Face à la croissance démographique mondiale et aux besoins accrus d’une classe moyenne frôlant les 3 milliards d’habitants, une nouvelle organisation de la société s’impose pour pallier l’épuisement des ressources naturelles. Veolia Propreté a pris conscience des limites du système de production actuel, pariant sur l’avenir de l’économie circulaire. « Le modèle linéaire consistant à extraire, fabriquer et jeter le produit en fin de vie est révolu » résume Alexander Mallinson, directeur régional, en évoquant les nouvelles orientations du groupe et l’accompagnement fourni aux collectivités et industriels engagés dans un mode de fonctionnement plus vertueux.
L’innovation est un des leviers majeurs pour réussir cette révolution axée sur la valorisation et le réemploi de la matière usagée. Depuis plusieurs années, toute une filière s’est constituée pour recycler les rejets, les transformer en matière première réinjectée dans le circuit de fabrication. C’est le cas de la fibre cellulosique, fruit de la collecte du papier. Les déchets sont aussi une source d’énergie bien connue, produisant du méthane, de l’eau chaude, de l’électricité…L’exemple de la Setmi au Mirail illustre bien le rôle de cette unité en matière d’économie circulaire.
Veolia Propreté a souhaité franchir un nouveau palier, investissant dans plusieurs projets originaux. Avec le groupe anglais Kingfisher (détenteur de Castorama), un contrat a été signé pour valoriser le bois et le plastique issus de l’activité de ces deux grands acteurs. En combinant ces deux matériaux, seront fabriqués des plans de travail en « aggloméré-composite », un article qui entrera au catalogue de la grande enseigne de bricolage.
Toujours dans le domaine du bois, Veolia Propreté intervient pour le compte d’Eco-Mobilier (1) sur la région toulousaine, assurant la collecte, le regroupement et la transformation de meubles destinés à une réutilisation ou un recyclage. L’hétérogénéité des produits (80% des éléments reçus font moins de 1 kilo !) complexifie leur traitement automatisé. Sur Toulouse, un projet axé sur la valorisation des meubles est à l’étude.
Dans le Sud-Ouest, la société récupère 40 000 tonnes de bois, réemployées dans l’industrie « panneautière » ou brûlées dans les chaudières biomasse. Vis-à-vis des clients et prospects, une nouvelle démarche est adoptée, « nous abordons avec eux plusieurs sujets comme les rebuts de production, les matières premières disponibles et celles dont ils auraient besoin » commente Alexander Mallinson. Le tout pour leur proposer des approvisionnements durables, des solutions de manutention et de reconditionnement de rejets pour faciliter leur transport et leur valorisation…Une approche que Veolia Propreté a souhaité faire partager aux participant des Rencontres régionales de l’économie circulaire organisées le 9 octobre à Revel.
(1) : organisme qui collecte des fonds auprès de l’industrie du meuble.
Emma Bao
Diffusé le 29 septembre 2014
Encadré 1
Une unité de combustible solide de récupération
A Bordeaux, Veolia Propreté a investi dans une chaîne de production de combustible solide de récupération. A partir de déchets de bois, de matières plastiques non chlorées et de fibre de cellulose, cette installation automatisée produit une matière alimentant en énergie les cimenteries. Pour franchir un nouveau cap, l’entreprise s’attelle à la conception et mise en place de chaudières biomasse, capables d’accueillir ce type de combustible. Le tout pour générer de la vapeur d’eau chaude, de l’électricité et du chauffage industriel.
Encadré 2
Le démantèlement de navires
Exemple de diversification d’activité, Veolia Propreté lance à Bordeaux une prestation de démantèlement de navires de toutes tailles. L’entreprise réalise le désamiantage, la déconstruction, la valorisation des matières récupérées.
Encadré 3
Développer la valorisation de plastiques durs
En France, seuls 25% des plastiques durs sont recyclés. Veolia Propreté souhaite augmenter cette part, en multipliant les unités de traitement des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE). L’entreprise dispose de deux unités majeures de valorisation des plastiques durs, produisant une matière dont le taux de pureté atteint les 99%. Un des enjeux est de partir des besoins des industriels pour leur fournir un produit de base sur mesure, intégrant leurs spécifications.
L’implantation de tels sites obéit à la fois à des impératifs de proximité et de taille critique pour que l’installation soit rentable.
Sur Toulouse, Veolia Propreté s’est dotée d’une petite unité de valorisation de plastiques durs.