Michaël de Lagarde, cofondateur et dirigeant de Delair.
Le droniste toulousain Delair rachète l’américain Airware. Une étape supplémentaire de développement pour cette PME toulousaine qui ambitionne tout simplement de devenir le champion mondial des drones.
« L’acquisition d’Airware s’inscrit parfaitement dans notre stratégie de croissance », explique le cofondateur et dirigeant de Delair, Michaël de Lagarde. Une opération de croissance externe inattendue, menée très rapidement, quelques semaines après l’annonce de cessation d’activité de la société américaine. « Après le choc de cette annonce, nous avons vite réagi car c’est une opportunité tout à fait adaptée pour Delair. » Les raisons de la cessation d’activité d’Airware ne sont pas ouvertement connues.
Intégration de la filiale parisienne
Toujours est-il que Delair a su se positionner pour en être l’acquéreur unique, sans doute parce que leur culture et leur vision du marché sont similaires, et surtout parce qu’ils sont parfaitement complémentaires. Cette société américaine conçoit et commercialise des solutions software de gestion des données collectées par drones. En les intégrant, Delair récupère une base de 200 clients (petites PME et grands comptes comme Caterpillar), une base de production réputée (de la propriété intellectuelle essentiellement) et de la ressource humaine, notamment issue de la filiale française. Basée à San Francisco, Airware comportait aussi une équipe parisienne (l’équipe de Rebird rachetée précédemment par Airware). Ces 26 personnes font désormais partie des équipes Delair.
Nouveaux marchés en vue
Avec l’acquisition d’Airware, Delair s’ouvre à de nouveaux marchés, notamment ceux de la surveillance des sites de construction, des mines et carrières. Jusqu’à maintenant, le toulousain était surtout positionné sur la surveillance et l’analyse de données pour les métiers du géospatial (au service des géomètres), les énergies (sites gaziers et pétroliers, réseaux électriques), le marché agricole. L’entreprise de 170 salariés a deux métiers : la conception et fabrication de drones et la conception de solutions software pour la gestion des données. Droniste depuis sa création en 2011, l’entreprise a su monter en gamme et en cadence dans son cœur de métier : « Nous allons atteindre une capacité de 1000 drones par an. Le marché de la conception et fabrication de drones a atteint une certaine maturation et nous y sommes bien positionnés », explique l’entrepreneur qui compte 75 distributeurs dans 80 pays aujourd’hui.
Forte poussée de l’activité software
Pour le moment, la fabrication de drones (dont le nouveau modèle UW11 lancé en avril 2018) représente 80 % de l’activité de l’entreprise. Mais Michaël de Lagarde prévoit un renversement de tendance avec le potentiel croissant que présente le marché du software issu des collectes d’informations par drone. « Le software pourrait devenir notre ressource majoritaire d’ici 3 à 4 ans ». Cette tendance se traduit notamment par l’acquisition d’Airware. Pour rappel, cette opération de croissance externe suit une levée de fonds de quelques millions d’euros annoncée en septembre dernier auprès d’Intel. Ce nouveau tour de table (25 M€ aveint été collectés précedemment) avait pour objectif de développer la plateforme logicielle Intel Insight. Avec son chiffre d’affaires de 7,2 M€ en 2017, Delair maintient un rythme de croissance élevé. Une cinquantaine d’embauches ont été annoncées en septembre. L’acquisition d’Airware ne fait qu’accélérer le tempo de ce développement.