Occitanie : un investissement de 1,5 milliard d’euros pour transformer les mobilités d’ici 2027

L’État et la région Occitanie viennent de signer un avenant ambitieux au Contrat de Plan État-Région (CPER) dédié aux mobilités. Doté de plus de 1,5 milliard d’euros, ce programme s’inscrit dans une stratégie de décarbonation et de désenclavement, centrée sur le ferroviaire, les transports collectifs, le vélo et les grands axes routiers.

Carole Delga, présidente de la région Occitanie, Philippe Tabarot, ministre chargé des Transports et Pierre-André Durand, préfet de la région et de la Haute-Garonne. (PhotoLéo Arcangeli)

Carole Delga, présidente de la région Occitanie, Philippe Tabarot, ministre chargé des Transports et Pierre-André Durand, préfet de la région et de la Haute-Garonne. (PhotoLéo Arcangeli)

Le vendredi 4 avril 2025 à Toulouse, la signature officielle de l’avenant « Mobilités » du Contrat de Plan État-Région 2023-2027 marque une nouvelle étape pour les infrastructures de transport en Occitanie. Philippe Tabarot, ministre chargé des Transports, Pierre-André Durand, préfet de la région et de la Haute-Garonne, et Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, ont paraphé ce partenariat stratégique. Le montant total engagé dépasse les 1,5 milliard d’euros, répartis entre l’État (656 millions d’euros) et la Région (532 millions d’euros).

Cette enveloppe conséquente résulte d’une concertation approfondie menée en 2024 avec les collectivités territoriales et les partenaires de la mobilité. L’objectif affiché : adapter les infrastructures aux besoins d’un territoire en croissance tout en accélérant la transition écologique.

Le ferroviaire, pilier central du CPER Mobilités

La priorité est claire : 70 % des investissements seront consacrés aux transports ferroviaires et collectifs. Ce choix répond à l’impératif national de décarbonation et vise à développer des alternatives crédibles à la voiture individuelle.

Deux grands projets de Services Express Régionaux Métropolitains (SERM) à Toulouse et Montpellier bénéficieront ainsi d’une enveloppe de 240 millions d’euros. Ces lignes périurbaines doivent permettre d’offrir des liaisons fréquentes et fiables pour les trajets du quotidien.

La modernisation du réseau ferroviaire existant mobilisera 164 millions d’euros, principalement autour des pôles stratégiques de Toulouse Matabiau et de l’Arc méditerranéen. En complément, 382 millions d’euros sont alloués aux lignes régionales et interrégionales, renforçant ainsi l’attractivité des territoires moins denses.

Une attention particulière est portée à l’accessibilité : 74 millions d’euros seront investis pour adapter les gares aux personnes à mobilité réduite. Enfin, le fret ferroviaire n’est pas en reste, avec des projets de plateformes multimodales et fer/mer destinés à favoriser une logistique plus propre.

Le vélo prend son envol avec un plan inédit

Autre axe structurant du volet mobilités : le développement du vélo. Pour la première fois, un investissement massif de 50 millions d’euros est annoncé en faveur des vélo-routes. L’État et la Région contribueront chacun à hauteur de 15 millions d’euros à ce plan, destiné à structurer un réseau cyclable sécurisé et cohérent.

« Il est indispensable de rendre le vélo accessible à tous, dans un cadre sécurisé et attractif. Cet engagement traduit une volonté partagée d’encourager les mobilités actives », souligne Carole Delga, présidente de la région Occitanie.

Moderniser le réseau routier tout en désenclavant les territoires

Si la priorité est donnée au ferroviaire et aux transports collectifs, les infrastructures routières demeurent essentielles, notamment dans les zones rurales. Près de 460 millions d’euros seront investis dans les réseaux routiers structurants. L’État contribuera à hauteur de 231 millions d’euros et la Région à hauteur de 105,5 millions d’euros.

Plusieurs axes stratégiques bénéficieront de ces investissements. La RN 88, qui relie Toulouse à Lyon, fera l’objet d’importants travaux, notamment dans les départements de la Lozère, de l’Aveyron et du Tarn. À elle seule, cette route représente un effort financier de 200 millions d’euros.

D’autres projets visent à améliorer la desserte de territoires touristiques ou enclavés. En Ariège, des aménagements sont prévus entre Tarascon et Ax-les-Thermes pour renforcer l’accessibilité de la Haute Vallée de l’Ariège. Dans les Pyrénées-Orientales, des travaux de sécurisation hivernale sont programmés dans le cadre d’accords franco-andorrans. Enfin, la RN 21 verra 76 millions d’euros investis dans la déviation d’Adé, facilitant ainsi l’accès à Lourdes et au massif pyrénéen.

Une réponse globale aux enjeux régionaux

Ce nouvel avenant au CPER répond à quatre grands défis identifiés en Occitanie : l’urgence écologique, le dynamisme démographique et économique, la saturation des axes urbains de Toulouse et Montpellier, et le désenclavement des territoires périphériques.

« Ce contrat traduit une ambition forte pour le territoire. Il répond à la nécessité de concilier attractivité, équité territoriale et transition écologique », a souligné Philippe Tabarot, ministre chargé des Transports.

À travers cette mobilisation financière sans précédent, l’Occitanie poursuit son engagement vers des mobilités plus vertueuses, accessibles et cohérentes à l’échelle de l’ensemble de ses territoires.

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