour encourager la R&D des TPE et PME.
Côté conjoncture, le président de l’ARIA Midi-Pyrénées, Didier Ageorges a évoqué la « brume ambiante », le manque de visibilité et la fragilité des trésoreries. Il a insisté sur la dégradation des marges, une constante depuis 2008. Les industriels sont pris en tenaille entre les distributeurs qui veulent vendre le moins cher possible et l’augmentation des coûts de production impactés par la volatilité des matières premières. La consommation des produits alimentaires a reculé de 5,2% entre mai 2012 et mai 2013 ce qui entraîne des chiffres d’affaires à la baisse et des pertes d’emploi. La crise du cheval a suscité une méfiance sur l’ensemble des plats cuisinés. Dans ce contexte, les entreprises régionales parviennent à se maintenir, notamment en se positionnant sur le segment des produits naturels, plaisir, bons pour la santé. Une gamme qu’apprécie de plus en plus la grande distribution en recherche de références terroirs, d’offres de qualité et innovantes. « Je pense que la grande distribution ne peut pas se passer des PME afin de se prémunir d’une dépendance grand groupes et surtout de pouvoir diversifier leurs linéaires » concluait Didier Cruvelier, le dirigeant de MCO La Pâtelière en exhortant la GMS à accorder plus de place aux petits fournisseurs.
Emma Bao
Diffusé le 28 décembre 2014
Encadré
Distributeurs et industriels : nouer des partenariats
Yves Puget, rédacteur en chef de LSA a détaillé le comportement du consommateur dont le pouvoir d’achat qui n’avait pas baissé depuis 1984 a marqué le pas en 2012. Confronté à une hausse des dépenses contraintes (portables, connexion internet, logement, transports, gaz et électricité…), il serre le porte-monnaie sur l’alimentation. Ce poste qui représentait 40% de son budget en 1945 est passé à 13%. Non pas que l’on s’alimente moins mais les revenus disponibles par foyer sont plus importants. « Je ne crois pas à l’anti-consommation mais plutôt à une lutte contre la gabegie » déclare-t-il. En ce qui concerne la distribution, le hard discount qui représente 14% des parts de marché a cessé de progresser, les hypermarchés ayant repris la main avec leurs « premiers prix ». Les marques ont toujours la cote car elles réassurent. Pour Yves Puget, la course au prix bas à ses limites, le distributeur et le fournisseur ont intérêt à trouver un terrain d’entente gagnant-gagnant et à nouer des partenariats accès sur la valorisation de leurs ressources respectives.
Encadré 2
Enrayer la guerre des prix
Jean-Philippe Girard, président de l’ANIA (1), a tiré la sonnette d’alarme : 5000 emplois sont menacés dans un secteur qui transforme les deux tiers de la production agricole française. La première industrie française qui génère une balance commerciale excédentaire (9 Mds d’€) doit se mobiliser pour enrayer la guerre des prix bas qui tue l’investissement et la croissance. Avis partagé par Serge Papin, président de Système U qui en tant que distributeur estime qu’il faut se « désintoxiquer de la promotion » et arrêter de détruire de la valeur. Son enseigne a ouvert la voie en passant des accords filière par filière (exemple avec l’arboriculture), en contractualisant des liens sur la durée avec les PME… Une réforme de la LME est aussi attendue pour améliorer les relations entre fournisseurs et grande distribution.
(1) : Association nationale des industries alimentaires
Encadré 3
Sud-Ouest Découverte les 2 et 3 avril
Organisées par Coop de France Midi-Pyrénées et l’ARIA Midi-Pyrénées, les 6èmes rencontres des produits agroalimentaires du Sud-Ouest de la France auront lieu à Diagora les 2 et 3 avril 2014. Les acheteurs découvriront l’ensemble des fleurons de la région, des produits innovants, savoureux, typique d’un terroir. Une convention d’affaires avec des rendez-vous préprogrammés permettra aux transformateurs locaux de vendre leurs productions. 250 à 300 acheteurs nationaux et internationaux sont attendus lors de ce salon qui suscite toujours l’étonnement tant la créativité y est omniprésente.