Jean-Luc Moudenc, avec Jean Michel Lattes et Dominique Faure
Toulouse avec la Métropole et Tisséo s’engagent sur un plan de rigueur pour 3,9 milliards d’investissements d’ici 2020. Pour notamment financer la 3ème ligne de métro, Jean-Luc Moudenc a justifié l’augmentation de 15% de la fiscalité locale étalée sur deux ans, devant les chefs d’entreprise réunis à l’initiative du Medef 31, la CGPME 31, la CCI de Toulouse et l’UPA. Explication de texte très détaillée !
JL. Moudenc était accompagné de ses principaux managers, Dominique Faure, chargé de l’économie, Sacha Briand, pour les finances, Jean-Michel Lattes pour les transports, président de Tisséo-SMTC, Claude Trautmann, pour la commande publique et Xavier Pattier, responsable des services. Deux facteurs ont poussé l’équipe municipale dans ses choix budgétaires jusqu’en 2020. L’effondrement des réserves financières de la ville et de l’épargne qui sont passées de 144 M€ en 2008 à 14M€ en 2014 avec la croissance des charges de fonctionnement. L’impact de la réduction des dotations de l’Etat aux collectivités locales annoncée en avril 2014 par le gouvernement qui se traduira par 221 M€ en moins pour Toulouse, 620 M€ pour la Métropole, entre 2014 et 2020. Pour Toulouse et la Métropole, le plan de rigueur prévoit de dégager 260 M€ d’économie dans les dépenses de fonctionnement. L’effort sera supporté à 45% par l’augmentation de la fiscalité (20M€ de recettes supplémentaires) et des tarifs des services publics (+10M€) et 55% par la collectivité en réduisant les dépenses. «Nous remplacerons par exemple qu’un départ à la retraite sur deux. La ville de Toulouse et la Métropole emploient 13 000 agents dont 1700 en plus depuis 2008. Nous avons commencé à nous attaquer aux dysfonctionnements structurels. La grève chez Tisséo fin 2014 début 2015 résultait de notre proposition d’augmenter les salaires d’1% en 2015 contre 4% demandés par les Syndicats comme les années précédentes. Nous n’avons pas cédé. Tisséo emploie 2800 agents soit 700 supplémentaires depuis 6 ans » relatait Jean-Luc Moudenc. Chaque agent coûte en moyenne 42 000 €/an. L’effort portera aussi sur le niveau des subventions revu à la baisse, la réduction des charges générales (-50M€). Les premières mesures d’optimisation du patrimoine immobilier ont été lancées. «Nous allons dégager entre 8 à 10M€/an d’économie sans interrompre les services publics » précise Xavier Patier, le directeur des services de la mairie de Toulouse. L’équation budgétaire n’est pas simple. Les charges de la collectivité évoluent de 3% par an sans recruter un seul agent soit 10M€ /an pour Toulouse. La croissance démographique, plus 13 000 habitants sur la Métropole chaque année, entraîne par exemple la création de nouvelles classes, un nouvel habitant coûte 2 € de dépenses contre 1 euro de recette. La part de l’emprunt va progresser, « le stock de la dette passera de 129 M€ en 2015 à 230M€ en 2020 » indiquait Sacha Briand. Concernant les achats, le principe est d’acheter mieux, 15M€ d’économies, en ligne avec le Small business act signé par Toulouse avec l’ensemble des organisations patronales en décembre 2014 : « pas cher, en priorité auprès de Pme, en tenant compte des critères du développement durable ». Les ¾ des investissements devraient bénéficiés aux entreprises locales et régionales d’ici 2020. D’après le tableau précis par nature d’investissement, le BTP mobilisera les plus grosses lignes de dépenses avec le système d’information, le matériel roulant…
Des garanties obtenues par le Medef31
« Nos élus locaux ont accepté d'engager, pour la première fois, un travail visant à mettre les engagements financiers et la politique d’investissement en perspective à cinq ans. Le suivi de ce plan d’investissements fera l’objet de points de situation annuels au cours desquels nous veillerons à ce que les engagements pris soient tenus » indiquait Pierre-Marie Hanquiez, le président du Medef31. Un Conseil d’orientation des transports toulousains sera créé cet automne pour faire participer les entreprises à leur évolution. « A travers le Versement transport, elles financent 55% des transports toulousains » a mentionné Jean-Michel Lattes, le président de Tisséo-SMTC.
Parc des expositions ?
Le financement du PEX, le nouveau parc des expositions à Beauzelle soit 380 M€ n’est pas encore sécurisé. Les discussions sont en cours avec les partenaires publics et privés.
« Toulouse Aerospace Express » en 2024
La 3ème ligne de métro « Toulouse Aerospace Express », soit 1,5 à 1,7 Md€ investis, desservira pour l’essentiel les entreprises toulousaines soit 50% des emplois de la Métropole toulousaine. Elle reliera Labège, Montaudran Aerospace, Matabiau, les sites d’Airbus, l’aéroport soit 200 000 passagers/jour, nécessaire pour absorber les 500 000 déplacements/jours supplémentaires prévus d’ici 2025. Le début des travaux est prévu en 2019 pour une ouverture en 2024 (qui pourrait coïncider avec l’arrivée de la LGV si le projet est retenu). Le prolongement de la ligne B vers Labège est en suspens. (Le Sicoval a présenté son plan de financement incluant une participation de Toulouse Métropole d’au moins 141 M€ sur un montant global de 362 M€). Le projet Matabiau concerne 60 ha directement et au-delà 400 ha autour. Les premiers PC pourraient être délivrés en 2017. La rue Bayard sera entièrement réaménagée dans le prolongement de la rue Alsace.
Lutter contre l’absentéisme
« J’ai demandé une cartographie par service de l’absentéisme. C’est un point faible de notre administration municipale souligné par un rapport de la Cour des comptes. L’absentéisme a augmenté de 7,5 jours supplémentaires en moyenne par agent depuis 2008 ! La suppression du jour de carence décidée par le gouvernement l’an dernier ne va pas dans le bon sens. Nous allons nous attaquer à ce problème en concertation avec les organisations syndicales même si la situation est complexe » indiquait Jean-Luc Moudenc.
Article diffusé par Jean Luc Bénédini le 01/09/2015