Fraude sociale, absentéisme... Voici les propositions du Medef pour faire des économies dans les dépenses publiques

Alors que le nouveau Premier ministre Michel Barnier tiendra son discours de politique générale, mardi 1er octobre 2024, et dans un contexte de hausse de la dette publique, le Medef a dévoilé ses propositions pour faire baisser les dépenses publiques.

Patrick Martin, le président du Medef, formule des propositions pour faire baisser drastiquement les dépenses publiques. (Photo : Medef)

Patrick Martin, le président du Medef, formule des propositions pour faire baisser drastiquement les dépenses publiques. (Photo : Medef)

Mardi 1er octobre 2024, le nouveau Premier ministre Michel Barnier tiendra son discours de politique générale devant une Assemblée nationale plus que jamais fragmentée après la dissolution surprise décidée en juin 2024 par le président de la République Emmanuel Macron. Un moment politique fort qui s'inscrit dans un contexte tendu pour la dette publique, qui devrait dépasser les 6 % à la fin de l'année 2024. 

Ne pas "enrayer la dynamique d'investissement"

Le budget 2025 sera très attendu. Lundi 23 septembre 2024, Patrick Martin, le président du Medef, s'est dit "prêt à consentir à une augmentation des prélèvements sur les entreprises". Mais à deux conditions, comme il l'a déclaré à nos confrères du Parisien : d’abord que l’État procède de son côté à « des efforts bien supérieurs à ce qu’il demande aux entreprises ». Et ensuite, que ce coup de pouce au redressement des comptes publics « n’enraye pas la dynamique d’investissement et de création d’emplois ».

Les propositions du Medef

Le mouvement patronal est donc prêt à réaliser des efforts pour le redressement des comptes publics mais il met l'Etat devant ses responsabilités en matière de dépenses publiques. Et sur ce point, le Medef entend peser sur les débats et a des propositions à formuler. Les voici dans le détail :

  • Lutter contre la fraude sociale. Gain potentiel : 13 milliards d'euros
  • Rapprocher les 438 opérateurs de l'Etat des standards internationaux. Gain potentiel : 3 milliards d'euros
  • Réformer le régime social des travailleurs transfrontaliers qui ne cotisent pas en France mais sont pris en charge par le régime. Gain potentiel : 800 millions d'euros
  • Finaliser la transformation digitale des administrations publiques en numérisant 100% des procédures administratives. Gain potentiel : 12 milliards d'euros
  • Contrôler l'absentéisme dans la fonction publique "qui est quatre fois supérieur à l'absentéisme dans le privé". Gain potentiel : 2,93 milliards d'euros 

"Un impact catastrophique sur la compétitivité de nos entreprises"

Le Medef alerte le gouvernement : "Malgré ces pistes concrètes, le gouvernement semble privilégier une augmentation des recettes par des mesures fiscales lourdes et coûteuses pour nos entreprises : taxer encore davantage nos entreprises avec une sur-taxe d’impôt sur les sociétés, une augmentation des charges patronales, un rabot sur le Crédit impôt recherche (CIR), le pacte Dutreil ou la prime d’apprentissage et une augmentation du Prélèvement forfaitaire unique (PFU). Ces mesures risquent d’avoir un impact catastrophique sur la compétitivité de nos entreprises, la croissance économique et l’emploi ! Il est impératif de rétablir la confiance des acteurs économiques. Taxer davantage les entreprises n’est pas une solution durable. Au contraire, cela mettrait en péril la reprise économique".

Et la réforme des retraites ?

Mardi 24 septembre 2024, Patrick Martin, sur France Info, a également fait part de son point de vue sur la réforme des retraites : 

"Nous partageons complètement l'impératif de maintien de l'équilibre financier du régime de retraites. Il ne faut pas augmenter les cotisations, ni des salariés, ni des entreprises, et il ne faut pas dégrader les pensions... Mais il peut y avoir des ajustements sur un certain nombre de critères. Je pense aux carrières longues, je pense aux carrières hachées des femmes, etc. Nous sommes ouverts à la discussion. J'ai tendu la main aux autres partenaires sociaux, patronaux et syndicaux, pour qu'on reprenne en particulier cette négociation qui n'a pas abouti au printemps sur l'emploi des seniors. Donc, il y a des marges de manoeuvre. Mais si on abrogeait la réforme, il y aurait une sanction séance tenante sur les marchés financiers. Donc un effet dévastateur sur l'activité économique. Il faut être très prudent là-dessus."

Le budget 2025 devrait être présenté mercredi 9 octobre 2024, selon le nouveau ministre du Budget Laurent Saint-Martin.

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