INNOVATION : Les lauréats du concours les Inno'Ovations

Dotée cette année de 150 000 euros, la 30ème édition du Concours régional de l’innovation a récompensé 7 lauréats. Plusieurs projets sont liés au développement durable, présentent un intérêt pour le grand public ; les départements sont aussi bien représentés dans l’attribution des prix. Financés par la Région et organisés par Midi-Pyrénées Innovation, les Inno’Ovations mobilisent de nombreux candidats, des PME, des laboratoires, des lycées…Le jury a examiné 146 dossiers, 21% émanaient de créateurs d’entreprises innovantes.

Grand Prix : Epsiline pour un anémomètre optique

Hébergée à la pépinière d’entreprises de Basso Cambo, la société Epsiline fondée par Christophe Lepaysan rejoint par Otmane Zamama son associé, conçoit des sondes lasers de mesure de vitesse du vent. En émettant un faisceau lumineux qui se réfléchit sur les particules naturelles présentes dans l’air, les capteurs mesurent la lumière émise et la lumière reçue pour calculer la vitesse de ces particules en mouvement. Très précis et donnant de l’information en continu, l’AnemOptic, trouve tout son intérêt dans les applications météorologiques ou liées à la prospection de sites éoliens. Compact et sans pièces mobiles, ce produit est plus robuste face aux intempéries que les offres actuellement sur le  marché. En phase de conception des prototypes, Epsiline envisage une commercialisation au 1er trimestre 2011.

La PME a reçu lors de ce Grand Prix un chèque de 50 000 euros qui l’aidera à financer le développement d’Anemoptic.

Coup de cœur du jury à Biclou Tolosa

Cette société lancée en 2008 sur la ville rose propose un mode de déplacement écologique, transportant les personnes à bord de petits vélos taxis (les Cycloville). Le nouveau concept récompensé concerne le transport vert de marchandises en centre-ville. Il s’agit de desservir le «dernier kilomètre » avec des tricycles et des véhicules électriques, une alternative au tout camions. Cyril Marcerou, porteur du projet, prévoit la création d’une plateforme logistique à l’entrée des villes.

Nanomade distinguée dans la catégorie « innovation et futur »

 

Dirigée par Eric Moussel La Fosse, Nanomade cible le domaine du multimédia. Hébergée à l’incubateur Midi-Pyrénées, cette start-up travaille sur les écrans du futur, à la fois souples et tactiles. L’idée est de rendre sensibles au toucher toutes les surfaces flexibles grâce aux nanotechnologies, ce qui ouvre un champ immense d’applications : journaux tactiles…Un brevet a été déposé en co-invention avec le LPCNO, le laboratoire de physique et chimie des nano-objets porté par l’Insa Toulouse et le Cnrs. Nanomade est en recherche de levée de fonds pour accélérer la commercialisation du procédé.

Innowood Technologie : un procédé d’ossature bois pour cloisons

 

Lauréate dans la catégorie « innovation et technologie », Innowood Technologie a trouvé une alternative aux rails en acier utilisés dans la pose de cloisons. Implantée à Laroque-d’Olmes, la société a breveté un profilé en bois de châtaignier issu de forêts françaises gérées durablement. Pascal Falco, le dirigeant de l’entreprise travaille sur des solutions bois moulé (fruit d’une valorisation). Outre les cloisons, d’autres matériaux de ce type pourraient être employés dans les plafonds ou dans l’isolation thermique extérieure.

 

CGx System : une application i’phone pour les infirmières

Récompensée dans la catégorie « innovation et santé », cette PME basée dans le Tarn, a mis au point une application i’phone pour les infirmières et professionnels de l’hospitalisation à domicile. « Un outil collaboratif qui rompt l’isolement des infirmières » résume Jean-François Guillemin, directeur de l’entreprise. Toutes les données sur le patient sont compilées et actualisées par le système. Le praticien des soins y enregistre ses actes et messages ce qui permet aux autres professionnels intervenant sur le patient de suivre le dossier à distance et en mobilité. Et d’assurer les relais dans la chaîne des soins dans de bonnes conditions.

Lycée de la Découverte : un recycleur de déchets organiques

Retenu dans la catégorie « innovation et formation », ce projet initié il y a 5 ans par le lycée de la Découverte à Decazeville est conduit par des promotions d’élèves différentes depuis 2007. Actuellement figure au programme l’utilisation de matériaux composites dans le projet.

Le recycleur, qui sera opérationnel à la rentrée prochaine et installé à côté de la cuisine de l’établissement, possède  la particularité d’accélérer le processus de décomposition des déchets. Une rotation automatisée et une régulation de la température par ventilation assurent un développement optimal des micro-organismes. De ce fait la décomposition s’effectue dans les 3 mois. 600 kg de déchets organiques/semaine peuvent être traités.

Du biodiesel à partir de déchets gras !

Implantée à Tarbes, Olva Technologies fondée en 2007 a breveté une machine destinée à fabriquer du biodiesel à partir de déchets gras, animaux ou végétaux. Cette installation, baptisée L2C transforme en carburant les rejets de l’industrie agroalimentaire (conserveries, élevages…).En utilisant tout type de graisse (canard, porc, bœuf…), on obtient un biodiesel qui peut être mélangé avec du fuel domestique ou du gasoil. De quoi alimenter en énergie le site industriel générateur des déchets.

Codirigée par Fabrice Sayous et Jean-Paul Vidot, la PME a été distinguée dans la catégorie « innovation et stratégie ».

L’innovation facteur de pérennité de l’entreprise : 5 Pme témoignent

 

Pour s’inscrire dans la durée, une entreprise se doit d’innover. C’est indispensable pour gagner des marchés, aller à l’exportation, générer de la croissance et des emplois. Quel que soit le secteur d’activité, traditionnel ou de haute technologie, l’innovation est un des piliers de la réussite comme le démontrent 5 entrepreneurs toulousains conviés à apporter leurs témoignages lors d’une Tribune organisée par la commission Innovation du Medef de la Haute-Garonne.

 

Pierre Montoriol : anticiper les attentes des clients

Face aux géants de la santé opérant sur ce type de marché, le dirigeant d’Hemodia a développé d’entrée une offre sur mesure. Fabricant des tubulures de dialyse, la PME depuis sa création n’a cessé d’innover pour lancer des produits originaux et diversifier la gamme. La Pme  a ainsi repris auprès de Newmedic la machine Nimbus i-care, un dispositif de surveillance intra-opératoire neurophysiologique. Cet équipement conçu avec les chirurgiens, apporte une aide sur plusieurs types d’interventions : chirurgie de l’oreille interne, de la thyroïde, de la colonne vertébrale (guidage du geste du chirurgien via une électrode…). L’entreprise s’est aussi lancée dans les sets de soins pour la dialyse, la chimiothérapie, les soins à domicile. Pour gagner en performance, l’automatisation des process a aussi été privilégiée. La R&D est considéré comme un poste stratégique pour préparer les produits à 5 ans.

Max Courdy : innover pour ne pas disparaître

Lorsqu’il a repris Glacière de Portet en 1986, l’essentiel du CA était généré par les poissonniers, grands consommateurs de glace pour leurs étals. Leur nombre s’étant drastiquement réduit, l’entreprise aurait disparu si elle n’avait pas innové sur plusieurs fronts et diversifié l’offre avec notamment la glace carbonique, la solution de nettoyage cryogénique…

« Cela peut semble étonnant, mais nous vendons en ligne des glaçons, des blocs et paillette de glace, de la glace carbonique » indique Max Courdy mobilisé actuellement sur le Chupiglass, un verre en glace fabriqué à l’échelle industrielle ! Une première mondiale qui devrait séduire les circuits de la « nuit », les traiteurs, la grande distribution…

Olivier Maffrand : « accepter de ne pas attendre un retour d’investissement immédiat »

Il est à la direction d’une PME dont l’essence même est l’innovation. Immersive Solutions modélise en 3D des stades, salles de sport…et au-delà de la technologie, fournit avec son application du « tout en un » : les supporters d’une équipe peuvent réserver la place de match en ligne, visualiser leur emplacement, communiquer sur réseau social, créer leur avatar en accédant à des animations…Positionnée sur les mondes virtuels, la PME qui emploie 15 personnes vient de surmonter 18 mois difficiles. L’occasion d’imaginer une prestation de service différente, proposant par exemple une commercialisation du produit sous forme d’abonnement à ceux qui le souhaitent.

Comptant plusieurs clients à son actif (le TFC premier signataire d’un contrat, les clubs de football de Grenoble, de Saint-Gall en Suisse, l’Olympique Lyonnais, Roland Garros…), Immersive Solutions continue à engranger des références. Avec sagesse, Olivier Maffrand confirme qu’il ne faut pas attendre un retour sur investissement immédiat des efforts engagés sur l’innovation. Face aux épreuves qu’affronte l’entrepreneur, il indique avec humour : « les ennuis sont l’engrais de la créativité ! »

Polestar consacre annuellement 30 à 40% de son CA à la R&D

« Nous innovons dans les technologies tout en cherchant à comprendre les tendances sociétales, les besoins des clients, les usages de multimodalité » résume Christian Carle, le co-dirigeant de Polestar. Fondée il y a 8 ans, la PME développe des solutions apportant la couverture de service là où le signal satellitaire ne passe pas (milieu contraint, indoor…). Si le produit final cible le grand public, l’entreprise fournit la brique technologique à différents opérateurs. Les grands gestionnaires d’infrastructures et d’immobilier (aéroports, centres de congrès, centres commerciaux…) font partie du panel des clients de Polestar. Ces derniers sont en recherche d’applications originales liées à la géolocalisation, une différentiation qui leur permet de se démarquer de la concurrence. Ainsi, les consommateurs fréquentant la galerie marchande d’une enseigne auront la faculté de télécharger gratuitement sur leur smartphone des fonctionnalités exclusives.

Investissant chaque année 30 à 40 % de son CA (1,2 Meuros au dernier exercice), l’entreprise toulousaine qui emploie 14 personnes, prévoit en 2013 une très forte progression du volume d’affaires, tablant sur 10 Meuros !

Mécaprotec Industries : la maîtrise des traitements de surface « verts ».

De 50 salariés en 1985 au moment de la reprise de la société à 220 actuellement, Mécaprotec Industries a gagné la confiance de grands donneurs d’ordres comme Airbus, Boeing, Dassault, Eurocopter, Saab, Safran…Pour parvenir à ce résultat, cette entreprise spécialisée dans le traitement de surface n’a pas cessé d’innover, mettant au point des traitements « verts ». Elle s’est dotée d’un service de R&D étoffé, travaillant en partenariat avec l’UPS et les grandes écoles. Chaque saut technologique réussi a été assorti d’une autre longue épreuve : l’obtention des certifications par les avionneurs. « Une étape qui exige beaucoup de pugnacité et de patience » reconnaît Monique Tressarieu, PDG en rendant hommage à la motivation de ses équipes.

2010 aura été marquée par deux investissements majeurs : l’installation d’une ligne de 6 mètres pour traiter les pièces de grande dimension et l’implantation d’une usine de traitement de surface en Tunisie sur le parc aéronautique M’Ghira (Mécaprotec ayant été retenu par Aerolia pour réaliser sur place les opérations de traitement de surface/peinture).

Pierre Requier : l’innovation, une voie de salut pour la France

 

Pour clôturer la manifestation, Pierre Requier, président de l’incubateur Midi-Pyrénées, a rendu hommage au talent de chaque entrepreneur qui,  quel que soit son marché ou métier, a su déployer la bonne stratégie pour avancer.

Si l’innovation a toujours été au cœur de l’activité économique, elle est devenue pour la France, un enjeu capital pour générer de la richesse, compenser la perte d’emplois industriels. Pierre Requier a aussi évoqué le changement culturel, le nouvel appétit dont font preuve les universités en direction de l’entreprise !

 Diffusé le 25-10-2010

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