Depuis sa création en 1989, Figeac Aéro a connu une croissance rapide et régulière de l’activité jusqu’au coup d’arrêt brutal de 2009 lié à la crise économique mais aussi au dépôt de bilan du client américain Eclipse Aviation. « Dans la tourmente financière, la société s’en est sortie grâce à Oseo qui a apporté sa garantie pour faire une opération de lease back immobilier d’un montant de 14 Meuros » confie le dirigeant fondateur Jean-Claude Maillard, invité à témoigner lors de la présentation du bilan d’Oseo Midi-Pyrénées. L’intervention était capitale pour la survie de l’entreprise. La vente des bâtiments aux banques a permis d’obtenir de la trésorerie (1) pour financer les pertes d’exploitation et préparer la reprise de 2010.
La Pme a pu benéficier de tout le panel des aides publiques dans le domaine de l’innovation, l’immobilier, la PAT industrie et l’Ari, l’assurance prospection…Le montant du crédit d’impôt recherche déclaré en 2011 atteint les 1,2 Meuros. 15 Meuros/an sont consacrés à l’innovation depuis 3 ans.
Figeac Aero est confrontée comme de nombreux fournisseurs à la couverture du risque dollar, « sur deux ans et demi de chiffre d’affaires on y arrive, au-delà c’est plus compliqué » reconnaît Jean-Claude Mallard. Quant au risk sharing (2), son auto financement pèse sur l’entreprise même si le dispositif des avances remboursables aide à le supporter.
Ce fournisseur de premier rang a de bonnes perspectives avec un CA de 130 Meuros en 2012 (95 réalisés en 2011) et 145 attendus en 2013. Les effectifs accompagnent la montée en cadence de l’activité. Durant la période noire, l’essentiel des compétences a été préservé ce qui a facilité la reprise.
Pour financer la croissance, Jean-Claude Maillard envisage à la fin de cette année une augmentation de capital de 10 Meuros via le recours au Second Marché ou via un fonds d’investissement (Aerofund peut être est une opportunité pour conforter le haut de bilan). Une somme qui couvre les BFR qui passent de 34 à 44 Meuros avec le bond du CA à 130 Meuros. L’endettement de la société, entre 50 et 60 Meuros est bien maîtrisé car sur ce poste, la mobilisation du compte clients est de 20 Meuros. Figeac Aéro, dont les achats de matière sont estimés à 60 Meuros, travaille avec tout un réseau de sous-traitants, avec l’objectif de « muscler la filière métaux durs ». La filiale tunisienne montera aussi en puissance, quelque 20 Meuros de charge lui seront confiés à moyen terme, lorsque la maison mère réalisera dans les 200 Meuros de CA. L’entreprise espère aussi réaliser la moitié de son volume d’affaires à l’exportation (30% actuellement) dans les trois années à venir.
Emma Bao
Diffusé le 24 février 2012
(1) : Sur les 14 Meuros obtenus des banques, Figeac a remboursé 4 Meuros d’emprunt courant sur les bâtiments.
(2) : le risk sharing englobe la conception et l’industrialisation avec la fourniture de quelques jeux de pièces (moins de 10 en général !). Sachant qu’un donneurs d’ordres en a réclamé 250 et qu’il n’est pas exclu que des industriels chinois acceptent de telles conditions pour entrer dans la course !
En notes
-Tout consolidé, le CA s’élève à 150 Meuros pour 1200 personnes employées.
Le groupe comprend : Figeac Aero (700 personnes), Mecabrive (85 personnes), MTI (83 persones) Figeac Aero USA (représentation commerciale), FGA Tunisia (120 personnes), Figeac Hers (3 personnes), FGA Picardie (167 personnes), Usicap (19 personnes). Jean-Claude Maillard détient 50% des parts du BE groupe Avantis (250 employés).
-réalisation de pièces de structure et pièces moteurs ainsi que de sous-ensembles complets.
Encadré
Coût de la matière : 50% du prix de revient d’une pièce
La matière qui représente en moyenne 50% du prix de revient d’une pièce génère un BFR très important que les banquiers n’aiment pas financer. D’où la pertinence de la structure Aérotrade, une société qui fédère plusieurs PME qui centralisent ainsi les achats de matière première. Ses actionnaires récupèrent le quota de matière dont ils ont besoin et la payent lorsque la pièce est fabriquée, un cycle de 3,5 mois en moyenne. Figeac Aéro pourra satisfaire un quart de ses besoins en matière via Aérotrade. Airbus, Oseo, les banques participent au financement de cette entité car il faut entre 20 et 40 Meuros pour démarrer son activité.