ENVIRONNEMENT : Tesalys développe le traitement à la source des déchets biologiques

 
Traiter les déchets biologiques

Tesalys livrera fin 2013 ses premières machines de traitement des déchets à risque infectieux, (DASRI) à des clients à l’export. Comment éliminer rapidement les pansements, les seringues, les gants…. tout ce qui a pu rentrer en contact avec un élément contaminé ? L’idée est de proposer un système autonome de traitement à la source, très simple, pour les petits producteurs de déchets biologiques. Tesalys prépare une augmentation de capital pour financer son projet industriel et commercial. Les quatre associés de cette jeune entreprise sont très complémentaires avec chacun dans leur spécialité une longue expérience.
Tesalys a été crée en mars 2012 par Patrick, le père et Emmanuel Hengl, le fils. C’est le pôle R & D de Tesalys qui développe les systèmes. P. Hengl est très connu dans le petit monde du traitement des déchets et compte à son actif  la conception fabrication et vente de 400 machines de traitement biologique des déchets notamment au sein de la société TEM. Il a  par ailleurs participé à la conception de systèmes pour le traitement de déchets embarqués dans l’espace. P et E. Hengl animent l’atelier de Tesalys installé à Nailloux. Les deux autres associés ont rejoint Tesalys en novembre 2012, au siège à Saint-Jean de l’Union. Miquel Lozano manage le développement commercial. Il a pendant 12 ans dirigé des équipes commerciales et filiales internationales chez le fabricant de laveurs professionnels Lancer de Tournefeuille repris par la société Getinge. M. Lozano a contacté  Jean-Michel Rodriguez, croisé il y a une douzaine d’années lors d’une formation Métiers dirigeants de l’ESC Toulouse. Ce dernier qui s’occupe de la gestion financière, venait de vendre son entreprise de distribution automatique de boissons.
Le business plan de Tesalys prévoit de réaliser sur l’exercice 2017,  un chiffre d’affaires de 7 M€ avec la vente de 350 machines par an, un équilibre économique espéré en 2015, en restant concentré sur l’innovation et la vente, la fabrication étant confiée à la sous-traitance. « Ce n’est pas utopique, nous visons d’emblée le marché à l’international. Mais le plus important c’est le potentiel de vente et la pérennité de l’entreprise avec sa capacité d’innovation» relate JM. Rodriguez.
L’OMS, l’organisation mondiale de la santé préconise des solutions de traitement des déchets à risque infectieux à la source plutôt que la collecte et l’incinération. Dans les pays occidentaux le traitement par incinération domine, soit en France, 80% des volumes provenant des hôpitaux, des cliniques…. Tesalys vise le marché diffus issu des laboratoires d’analyses, de R & D, des professions libérales, des cabinets médicaux, des cliniques, des laboratoires dans l’industrie, les animaleries…En dehors des pays occidentaux soumis à réglementation, de nombreux Etats sont peu ou mal équipés et les DASRI représentent un problème de santé publique majeur sur la planète.
Tesalys vise en priorité l’Europe et l’Allemagne, le Moyen-Orient, l’Asie avec l’Inde. Les deux premières machines ont été présentées au salon Medica et à Dubaï. «Nous avons été sollicités. Fin 2014, au moins une dizaine de distributeurs vendront nos machines » indique Miquel Lozano. Pour le marché français, le dossier d’homologation a été déposé auprès du Conseil supérieur d’hygiène publique. « La réglementation française est la plus contraignante au monde » avec de nombreux tests. L’homologation est attendue l’an prochain, elle constituera un passeport précieux pour l’export. Dans les pays occidentaux, le coût d’enlèvement des DASRI pour le secteur diffus représente entre 7 et 15 k€ par an. Les machines proposées par Tesalys mobilisent un investissement entre 30 à 40k€ amortissable sur 2 à 5 ans. La technologie mise en œuvre par P. et E. Hengl n’a pas d’équivalent avec un système très compact, autonome, écologique, une faible consommation.
 
 
Broyage mécanique et traitement biologique associés
C’est le point fort  de Tessalys d’associer ces deux opérations, broyage et désinfection en 20 mn  avec une alimentation en eau et électricité. Le broyage mécanique réduit le volume des déchets de 80% et 20% de la masse. L’autoclave stérilisateur décontamine à 135°. A la sortie, les effluents liquides sont décontaminés, évacués vers le réseau d’eaux usées, les matières solides peuvent rejoindre la filière des déchets ménagers, le tout certifié par le traçage du process. Tesalys commercialise deux machines AB MED 20 et STERIPLUS 40 soit 40 litres toutes les 20 mn. L’ensemble de la fabrication des machines est sous-traitée, Tesalys  se réserve l’assemblage et le test en attendant de passer à une organisation plus industrielle avec des partenaires.
 Diffusé le 01/09/2013 par JL. Bénédini

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