CARRIERES ET MATERIAUX : les gisements de Sogefima et sa diversification dans l'économie verte

 Sogefima : des gisements de matériaux suffisants pour préparer l’avenir !

 

Certes dans l’activité carrières, la conjoncture n’est pas des plus favorables avec une baisse de la production de 30% par rapport au pic de 2008. La conséquence immédiate de la crise qui affecte le secteur du BTP. Malgré l’atonie du marché, Sogefima continue à investir, à innover et à se diversifier pour assurer la croissance. Ce groupe familial fondé et dirigé par la famille Malet depuis plus d’un siècle a dû affronter à bien des reprises les drames du destin et repartir de l’avant.

En ce qui concerne l’outil industriel, l’entreprise a été touchée par l’incendie de l’usine de Portet-sur-Garonne. Il a fallu reclasser le personnel et s’appuyer sur les autres gravières, Cazères et Martres-Tolosane qui approvisionnent par le fer le bassin toulousain.

Le site sinistré n’a pas été abandonné, l’entreprise a choisi de reconstruire en 2014 une nouvelle installation pour un coût estimé entre 12 et 15 M€. En partant d’une feuille blanche, les process seront optimisés tout comme le volet environnemental. Outre ce projet, un second gisement a été ouvert en Ariège (à Montaut), pour une mise en service en 2015. Les matériaux seront également convoyés par le fer.

En matière de croissance externe, l’entreprise a repris en 2012 la carrière de roches Peyrebrune dans le Tarn. Elle fournira des diorites.

 

« Au total, Sogefima dispose d’un volume de gisements de matériaux suffisant pour préparer l’avenir » souligne Michel Mano, directeur général adjoint en évoquant aussi le choix d’un transport propre avec un maximum de sites embranchés ferroviaire. La société est le premier client de Fret SNCF sur le granulat avec 1,2 million de tonnes acheminées par le fer, soit 10% du trafic français !

L’entreprise est aussi très impliquée dans le projet de plateforme ferroviaire prévu au nord de Toulouse. A partir de ce centre, la marchandise sera éclatée vers le client final en privilégiant un mode de transport propre, comme le préconise le schéma départemental des carrières de la Haute-Garonne. Les véhicules tout électrique ou hybrides ont toute leur pertinence. A moyen terme, Sogefima envisage cette option sur la plateforme de Gramont.

En ce qui concerne la diversification, outre la filière recyclage (voir encadré), le groupe étudie l’ouverture d’un ou deux points de vente au détail de granulats (classiques, de couleur…). Le public trouvera là une offre variée pour des aménagements paysagers.

 

 

Positionné sur une économie « verte »
 

En 2012, Sogefima et l’entreprise Jean-Pierre Plo ont mis en place une plateforme de recyclage qui valorisera les rejets des granitiers du Sidobre. Cette unité sera opérationnelle en 2013.

Par ailleurs, cet acteur majeur des carrières et matériaux a remis en exploitation depuis 2009 l’ancienne carrière de Péchinay (près de Loure-Barousse). L’objectif est de produire à partir des minéraux extraits des amendements agricoles dolomitiques. Un laboratoire agronomique a été sollicité pour mettre au point un produit adapté aux besoins des agriculteurs. Les sables fins obtenus à partir du broyage de la pierre naturelle sont éco-certifiés. Sogefima souhaite commercialiser cette année 20 000 à 30 000 tonnes de cet apport.

La R&D se poursuit autour des sous-produits des carrières, pour valoriser les boues de décantation. Des sablines qui une fois traitées peuvent servir de remblais ou bien de terre végétale reconstituée avec du compost naturel.

Autre axe de croissance, compléter l’activité carrières en développant une activité enfouissement et recyclage. Exploitant des installations classées, l’entreprise pourrait donc accueillir sur certains de ses  sites des déchets du bâtiment utilisables en remblayage. Cette option est d’autant plus légitime qu’elle intégrerait le volet logistique. Via la filiale spécialisée dans ce domaine, @teneo, de nouveaux services peuvent être déployés. On peut ainsi éviter le retour à vide des camions approvisionnant un chantier en les rechargeant avec des déchets de construction expédiés vers les carrières du groupe ou les plateformes de recyclages opérées par les professionnels. « Autour de la déconstruction et valorisation des déchets du BTP, nous voulons  nouer tout un partenariat avec les acteurs de la filière » indique Michel Mano qui est aussi président de l’UNICEM.

La réflexion sur la rationalisation des tournées va plus loin. Le monde agricole peut être intéressé et charger par exemple de céréales un camion venant d’effectuer une livraison !

Emma BAO
Diffusé le 25 décembre 2012


A retenir

-Sogefima  emploie 200 personnes

-CA 2012 : 45 M€, maintien par rapport à 2011

-Société holding, Sogefima coiffe plusieurs filiales organisées par pôles. Dans les services, Granulab créée en 2012 est un laboratoire d’analyses et de recherches dédié aux carrières. Cette entité disposera de son propre bâtiment en 2013. La filiale @teneo met à disposition de la profession de chauffeurs et engins de concassage, terrassement, véhicules pour l’affretement…

-Sur le pôle activités connexes, la société Prosec à Muret se développe bien. Cette filiale prépare des mortiers secs avec des conditionnements qui vont de de 25 kilos à 25 tonnes !
 

Encadré

Une zone humide sur Martres-Tolosane à l’étude

 

Dans 15 ans, l’exploitation de la carrière de Martres-Tolosane arrivera à terme. Sogefima aménagera sur le site une zone humide de 40 ha. De ce fait, des études sont menées avec le CNRS sur la biologie, la connaissance des peuplements piscicoles. Un projet conduit en liaison avec les associations de protection de l’environnement.

 

 

 

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