Plus adossés qu’entrelacés, deux grands réseaux d’aires urbaines témoignent de liens territoriaux forts en Occitanie. Le réseau reliant l’aire urbaine de Toulouse aux villes moyennes proches, rayonne dans un vaste ensemble qui déborde en Nouvelle-Aquitaine et se caractérise notamment par des relations préférentielles avec les aires d’Agen et de Villeneuve-sur-Lot. Le réseau articulé autour de l’aire urbaine de Montpellier nourrit des liens importants en son sein plus intenses que ceux du système toulousain. Relativement autonome, ce réseau essentiellement languedocien s’étire jusqu’à Perpignan et s’accroche de manière privilégiée à celui de Marseille-Aix.
Toulouse et Montpellier : deux réseaux d’aires urbaines distincts
Quel que soit le flux étudié (de personnes ou d’entreprises), les aires de Toulouse et de Montpellier appartiennent toujours à des réseaux territoriaux différents. Au sein de la région Occitanie, 11 aires sont systématiquement reliées à Toulouse : il s’agit des aires d’influence des villes moyennes qui l’entourent, parfois éloignées, de Figeac à Saint-Gaudens. Les aires d’Agen et de Villeneuve-sur-Lot font également partie de ce réseau. Pour 4 flux sur 5, les réseaux de Toulouse et de Bordeaux finissent par n’en former plus qu’un, qui s’étire du nord et du sud-ouest de la Nouvelle-Aquitaine jusqu’aux confins de l’Aude. Le réseau autour de Montpellier est plus restreint, même s’il s’étend d’Alès à Perpignan, et les échanges y sont plus intenses du fait d’une certaine proximité géographique entre les aires. Pour les migrations étudiantes, le réseau de Montpellier s’unit à celui de Marseille-Aix.
Carcassonne, une aire « tiraillée » entre deux réseaux
L’aire urbaine de Carcassonne est le trait d’union entre les deux réseaux d’aires urbaines. Pour les navettes domicile-travail des cadres des fonctions métropolitaines et pour les migrations résidentielles des étudiants, elle rejoint le réseau de Toulouse ; pour les autres flux, elle s’allie aux aires du réseau de Montpellier. C’est surtout grâce à ses nombreux échanges avec Narbonne que Carcassonne rejoint ce dernier réseau.
Perpignan et St-Cyprien : un duo autonome
Du fait de leur grande proximité, les aires urbaines de Perpignan et de Saint-Cyprien entretiennent des relations privilégiées. Ces deux aires figurent parmi les aires du Grand Sud qui entretiennent les liens les plus forts. Elles constituent un réseau autonome pour les navettes domicile-travail et rejoignent le réseau de Montpellier pour les autres flux mais avec des volumes d’échanges plutôt mesurés.
L’est du Gard tourné vers Paca
Localisées à la frange est de la région Occitanie, les aires de Bagnols-sur-Cèze et de Beaucaire entretiennent des liens nourris avec les aires du réseau de Marseille-Aix. Bagnols-sur-Cèze fait partie du réseau de Montpellier pour les migrations résidentielles, pour tous les autres flux, ces deux aires appartiennent au réseau couvrant la totalité de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les échanges nombreux avec l’aire urbaine d’Avignon, toute proche, expliquent ces liens plutôt provençaux.
Pour en savoir plus :
« Aires urbaines en Occitanie : deux grands réseaux adossés », auat, Perspectives Villes, février 2017
« Aires urbaines en Occitanie : deux grands réseaux adossés » Insee Dossier Occitanie n°3, février 2017
À télécharger sur
http://www.aua-toulouse.org/spip.php?article1646
http://www.insee.fr/fr/regions/midi-pyrenees/collection.asp?id=376