Photo : JJ.Ader
Le 18ème Festival Toulouse les Orgues vient de s’achever par la nuit de l’orgue dimanche 20 octobre. Mais les retardataires pourront se consoler car l’association Toulouse les Orgues prolonge le plaisir en organisant un weekend dans le Lot le samedi 9 et 10 novembre 2013 avec six concerts prévus à Cahors et Rocamadour.
Le bilan de cette 18ème édition est très favorable. Malgré une concurrence très vive, le public a répondu présent. Le souffle de l’orgue s’est répandu dans la ville rose, au chœur de son patrimoine mais aussi dans les places et les rues de Toulouse.
Le festival est devenu un must dans le genre avec une reconnaissance internationale.
Le voyage musical s’est arrêté sur de nombreux trésors de l’art instrumental et vocal du Moyen Age jusqu’à nos jours. L’ensemble vocal Clément Janequin dirigé par Dominique Vise accompagné des musiciens des Sacqueboutiers de Toulouse a ouvert les esprits des mélomanes avec la messe de l’Homme Armé. Une plongée dans la Renaissance animée par les voix des chanteurs et l’orgue de l’église- musée des Augustins qui ont illustré ce texte mis en musique par les plus grands compositeurs de l’époque. Très émouvant.
Avec l’ensemble espagnol Tasta Solo à l’église conventuelle des Jacobins nous étions en prise directe avec la musique des 14 et 15 siècles pour découvrir l’orgue gothique. Des sons très rares sortaient de l’harpe gothique, du clavisimbalum, de l’orgue. Un raffinement extrême, beaucoup de nuances sonores accompagnés par les voix de deux jeunes femmes sur un recueil de Buxheimer Orgelbuch que la plupart des auditeurs ont découvert ce soir là.
Un autre voyage tout aussi incroyable avec le chœur basque Conductus de Saint-Sébastien qui interpréta le Requiem Allemand de Johannes Brahms à la basilique Notre-Dame-la-Daurade. Une soprano et une basse plus un piano joué à 4 mains et le grand orgue de la basilique donnaient l’accompagnement musical. Dirigé par Andoni Sierra, le chœur à l’unisson comme rarement rendait justice à la musique de Johannes Brahms et transportait les spectateurs au-delà des murs de la basilique, dans l’univers tragique du compositeur. Un grand moment.
L’Orchestre national du Capitole a une nouvelle fois joué simultanément avec l’orgue de la Cathédrale Saint-Etienne sous les doigts de Thierry Escaich dont le son était retransmis par voie hertzienne à la Halle aux Grains. C’était là aussi exceptionnel, les improvisions de Thierry Escaich ont été saluées par le public qui s’est régalé ensuite avec la Symphonie n°6 de Jean Sibelius.
Pour marier l’accordéon et le violencelle, Toulouse les Orgues avait fait venir Raphaël Pidoux et Elodie Soulard. Si le premier a déjà une longue carrière de violencelliste virtuose, Elodie Soulard fait partie de la nouvelle génération d’accordéoniste français. Etrangement les deux instruments rappellent très fortement l’univers de l’orgue, capable d’interpréter l’ensemble du registre musical. L’accordéoniste changeait les resgistrations avec son menton presque aussi vite que ses doigts se promenaient sur les touches. Un moment là aussi exceptionnel et très rarement entendu.
Le concert donné par l’orchestre baroque de Montauban les Passions a aussi atteint les sommets à l’église Saint-Pierre des Chartreux. Tout le monde a été formidable, les trois voix, une haute-contre, une taille et une basse, les Passions bien sûr dirigé par Jean-Marc Andrieu et Michel Bouvard à l’orgue, le maitre de cérémonie du festival Toulouse les Orgues. La qualité de l’interprétation remarquable a bien rendu grâce à la musique du grand siècle français de François et Louis Couperin, Marc-Antoine Charpentier,… Ce concert sera transmis sur France Musique le 3 décembre prochain à 20H.
D’autres spectacles ont participé à la réussite de ce 18ème festival marqué par le concours international dont le premier prix a été remporté par un jeune organiste français, Louis-Noël Bestion de Camboulas.
Place maintenant à la 19ème édition, Michel Bouvard passe le relais à Yves Rechsteiner qui choisira la prochaine programmation du festival.
Diffusé le 21/10/2013 par JL. Bénédini
Diffusé le 21/10/2013 par JL. Bénédini
