Un village robotique et drones ayant pour épicentre Francazal et appelé à rayonner sur Portet-sur-Garonne et Cugnaux est en cours de structuration. Plusieurs acteurs, l’Etat notamment le Ministère de la Défense, la Région, Toulouse Métropole, le Muretain, les villes de Cugnaux et Portet-sur Garonne, les clusters Robotics Place et Automotech ….oeuvrent de concert à la mise en place de cette filière d’avenir financé dans le cadre du CPER (1). Chargé de la coordination du projet, Florent Galko, délégué régional aux restructurations de Défense Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, en détaille les grandes articulations.
Le point de départ, ce sont les 38 ha à reconvertir au Sud de la base avec deux lots (25 ha de bâti et le reste en terrain non construit) et l’idée portée par le Muretain d’un village robotique. Sur la partie aménagée, ce sont déjà installés des fabricants de drones (Airborne Concept, BonX) et EasyMile société qui développe un minibus électrique se déplaçant sans chauffeur (cf EMP n°232). ). Lavalin a accueilli cette PME autorisée par le Ministère de la Défense à tester sur un circuit précis son véhicule autonome. A cet îlot s’ajoutent d’autres pièces maîtresses.
Sur la zone du Bois Vert, la mairie de Portet-Sur-Garonne projette la réalisation d’une pépinière/hôtel d’entreprises et d’un incubateur pour accueillir ceux qui veulent développer une activité drones. La PME Airod Technologies, membre du cluster Robotics Place, envisage aussi une implantation sur ce parc industriel.
Donner aux constructeurs de drones les moyens de tester les aéronefs fait partie des ingrédients de la réussite du projet. Sur la piste de Francazal, exploitée par SETFA, les opérateurs peuvent déjà effectuer des vols de formation. Une réflexion est engagée avec ce concessionnaire pour élargir la zone d’essais réservée aux appareils faisant l’objet d’une qualification.
« Pour les vecteurs en cours d’homologation, nous envisageons avec la DGAC et la DGA, l’instauration d’un espace aérien ségrégué zone de Fonsorbes » souligne Florent Galko..
Bénéficiant d’un éco système exceptionnel en matière de systèmes embarqués, Toulouse à tous les atouts pour devenir le premier centre expérimental français des véhicules autonomes et automatisés. Une fois les études préalables achevées, les travaux pourront démarrer, on l’espère, fin 2017. Le financement du village robotique et drones et son mode de gouvernance allieront très certainement, acteurs publics et privés. Le volet animation de la structure, gestion des services et atelier mutualisés suppose aussi la création de sociétés ad hoc.
Sur les grands salons, la promotion du village a démarré. La bonne entente entre tous les acteurs impliqués favorise la montée en puissance du projet déjà sur les rails. « Nous jouons le rôle de facilitateurs et répondons au mieux aux attentes des PME de la filière désireuses de nous rejoindre dans l’immédiat » conclut Florent Galko.
Emma Bao
Diffusé le 29 février 2016
(1) : Contrat de projet Etat-Région
Base de Francazal : Vocations et exploitants
Fermée en 2010, la base de Francazal comprend trois secteurs aux vocations différentes. Au Nord, le régiment du Train Parachutiste assure ses missions de logistique.
La partie centrale avec la piste (150 Ha) a été concédée par la DGAC (qui en a la tutelle) à la SETFA (1). Ce groupement constitué de SNC Lavalin (51%), Aéroport Toulouse-Blagnac (39%) et CCI de Toulouse (10%), va développer l’aérodrome d’affaires et l’activité industrielle aéronautique. Le Ministère de la Défense a investi sur cette partie 1,9 M€ pour aménager tous les réseaux et rendre ainsi la zone indépendante en matière d’alimentation énergétique.
Les 38 ha de la partie au sud (ancienne base vie) situés sur la commune de Cugnaux n’ont pas trouvé repreneur. Déclassée du domaine public militaire depuis juin 2012 et remis à France Domaine pour cession, cette parcelle reste une zone en friche après deux appels d’offres infructueux
(1) : Société d’Exploitation Toulouse Francazal Aéronautique
Coordination du projet : méthodologie
En 2014, le préfet de la Haute-Garonne a confié à Florent Galko, délégué régional aux restructurations de Défense Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, la coordination du projet de reconversion de 38 ha de la base de Francazal. Pour mener à bien la mission, ce dernier a constitué plusieurs groupes de travail.
L’un intervient sur les procédures à mettre en œuvre (cession d’entreprises, procédures environnementales, financement, modification du PLU…). Un autre traite des questions d’urbanisme et des voies d’accès. La revitalisation de la zone doit aller de pair avec son désenclavement. Ce qui suppose par exemple l’ouverture d’un demi-échangeur sur l’A 64. Quant à l’aménagement urbain, le cabinet Taillandier Architectes Associés avait déjà élaboré une étude sur la partie centrale de Francazal (concédée à Lavalin) en la corrélant à la partie Sud. Dans le sillage de cette analyse, la ville de Cugnaux souhaite que ses habitants puissent se réapproprier le lieu en facilitant son accessibilité. La municipalité compte aussi faciliter l’implantation d’entreprises sur des zones dédiées.
Le 3ème groupe de travail dédié au village robotique et drones, copiloté avec la Région fédère les collectivités locales concernées, les intercommunalités impliqués, les développeurs économiques, l’Etat...Toutes ces parties prenantes s’attellent à la mise en place d’un projet commun avec un plan d’action précis. Toulouse Métropole finance cette année les premières études préalables : les études d’impact environnemental sur la faune, flore sont en cours.. Une étude d’aménagement pré-opérationnel du site est lancée.
« En parallèle, nous nous assurons de la faisabilité du village robotique et drones, nous appuyant sur une étude restituée fin 2015 » commente Florent Galko. 4 zones sont identifiées dans ce rapport : une pour les rencontres et échanges, une autre pour les expérimentations, tests, essais, pilotage des véhicules aériens et terrestres, une troisième pour l’attractivité des entreprises (incubateur, pépinière, hôtel d’entreprises) et la dernière destinée à attirer les acteurs de la filière recherchant du foncier avec des services et moyens mutualisés. Chaque zone identifie précisémment des fonctionnalités du village robotique.
Une logique d’efficacité économique conduira certainement à répartir des éléments du village sur l’ensemble de la zone entre Portet-sur-Garonne et Cugnaux.
Ce projet de territoire est en cours !