Avec ses nouvelles installations, le centre d’essais du Gérac (1) à Toulouse se met au top niveau européen et mondial sur la CEM, la compatibilité électromagnétique, la protection contre la foudre avec une offre élargie et de nouveaux moyens largement tourné vers l’aéronautique. A l’étroit sur le campus de Thales, le Gérac dispose maintenant de 1500 m2 dont 1000 m2 d’atelier au sein de l’ex site de Storagetek à Basso Cambo. Au total, près d’un million d’euros seront investis par la filiale de Thales. « C’est une nouvelle étape qui accompagne la croissance de nos activités prévues sur 2011 et 2012 en France et à l’international » indique Hervé Grauby, le directeur du Gérac Toulouse. L’entreprise est présente depuis 1985 à Gramat dans le Lot et à Toulouse depuis 1991. Le site toulousain représente près de 2,8 millions d’euros de chiffre d’affaires (12 Meuros au total) et emploie 22 personnes, à Toulouse et 6 sur des sites d’Airbus à Filton et Madrid. Le centre toulousain travaille en direct avec l’avionneur depuis sa création et des équipementiers comme Liebherr Aerospace, Rockwell Collins, Nexter, Thales, la DGA, Barco…sur des équipements civils et militaires.
Trois nouvelles cages de Faraday ont été installées en plus des moyens réinstallés. Les essais CEM sur la nouvelle chambre réverbérante « Hermès », (10 m x 6 m x 5 m) avec un plateau tournant et un mat automatisé, ont démarré début septembre 2011. «Les essais pour les produits volumineux étaient réalisés auparavant sur Gramat à l’extérieur d’où un gain de temps en s’affranchissant des conditions atmosphériques ». La nouvelle chambre à brassage de mode permet de reproduire des champs de forte intensité par exemple les perturbations électromagnétiques sur l’avion et ses équipements passant près d’un radar. Le générateur de foudre à effet direct arrivera en 2012. Il viendra compléter les essais foudre indirects déjà proposés pour mesurer le passage du courant dans les réseaux de câbles et les équipements connectés. Une 3ème chambre réverbérante sert au contrôle des instruments de mesure. A terme le site de Toulouse accueillera des moyens d’essais mécaniques (vibrations) et climatiques «Nous pourrons proposer des campagnes d’essais quasi complètes à nos clients en déplaçant de quelques mètres l’équipement dans nos locaux ».
Le Gerac s’est forgé au fil du temps une notoriété technique basée sur la compétence des équipes composées de cadres très expérimentés et de jeunes ingénieurs. Rappelons que l’enjeu sécurité est critique pour des équipements appelés à être certifiés. Tous les nouveaux embauchés passent aux laboratoires d’essais, « car en manipulant on comprend mieux la réalité pour être capable ensuite de valider un rapport d’essai ». C’est l’un des rares centres réunissant simultanément des activités d’ingénierie, de calcul numérique et d’essais en intervenant dès la conception des produits avec les bureaux d’études jusqu’à leur certification. Le management tient à maintenir une bonne ambiance alliant performance et entraide, où chacun s’élève avec le groupe. La participation à des projets de R & D contribue à élever les compétences. Le Gérac est ainsi associé au projet SEISMES piloté par EADS IW, labellisé par Aerospace Valley, et retenu par le FUI en financement. Avec l’obsolescence des composants, l’idée est de diminuer le nombre d’essais par la modélisation. Le Gérac mène aussi des travaux R & D en interne comme ceux développés avec Liebherr et Thales autour de la tenue des composites à la CEM. La demande progresse avec des calculateurs, des munitions, des capteurs, des antennes….un périmètre très varié pour des systèmes complexes ou un simple four qui réchauffe les plats, générant des champs magnétiques via ses résistances.
JL. Bénédini
(1)Présent à Bordeaux, Trappes, Gramat et Toulouse en région.
(2)Bientôt un générateur de foudre
Le futur générateur de foudre d’une puissance de 200 KA mesurera l’impact mécanique du foudroiement sur les aérostructures, de plus en plus critique avec la part grandissante du composite à bord des aéronefs. Ce sera le second équipement du genre en France avec celui du CEAT pour une dizaine en Europe.