Bernard Chauvet préside un groupe spécialisé dans les métiers de l’électricité et l’énergie qui fêtera ses 50 ans l’an prochain. Créé par Jean-Pierre Fauché, elle fait partie des quelques entreprises régionales de la filière BTP qui ont acquis une taille respectable sans entrer dans le giron des majors de la filière. En 2011 Fauché a dégagé un chiffre d’affaires de près de 185 M€, contre 167 M€ en 2007 et 96 830 M€ en 2002. Il emploie aujourd’hui 1150 salariés, 700 personnes il y a dix ans. Une progression continue que le groupe dirigé par B. Chauvet compte bien poursuivre. Lors de la reprise de l’entreprise il y a un an et demi, l’ambition avancée était d’aller vers les 300 M€ en 2015. Le retournement de conjoncture à l’été 2011 a changé la donne pour Fauché comme toute la filière BTP. En 2012, l’activité devrait se stabiliser avec un niveau similaire au précédent exercice. « Il y a aujourd’hui de très forte tension sur les prix. Pour 2013 nous sommes inquiets avec très peu de visibilité, le carnet de commande s’est réduit, il y a eu un trou d’air cette année pendant les dernières élections ». Le groupe répond à la fois dans les marchés privés et publics vers un très large éventail, des petits chantiers jusqu’au plus grands sauf dans les PPP, les partenariats publics privés, qui sont par nature réservés en direct aux plus grands acteurs. Parmi les chantiers phares en cours, figure celui de la CUC, la Clinique universitaire du cancer à Toulouse où au passage relate B. Chauveau, l’entreprise est confrontée à des conditions de travail et financières jugées difficiles.
La chute de la demande a de quoi faire trembler même les plus forts. Toutefois B. Chauvet note que le BTP a déjà connu des périodes de reflux sévère. Mais l’entreprise a des atouts, adossée à un fonds solide, avec peu de besoin financier, sans usine, l’essentiel du capital étant ses salariés.
A l’instar de bien d’autres sociétés, on serre les cordons de la bourse dans les frais de fonctionnent et l’investissement. Exemple, le changement du système d’information décisionnel a été reporté. B. Chauvet a entre autres demandé à ses équipes de réagir sur les méthodes de travail avec davantage d’anticipation, de préparation et de créativité pour sortir de la crise par le haut.
La prudence donc est de rigueur mais le cap est maintenu sur les axes de croissance clés du groupe.
Le développement des services et de la maintenance des outils techniques constituent une piste d’avenir. Cela représente environ 20% de l’activité de l’entreprise. Fauché intervient ainsi périodiquement sur des groupes électrogènes, des installations électriques courants faible ou fort, des systèmes de sécurités incendie, les fluides et la climatisation, pour la maintenance de ligne de fabrication, d’assemblage…. Un centre d’appel fonctionnant 24H/24 est installé à Montauban.
L’autre piste de croissance concerne l’environnement et les énergies renouvelables. Le groupe vient ainsi d’acquérir sa 1ère référence dans la méthanisation pour une exploitation agricole clé en main. Une dizaine de dossiers sont étudiés pour l’essentiel en région Bretagne. Fauché vise ainsi les installations d’environ 100 kW. Dans le photovoltaïque, le groupe a démarré très tôt la filière avec notamment, la 1ère pose de panneaux à l’échelle du parking d’un hypermarché pour Leclerc dans l’Aude à Saint Aunès et l’équipement du toit du Conseil régional Midi-Pyrénées. « Cette activité a connu une forte variation passant d’environ 30 M€ à près de 5 M€ en 2012 après en entrée en vigueur du moratoire. Nous devrions maintenant avoir un niveau d’activité plus conforme à la réalité économique de la filière ».
La 3ème piste c’est la croissance externe. Le groupe a repris récemment la société de génie électrique Cuny d’Agen (7M€ de chiffre d’affaires, 45 salariés ». Un autre dossier devrait aboutir sur la région Sud-Est. Malgré le ralentissement général, Fauché souhaite continuer à mailler davantage le territoire « tout en confortant son ancrage régional et son indépendance ».
JL. Bénédini
Focus
Bernard Chauvet a rejoint le groupe Fauché en 2007. Il a occupé précédemment le poste de directeur de la Snef Midi-Pyrénées, une société concurrente originaire de Marseille. B. Chauvet travaille dans la profession depuis une trentaine d’années. C’est le 3 février 2011 que la transmission a été actée via un LMBO où les cadres et les salariés ont pris 30 % des parts du groupe dont la majorité du capital appartient aux fonds Naxicap Partners (BPCE et Natixis).