Entreprise gersoise devenue leader international en matière de certification des produits agroalimentaires bio (label AB…), le groupe Ecocert maintient sa dynamique sur tous les fronts : le maillage du globe, le lancement de nouveaux référentiels, la réduction de sa propre empreinte carbone…Son président fondateur William Vidal évoque les valeurs du groupe et les événements phares de 2013. L’un des plus retentissants sera l’inauguration du siège social, une première européenne alliant le bois et la paille récoltée sur place en guise d’isolation !
EMP : votre chiffre d’affaires est en augmentation régulière depuis la création de la société en 1991. Quels sont les leviers de la croissance?
William Vidal : nous comptons réaliser 31,5 M€ sur le prochain exercice soit une hausse de 5 à 6%. Cette progression est due à la diversification de notre offre et au déploiement international. Nous avons ouvert plus d’une vingtaine de bureaux à l’étranger, la filiale de Corée du Sud fait partie des dernières implantations. Nous étudions l’opportunité d’une installation en Asie du Sud-Est, la Chine étant un marché important avec de plus en plus de consommateurs en recherche de produits certifiés.
EMP : quels sont les référentiels d’actualité ?
William Vidal : après avoir conçu récemment un référentiel sur les instituts de bien-être et les spas écologiques et biologiques (« label Being »), nous en avons lancé deux autres en 2012, un sur les peintures écologiques et un autre sur les textiles à base de fibres recyclées.
Nous allons développer de nouveaux référentiels récompensant les pratiques vertueuses des acteurs économiques. L’un des premiers est « l’engagement climat », en cours de finalisation.
EMP : vous suivez de très près vos émissions de carbone ?
W. V. : nous considérons que le réchauffement climatique est une catastrophe et que l’on ne pourra pas s’adapter à une montée des températures de 4°. Aussi, nous avons à cœur de compenser nos émissions de carbone. Par paliers successifs, nous avons réussi à atteindre les 100% en 2012 !
Nous avons également été accrédités Verified Carbon Standard (VCS) pour vérifier et valider les projets de séquestration carbone. Nous avons également créé notre propre référentiel « agroforesterie solidaire » attestant que les initiatives de reboisement respectent l’environnement et les populations locales.
EMP : à la rentrée 2013, vous allez inaugurer votre futur siège à énergie positive. C’est une première européenne dans son genre ?
W. V. : nous innovons avec l’utilisation de la paille dans un bâtiment tertiaire de cette ampleur ! Ce matériau naturel a des propriétés isolantes exceptionnelles et mobilise peu d’énergie pour sa mise en œuvre. Les panneaux solaires (498 m2) produiront 73 000 kWh/an, dépassant largement notre consommation estimée à 50 000 KWh/an. L’ensemble immobilier a une empreinte carbone positive.
EMP : Comment appréhendez-vous les risques écologiques encourus par la planète ?
W.V. : je ne prône pas la décroissance et l’austérité ! Je crois à la prise de conscience des citoyens et des acteurs économiques. Je suis confiant quant à la généralisation des pratiques vertueuses et l’instauration d’une économie durable.
Au niveau d’Ecocert, notre rôle est de créer des règles à partir desquelles on va contrôler et attester des démarches, des projets, des initiatives exemplaires. Outre les bienfaits environnementaux, leurs auteurs ont un retour en terme d’image, de différenciation concurrentielle y compris dans les appels d’offres.
Emma Bao
Diffusé le 14-05-2013
Encadré 1
A retenir
-CA 2012 : 31,5 M€
-Effectifs 2012 : plus de 550 personnes (160 salariés ont été recrutés en 4 ans)
-23 000 clients en France en AB
-Répartition de l’activité : 75% du chiffre d’affaires générés par les produits agroalimentaires bio ; 15% par la cosmétique, les textiles, les parfums d’ambiance (le bio qui ne se mange pas !). Ecocert Environnement complète la part restante. Cette filiale basée à Paris gère tout ce qui est management environnemental (Iso 26 000, Iso 14 000…), compensation carbone, labels équitable…
Encadré 2
La restauration collective en 2013
Ecocert lance le cahier des charges « Restauration collective » pour valoriser et encourager les démarches d’introduction de produits biologiques et locaux en restauration collective (écoles, hôpitaux, entreprises). Il prend en compte les enjeux sociétaux, environnementaux et de santé publique pour apporter des garanties sur le fonctionnement global des restaurants. Ecocert va vérifier : l’utilisation quotidienne de produits biologiques et locaux, la qualité et l’équilibre nutritionnel des menus, la gestion environnementale du site, l’information sur les démarches engagées et le niveau de labellisation du restaurant.
Encadré 3
Le nouveau bâtiment : détails
-Surface : 2025 m2 sur 4 niveaux
-Capacité d’accueil : 140 personnes
-498 m2 de panneaux solaires, performance énergétique : 31,8 kWh/ m2 soit -36% par rapport à la RT2012.
-coût d’exploitation : 7738 €/an soit 3,82 €/m2/an.
-des parois préfabriquées en bois et isolées en paille ; cette dernière provient d’une exploitation bio de Samatan (Gers).