HABILLEMENT : le tricoteur tarnais La Maille au Personnel cible le textile traditionnel, les produits techniques et le e-commerce

Une équipe motivée avec un réel savoir-faire et un projet économique cohérent : le dossier de reprise de TAT présenté par les salariés de l’entreprise a convaincu l’administrateur judiciaire chargé d’examiner deux offres.

Repartant avec un nouveau nom symbolique traduisant bien le statut de Scop, La Maille au Personnel fondée en janvier 2010 est confiante en l’avenir. La saison d’hiver a été satisfaisante et celle d’été 2011 s’annonce bien. La société (anciennement TML) a recentré l’activité sur l’habillement, son cœur de métier historique, tout en ciblant le marché de la maille technique (tricotage de fils type verre basalte, kevlar, carbone, préox…) ainsi que la vente en ligne avec des produits propres. Un magasin d’usine vient d’être ouvert pour diffuser les collections conçues en interne.

La Pme qui emploie 14 personnes dont près de la moitié sont associées au capital, a regagné la confiance des grandes marques comme Agnès B, La Fée Parisienne, Courrèges, Sica Mohair…La diversification dans des secteurs autres que la mode été enclenchée. La scop fournit des housses de sièges à un de ses actionnaires, le spécialiste du mobilier de bureau Sokoa. La filiale Eurosit (basée à Nevers) de cette entreprise basque est aussi cliente de la Maille au Personnel. Sur les réalisations techniques, d’autres négociations sont en cours.

Pour le e-commerce a été réalisée une ligne autour du bébé griffée « La maille au naturel ». Des plaids, des coussins, des nids d’ange, des couvertures, de la layette…plusieurs articles en laine Mérinos et Cachemire devraient séduire les internautes qui ont souvent du mal à trouver pour les nouveau-nés des accessoires originaux.

Le made in Tarn assorti d’une démarche développement durable plaident en faveur du développent de la PME. « Le consommateur est désormais plus regardant quant à la provenance géographique des fabrications » constate Magali Beges, gérante de la coopérative. De ce fait, certaines grandes marques sont enclines au rapatriement de petites et moyennes séries délocalisées en zone low cost. La Maille au Personnel est en contact avec des donneurs d’ordres prestigieux pour récupérer de la charge.

Disposant d’un outil de production très performant et d’une expertise confirmée dans le tricotage, cette coopérative de production implantée à Montredon-Labessonnié a tous les atouts en main pour assurer la croissance et préserver des emplois. Le redémarrage de l’usine a suscité tout un élan de solidarité. L’Etat, la Région, la communauté de communes du Montredonnais ont activement soutenu le projet tout comme des clients de la mode qui d’entrée ont manifesté leur confiance à ce tricoteur tarnais fort de 40 ans d’expérience.

Emma BAO

 En notes

CA 2010 : 700 000 euros

Prévisionnel 2011 : 800 000 euros

Moyens de production : une vingtaine de métiers à tricoter dont des machines en 3 D permettant de réaliser des pièces sans couture.

La Maille au Personnel qui dispose d’un bureau d’études technique et modélisme,  réalise de A à Z l’ensemble du produit, du cône de fil au tricotage, à la coupe et confection, apprêt et expédition.

Un passé récent tumultueux

Spécialisé dans le tricotage pour de grandes marques, TML a déposé le bilan en 2006. La société a été rachetée en décembre de cette même année par TAT, le capital étant détenu pour moitié par Jules Tournier et fils et par Mipnet Industries.

Cette Pme a positionné l’entreprise sur du textile composite, visant entre autres,  le marché de l’aéronautique.

Une reconversion ratée qui a abouti en 2009 au dépôt de bilan et après une période de redressement judiciaire,  à la reprise de l’entreprise par la Maille au Personnel qui compte 7 associés,  8 salariés pour un effectif de 14 personnes employées.

 Diffusé le 25-11-2010

A lire aussi